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CHRONIQUE PAR ...

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Silverbard
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 19.5/20

LINE UP

-Mikael Åkerfeldt
(chant+guitare)

-Peter Lindgren
(guitare)

-Martin Mendez
(basse)

-Martin Lopez
(batterie)

+

-Steven Wilson
(chant+guitare+piano)

TRACKLIST

1)The Leper Affinity
2)Bleak
3)Harvest
4)The Drapery Falls
5)Dirge for November
6)The Funeral Portrait
7)Patterns in the Ivy
8)Blackwater Park

DISCOGRAPHIE


Opeth - Blackwater Park
(2001) - death metal metal prog cultissime - Label : Music For Nations



Révélation : tel est le statut qu’occupe Blackwater Park. Autant pour Opeth qui à partir de cet album rejoindra les plus hautes sphères du metal, que pour votre serviteur qui découvrit le groupe par la même occasion. L’album est dans la logique continuité de son prédécesseur Still Life, apogée du style que le groupe a mis dix ans à mettre en œuvre, tout en affirmant pleinement le côté progressif ayant commencé à faire surface au fil des albums. Blackwater Park se devait donc d’être un grand album, il sera même plus.

Première constatation : le travail de production assuré par Steven Wilson (Porcupine Tree) est une véritable merveille (ce qui n’est pas étonnant quand on connaît le talent du bonhomme) : il contribue à la fois au développement de la nouvelle facette progressive du groupe mais aussi à maintenir voire même amplifier la puissance des voix gutturales et des riffs death. De plus ses quelques interventions au piano ou au chant sont toutes réussies. Cependant la véritable clé de voûte de la musique d’Opeth est cette dualité clair-obscur à frémir. Le contraste entre le chant clair et le chant death grunt est à son paroxysme, mais le plus épatant est qu’une véritable symbiose s’opère entre ces deux éléments antagoniques. Tout le jeu d’Opeth est là : partir de contrastes pour unifier. Il n’y a pas à redire, l’alchimie est parfaite. Le chant clair de Mikael Åkerfeldt est largement assumé et totalement intégré à la musique du groupe. Il peut se montrer tour à tour émouvant dans les passages les plus calmes ou en parfaite harmonie dans les passages plus énervés. Le growl, lui, est d’une intensité rare : caverneux, puissant et pénétrant. Il devient même hypnotisant en se fondant parfaitement dans les riffs de guitare. Mais le plus impressionnant reste cette facilité d’alterner entre les deux chants comme sur "Bleak", "The Drapery Falls", "Dirge for November".

Le ton est donné d’entrée par "The Leper Affinity", avec son riff d’une violence sauvage et brute et son chant hargneux. "The Funeral Portrait" est dans la même veine avec un riff death tranchant. De plus, ces deux morceaux recèlent de très bonnes surprises. Pour le premier, les notes de piano qui achèvent le titre sont une véritable merveille de mélancolie et de finesse ; pour l’autre, les chœurs présents vers la fin sont encore un pari totalement réussi. "Bleak" est sûrement la chanson qui résume le mieux la musique des Suédois. Le morceau débute par un riff détonant couplé d’un chant grunt puissant qui développe une atmosphère oppressante et diabolique. A 3’14 le riff change de couleur et un nouveau monde de beauté apparaît. Le duo en chœur de Steven Wilson et Mikael Åkerfeldt représente l’un des plus beaux passages de la musique d’Opeth. La ballade "Harvest" intervient au bon moment et calme le jeu. Åkerfeldt brille ici au chant clair qu’il maîtrise parfaitement. Les instrumentations acoustiques sont au service de la mélancolie et de l’émotion. Un véritable spleen se dégage de la musique. Suivent deux pièces maîtresses de l’album : "The Drapery Falls" et "Dirge for November" respectivement de 11 et 8 minutes où brillent de milles feu la majesté et la grandeur d’Opeth.

Ces deux titres contiennent des breaks absolument improbables comme à 7’47 de "The Drapery Falls" ou à 5’45 de "Dirge for November" mais paraissent étonnamment naturels. Opeth réussit à dépasser la frontière du clair-obscur pour créer une musique unique en totale harmonie avec elle-même. "Dirge for November", à la frontière du doom, montre là encore la facilité qu’a le groupe à passer du calme le plus absolu à la brutalité la plus féroce au travers d’une sublime montée en puissance suivie d’un decrescendo tout aussi magistral. Le temps de se reposer quelques instants avec la courte ballade "Patterns in the Ivy" qu’on enchaîne avec le monstrueux "Blackwater Park". Introduction par un riff headbanguisant d’une terrible efficacité avant de laisser place à un long passage calme de plusieurs minutes. Le calme avant la tempête. A 5’14, retour aux hostilités pour assister à l’apocalypse selon Opeth : du death pur jus pendant plus de 6 minutes. Ne cherchez plus la finesse, laissez-vous envahir par les ténèbres ! Un moment grandiose de déluge riffesque pour aboutir en apothéose sur un final hurlé jusqu’à en cracher ses tripes par un Mikael possédé de toute part : «The sun sets over Blackwater Paaaaaark !» qui résonne comme un ultime cantique. Une guitare sèche se perd au loin mais le mal est fait.

L’écoute de cet album laisse pantois devant tant de maîtrise instrumentale et d’inspiration : absolument rien n’est à jeter, la magie opère totalement. Notons également que les soli et les leads de guitare sont somptueux sur l’ensemble de la galette. Åkerfeldt montre ainsi qu’outre être un talentueux chanteur et compositeur, il est également un guitariste hors pair possédant une sensibilité et une finesse inouïe. On retiendra notamment les soli de "The Leper Affinity" et "The Funeral Portrait". Si les deux guitaristes sont particulièrement à l’honneur, les autres musiciens sont au sommet de leur forme. La basse ronflante de Martin Mendez est bien présente et audible. Martin Lopez, lui, excelle à la batterie grâce à la souplesse de son jeu lui permettant de s’adapter aussi bien aux parties calmes qu’aux parties rapides et montre qu’il sait faire bien plus que de la double pédale à outrance. Pour finir notons que l’artwork est à l’image de l’album : sombre, morbide, mystérieux et d’une rare beauté. Le légendaire Travis Smith (dont la réputation n’est plus à faire) signe ici encore un travail exemplaire. Vous l’aurez compris, Blackwater Park est un chef d’œuvre comme il n’en existe que trop peu.


Cet album est une référence absolue en ce qui concerne le death metal à tendance progressive et mélodique et pourrait bien concilier le fan de prog et celui de death. Il constitue en outre une parfaite entrée en matière au néophyte voulant découvrir le metal extrême. Enfin, il est inutile de rappeler que comme tout album tant soit peu progressif qui se respecte, un certain nombre d’heures d’écoute est nécessaire pour assimiler ce bijou qui, dès lors, ne vous quittera plus. Vous savez ce qu’il vous reste à faire...


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