Chronique : Vosforis Cosmic Cenotaph (2024)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 10 octobre 2024

Sa note : 17/20

LINE UP

-Simon White
(chant+guitare+claviers+basse)

Ont participé à l'enregistrement :

-Richard Andrew Shaw
(guitare)

-Adrian Paul Erlandsson
(batterie)

TRACKLIST

1) The Basilisk
2) Grey Skin
3) Psychonaut
4) Decoherence
5) Childhood’s End
6) Intermezzo II
7) Alien Nexion
8) Universal Plot
9) Chains of Existence
10) Omega

DISCOGRAPHIE

Cosmic Cenotaph (2024)

Vosforis - Cosmic Cenotaph

(2024) - death metal black metal thrash metal - Label : Inner Hell Records

Vosforis est un nouveau venu sur la scène anglaise du metal extrême, tenu par la seule personne nommée Simon White. Enfin, nouveau… si son leader attitré est relativement neuf dans le monde du metal malgré deux autres projets, il contient comme invités deux anciens membres de Cradle of Filth. Ironiquement, ces deux lascars ne se sont jamais côtoyés, ayant joué dans C.o.F. à des époques différentes.

Tout cela semble donc nous mettre sur la piste d’une préférence pour le black metal et… c’est pas faux comme dirait l’aut’. Sauf que d’une resucée du grand manitou d’outre-Manche, loin s'en faut. Le black metal pratiqué par Vosforis est plus lourd, bien que le son de la batterie puisse faire penser à un Midian par l’attaque de sa double. Et comme par hasard, l’identité de l’ex-Cradle à la batterie n’est autre que Adrian Erlandsson (incroyable comme coïncidence ! Quel talent à la construction de suspense captivant !), pas l’ancien le moins connu de la troupe donc. Et il faut dire qu’il prodigue une performance digne de ce à quoi il nous a habitués : propre, variée et tout à fait extrême modérée si vous me permettez l’expression. L’homme n’est pas connu pour plâtrer de blasts de partout les compositions, et ce n’est pas ici qu’il brisera la tendance.
Cosmic Cenotaph s’annonce finalement plus comme du black metal lourd teinté de death et de thrash ainsi que d’influences cosmiques comme son titre le laisse transparaître. On pourra s’abandonner à le rapprocher d’une scène plus romantique de par les mélodies qui suintent des compositions. Voire même d’une touche de progressivité que ne renierait pas un Arcturus tant la structure des chansons fait montre d’une volonté farouche de s’éloigner des standards poncés. Preuve est faite avec "Chains of Existence" qui sonne comme du Mastodon sur sa propre "Crystal Skull". Sans toucher à tout, Vosforis parvient à élargir les horizons avec une aisance et un talent indéniables. Car l’autre composante de cet album réside bien dans sa qualité. Qualité des mélodies, qualité des chansons, qualité de l’interprétation.
Le collectif anglais parvient à produire une musique extrême, relativement lourde sans violence ou presque. Seul le chant éraillé, tout à fait correct au demeurant, vient rappeler l’obédience black metal de la mixture qui nous interpelle, parfois un peu à la Samaël du milieu des années quatre-vingt-dix ou un certain Celtic Frost. Pour le reste, c’est vraiment la croisée des chemins de tout ce que le metal fabrique d’extrême, sans jamais se rompre aux extrémités. À la limite, le blast de "Grey Skin" vient nous rappeler de quoi le style est capable. Et chemin faisant, la musique de Cosmic Cenotaph s’agrippe à nos neurones avec grâce. Une performance de choix donc dans la cinématique du metal extrême, mise en valeur de manière adéquate par une superbe pochette.

Si vous voulez mon avis, il est à parier que cette production figurera dans plus d’un top à la fin de l’année. C’est maîtrisé et surtout composé avec brio dans une richesse réjouissante. Amateurs d’extrême à toutes les sauces, vous savez ce qu’il vous reste à faire.