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CHRONIQUE PAR ...

97
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 22 novembre 2024
Sa note : 18/20

LINE UP

-Juho "Jun-His" Vanhanen
(chant+guitare)

-Ville "Evill" Leppilahti
(chant+piano)

-Niko "Ikon" Lehdontie
(guitare+claviers)

-Toni "Ontto" Hietamäki
(claviers+basse)

-Jarkko "Korjak" Salo
(batterie)

TRACKLIST

1) Bioalkemisti
2) Muuntautuja
3) Voitelu
4) Hautatuuli
5) .
6) Valotus
7) Ikikäärme
8) Vierivä usva

DISCOGRAPHIE

Valonielu (2013)
Muuntautuja (2024)

Oranssi Pazuzu - Muuntautuja



L’histoire de la grenouille qui veut devenir aussi grosse qu’un bœuf et qui éclate, c’est un truc de batraciens communs. Aucune santé, ces petites bestioles vertes… En revanche, si vous prenez un crapaud orange venimeux, finlandais de surcroît, il va gonfler, gonfler, gonfler et il va bouffer le bœuf, le fermier et le pré.

La transformation d’Oranssi Pazuzu n’a rien à voir avec un véritable changement de style (quoique…). Depuis le début, cet étonnant et méchant projet venu du froid n’officie pas dans le metal traditionnel. Les Finlandais ont toujours mélangé black metal, accords psychédéliques et un tantinet expérimentaux. Néanmoins, en 2016, Oranssi Pazuzu commence gentiment à augmenter la dose de psyché, d’hypnotisme, d’indus et de sonorités ambient, au détriment des riffs de guitares et autres éléments traditionnels. Värähtelijäh amorce le mouvement, donc, et Mestarin kynsi le confirme. Conclusion : que la formation continue son parcours hors des sentiers empruntés par les metalheads n'est en aucun cas une surprise. Il n’empêche que Muuntautuja constitue un nouveau et gros pas en avant dans cette direction. Intéressants, bien sûr, les deux albums précédents nous présentent encore un univers evil en évolution, donc, mais résolument noir, rêche et étriqué, alors que là… la musique de nos artistes expérimentaux commence à prendre une ampleur… La raison de ce gain considérable de volume : une production mettant en avant les basses et une orientation de l’écriture des titres vers des cieux plus paisibles. Oh certes, même si elle n’est pas metal, la violence est omniprésente, que ce soit de manière très explicite, voire quasi bruitiste sur la fin de "Valotus", à déconseiller aux personnes allergiques à l’indus pur et dur, ou de manière larvée.
Cependant, l’intégration de beats plus tranquilles, comme sur "Hautatuuli", rappelant bigrement l’ambiance cotonneuse et faussement apaisée régnant, par exemple, sur le Colossus de Scorn - écoutez le titre "Blackout" et vous comprendrez, ou de quelques notes de piano de-ci de-là, apporte de la variété à l’ensemble, ainsi qu’une sensation de complétude. Ce dernier mot est clé : Oranssi Pazuzu s’est affranchi de la nécessité de sonner evil 100% du temps et nous fait désormais voyager plus loin… et mieux. Ce n’est que mon avis, avec lequel une proportion très importante de fans de metal sera en désaccord, mais cette rupture avec le metal et ce passage décomplexé vers quelque chose de plus ésotérique et plus global, musicalement parlant, me semble être une sublime prise de risque. S’il est impossible de recommander un titre plus qu’un autre, étant donné que Muuntautuja s’appréhende évidemment comme un tout, certaines phases du voyage sont encore plus marquantes que d’autres, à commencer par le départ. "Bioalkemisti" et sa basse démoniaque nous plonge d’entrée dans les vapeurs glacées de ce drôle de monde musical. Agressif, aigre et extrêmement convaincant, "Voitelu" intègre néanmoins quelques éléments plus planants. "Ikikäärme", lancinant, séduit par sa froideur et sa belle montée en puissance, tandis que "Vierivä usva" et ses éléments synthwave bouclent la boucle avec classe.


Tout comme Darkspace et -II, Muuntautuja risque d’en faire décrocher plus d’un. Il s’agit d’une œuvre exigeante et marquant un véritable point de rupture avec la sphère metal. Mais une fois que l'on est rentré à l’intérieur de ce monde, cette agressivité teintée d’une certaine forme de sérénité devient carrément addictive. Un des meilleurs albums de l’année, sans aucun doute.





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