Chronique : Isolert Wounds of Desolation (2024)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 14 septembre 2024

Sa note : 16/20

LINE UP

-Panagiotis "T." Tsiglifis
(chant)

-George S.
(guitare)

-Apostolos "K." Kotouzas
(guitare+basse)

-Nikolaos "Nick S." Sidiropoulos
(batterie+chant)

A participé à l'enregistrement :

-Achilleas Κalantzis
(claviers)

TRACKLIST

1) The Downfall’s Monologue (Intro)
2) The End of Beauty
3) Flesh. Torn. Asunder!
4) Where Dreams Die
5) Children of the Void
6) Spewing Venomous Gloom
7) Herald of Demise
8) Reflections of Nothingness

DISCOGRAPHIE

Wounds of Desolation (2024)

Isolert - Wounds of Desolation

(2024) - black metal - Label : Non Serviam Records

« Mmmmmh… (se passe la langue sur les lèvres), ça commence bien tout ça. Ces accords langoureux de guitare froide, un délice. Oh ! Et même de l’inspiration néoclassique dans ce premier thème de l’album. »
Ah ça oui, vous allez en baver pendant l’intro. Isolert les Grecs vous font fondre dès les premières secondes avec un black metal mélodique prenant des traits épico-romantiques. Alléchés que vous êtes désormais, vous allez vouloir lire la suite non ?

Et la suite fait mal, ouch. La mandale, tends l’autre joue pour que je te réduise en cendre entièrement. Car "The Downfall’s Monologue" possède une petite parenthèse pour lui donner ses attributs complets : (Intro). Oh didiou ! C’était donc ça. Car ça envoie sévère par la suite. Du black très brutal, blasté à outrance sur une cadence de dingue. Non, vous me virez les références à Marduk (tout comme ne soyez par bernés par "Flesh. Torn. Asunder!" Rien à voir avec Cradle). On y entend comme une sorte de Hellsaw (comparaison renforcée par cette grosse caisse fort bien remplie) en plus brutosse et donc bardé de tendances, oui allez, néo-classiques. Ne vous attendez pas à du Yngwie Malmsteem ou du Dream Theater, que nenni. Mais les progressions d’accord dans les mélodies, elles bien présentes, en permanence, sonnent parfois telles des réminiscences de ce courant musical. Et c’est fort malin. Bien exécuté. Et ça fait du bien. Tant et si bien que Wounds of Desolation y puise là sa force créatrice, la plaçant sur une puissance largement établie par la brutalité rythmique, tout autant qu'un chant merveilleusement déchiré. Une excellente performance, à peine ternie par des spoken words.
Sauf que Isolert n’est pas dupe, ses membres savent pertinemment que notre attention sera rapidement détournée s’ils se contentaient de blaster à tout va. Alors ils sont pas cons. Ils varient, ce que leur impeccable mise en place technique leur permet. Et si les blasts implacables sont monnaie courante sachez que vous serez comblés en terme de mid-tempo ravageurs aussi (oyez la très thrashy baisse de rideau "Reflections of Nothingness"). Donc les Hellènes possèdent la maîtrise, et sans elle, comme le disait Pirelli, la puissance n’est rien. Ce qui pose leur album dans le haut du panier, car comment évaluer une appréciation autre que positive partant des faits établis ? Du black metal sauvage, rugueux, brutalement mélodique s’éparpillant sans se répandre entre mélodies classiques (les tremolos bien présents) et néo-classiques (les cavalcades d’accords). Wounds of Desolation s’impose Janus, double vision du monde noir, les mariant avec succès dans une sortie qui plaira au monde de l’extrême. Bel ouvrage, indubitablement. Parsemé de passages encore plus inspirés que le reste pour se donner des moments coup de cœur.

Pourtant j’ai envie d’être tatillon, d’exiger plus. Sur des promesses de cette trempe nous sommes en droit de l'être. Messieurs s’il vous plaît, passez encore un cap sur votre prochaine livraison, pour toujours briller au firmament, peut-être en vous débarrassant des trop faciles tremolos, ou en imposant plus de variété à la batterie pour nous donner davantage d’émotions. Mais bordel, vous savez déjà faire de belles choses.