Le top 2024 - non revisité, non remasterisé



 


Etre évanescent oscillant entre refus des douceurs et acceptation de ses faiblesses (à cacher), le voici se pliant à la diffusion de la bonne musique.



2024 ou l'année où je me rends compte que je chronique beaucoup. Trop pour certains qui voient les Eternels perpétuer une tradition de site extrême alors qu'en fait on vieillit. Aux orties ! Mais trop quand même. Du choix, étonnamment. Lorsque me limiter à dix albums pour un top devient une épreuve de sélection, finalement ça veut dire que l'année n'a pas été mal du tout. Et qu'en plus dans ce filtrage je me rends compte que l'inclusi la diversité est de mise (ok, plutôt orientée extrême certes), c'est qu'au moins à mes oreilles de détritus de l'Humanité, le metal se porte bien artistiquement.

2024 année officielle de l'entrée dans l'âge... hum... mûr également. Deux concerts pour des tournées d'adieu après quarante (40 putain !!) années de service - NoFX et Sepultura. Bon ok, trois en fait, j'ai vu deux fois mes maîtres NoFX. Quelle irradiation de bonheur mortecouille !!. Et découverte que le black metal aussi, c'est vieux puisque MayheM, sans sembler vouloir s'arrêter, célèbre également ses quarante années sur scène (et tournée loupée pour le coup...).
Bref, année musicalement chargée pour le meilleur, on ne va pas s'en plaindre.

Beaten to Death - Sunrise Over Rigor Mortis

Faire un top sans grind alors qu'il y a eu d'excellentes sorties, c'est complètement con. Surtout quand le groupe en question est Beaten to Death toujours en aussi grande forme, toujours aussi foutraque, toujours aussi peu saturé.

Daath - The Deceiver

Daath est de retour. Mandales, son moderne, riffs à l'avenant, brutalité maîtrisée, tous les ingrédients de l'éponyme reviennent avec force et vigueur. Oh oui vigueur. Et saupoudré d'orchestrations qui plus est.

Gjendød - Livskramper

Que faire lorsqu'un album de black metal foufou surgit de nulle part ? On le met dans son top de l'année ! Divine comédie et surprise que ce Livskramper. Partant en couilles sans être nawak, cet album devient une réussite dès lors qu'on se rend compte que l'ensemble tient étonnamment la route !

Hideous Divinity - Unextinct

Enoooorme son (ok, trop fort en fait), énormes capacités techniques, énorme brutalité. Rebutant donc. Hé non ! Car les Italiens ne sont pas bêtes. Ils foutent des riffs, partout. Composent de vraies chansons, n'hésitent pas à claquer de la mélodie - de temps en temps. Pour amateurs de gros death bien achalandé.

Kanonenfieber - Die Urkatastrophe

On ne va pas se mentir, LA révélation de cette année. Bien que pas fan (ni même au parfum en fait) des autres formations de Noise, ce Die Urkatastrophe m'a scotché. Mais pas immédiatement, ce qui est meilleur encore. Du black/death mélodique d'exception sur la première guerre mondiale, un vrai travail d'historien. Et musicalement... mama ! Ca prend aux tripes bien comme il faut et vous balance à gauche à droite pour mieux vous faire sentir vivant.

Isolert - Wounds of Desolation

Un black metalleux doit mettre du black metal en abondance dans un top annuel, c'est une règle écrite. Alors autant en mettre qui fait le pas de côté si important. Celui qui donne du relief et de l'intérêt en plus. En l'occurrence, l'irrévérence du néo-classique... dans du black mélodique classique. Ce trait de caractère les sort superbement de la nasse.

Madder Mortem - Old Eyes, New Heart

Un titre évocateur et sans détour. Madder Mortem revient plus vieux mais avec l'espoir d'idées nouvelles. Bingo ? Bingo ! Parvenant à nous tirer les larmes de l'œil, c'est un groupe moins puissant peut-être, mais toujours foutrement intelligent qui résonne bien fort en 2024, vingt ans après. Comme quoi c'est possible de ne pas devenir un vieux con (pas que).

Moisson Livide - Sent Empèri Gascon

Voilà ce qui arrive quand on se met à faire du black quand on a l'habitude du folk à bière ! Quelle connerie je vous dis... Bâti sur les fondations du power et du heavy, Moisson livide fait du black gascon, en Gascon svp !, lardé dans tous les sens de mélodies et de refrains. Le plus teubé dans l'histoire, c'est que ça marche en diable.

Mòr - Hear the Hour Nearing!

Rebelote de black metal. Varié, il pioche dans différents courants du genre. Intelligent, ça propose des structures maîtrisées. Aguicheur, un son pensé et non jeté en pâture. Hear the Hour Nearing! c'est en plus de l'hexagonal tout neuf, un talent qu'on espère suivre dans le futur.

Obsidian Mantra - As We All Will

Gros death. Gros riffs. Gros Decapitated jeune. Avec inspiration. Si vous aimez les riffs et la brutalité puissante, vous aimerez ce As We All Will, pure exutoire jubilatoire dans l'exercice.

Sordide - Ainsi finit le jour

Un punk à chien crade (qui a dit pléonasme ?) qui s'échine à croire qu'il est black metalleux. Ok. Mais il est bon à son affaire le misérable ! Sordide taille sa route encore une fois avec énergie et talent brut. Jamais totalement black metal, mais pourtant toujours purement cradingue et noir.

Thy Shining Curse - Theurgia

Autre surprise de l'année Theurgia a créé une brèche dans mes convictions. Oui je peux aimer du death orchestral chiadé et mélodique. Mais il faut que se soit fait avec classe. Thy Shining Curse étant tout sauf balourd ou kitsch, il livre un premier album de haute voltige dans un style qui se voit renouvelé avec maestria.

Mentions :

Adon - Adon, AlNamrood - Al Aqrab, Antiflesh - Hosanna, Avernus - Grievances, CMPT - Na Utrini, Misotheist - Vessels by Which the Devil Is Made Flesh, Vosforis - Cosmic Cenotaph, Waidelotte - Celestial Shrine

La spéciale :

Attention, découvert sur le tard et trop en dehors de mes clous pour assimilation, Muuntautuja de Oranssi Pazuzu a les germes disruptifs pour faire une apparition décalée dans un top. Séquence quasi pas metal et presque bruitiste d'indus psychédélique, le genre de sorties qui a tout pour plaire.


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