CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 10 avril 2024
Sa note :
17/20
LINE UP
-Sean Zatorsky
(chant)
-Rafael Trujillo
(guitare)
-Eyal Levi
(guitare)
-Jesse Bartholomew Zuretti
(guitare+claviers)
-David Marvuglio
(basse)
-Kerim "Krimh" Lechner
(batterie)
Ont participé à l'enregistrement :
-Spiro Dussias
(Guitare sur 1 et 6)
-Dan Sugarman
(guitare sur 2)
-Dean Lamb
(guitare sur 3)
-Per Fredrik Nilsson
(guitare sur 5)
-Mark Holcomb
(guitare sur 7)
-Jeffrey Alan "Jeff" Loomis
(guitare sur 8)
-Michael John "Mick" Gordon
(programmation sur 7)
TRACKLIST
1) No Rest No End
2) Hex Unending 03:32
3) Ascension 04:35
4) With Ill Desire
5) The Silent Foray
6) Unwelcome Return
7) Purified by Vengeance
8) Deserving of the Grave
9) Into Forgotten Dirt
DISCOGRAPHIE
Dååth, on s’était quitté très bons amis en 2010 avec un auto-nommé d’une qualité effarante, et improbable compte tenu de l’historique du groupe. Émergé d’une scène plus core que vraiment metal, signé sur un gros label dès son premier album, le groupe avait tout pour se faire haïr des « vrais » metalleux. Sauf que Dååth l’album est sorti. Bam !
Et ensuite, misère. Séparation en 2013 sans sortir de nouvel album. Le renouveau du death metal allait devoir attendre, ou sans Dååth tout du moins. Car le groupe et l’album apportaient quelque chose de frais. Une exécution implacable, une rage peu commune et des sonorités modernes, claires, bien loin du gras présupposé et supputé indissociable, indispensable. Les racines core pointaient encore çà et là, mais pour le meilleur. Patatras. Avançons de dix ans ou presque. Dååth revient, le frétillement se ressent chez votre chroniqueur, car ne nous voilons pas la face, l’attente est grande, par conséquent, la crainte aussi.
Et si… gadin ? Car en dix ans, il peut s’en passer des choses.
Des changements de personnels déjà, ne restent que le chanteur et le guitariste. D’un côté, cela a un aspect rassurant. En effet, l’identité sonore majeure demeure. Le chant, incarnation d’un groupe et dans le cas qui nous concerne, véritable pierre à l’édifice d’agression constante, donne la couleur. Et le guitariste/compositeur. Possibilité de conserver la patte, l’identité. De l’autre côté, me demanderez-vous ? Ben la porte ouverte à un retour dans le passé inapproprié, une projection vers des nouveaux cieux abjects. Et tutti quanti, vous connaissez la rengaine. Mais non.
Car déjà à la batterie la perte de Kevin Talley est parfaitement compensée par l’arrivée de Krimh (il commence à sérieusement faire son nom sur la scène extrême) qui livre une performance de premier choix : précis, carré, puissant, diversifié. Tout ce qu’on attend d’un batteur de death. Et il participe grandement à la sensation d’urgence surpuissante qui habite l’album. Ensuite The Deceivers (retour aux noms en The Xxxxxx au passage) fait comme si rien ne s’était passé. Il reprend tout simplement là où nous nous étions quittés avec Dååth : très bons amis. Peut-être est-il marginalement moins puissant, mais foutredieu, ça balance ! Les riffs vous prennent à la gorge en permanence. Le chant éructe tout en modulations pertinentes pour saccager vos cages à miel un peu plus.
Ajoutez à cela les possibilités offertes par les claviers et les orchestrations. Celles-ci sont d’ailleurs plus massives que par le passé (ou simplement plus mises en avant ?), participant à la sensation d’un apport. De la possibilité d’une nouveauté, qui se manifeste par moins des chansons mais des compositions plus longues. Et c’est très bien ainsi, car la troupe évite le surplace coupable pour son grand retour parmi les vivants.
Pour un retour, un putain de retour. Dååth reprend les choses où il les avait laissées, et pas en plan. Ça tape précis, jouissif. Les Américains sont décidément une sacrée machine, ultra rodée, à la puissance de frappe impressionnante.