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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15/20

LINE UP

-Lars Mikael Åkerfeldt
(chant+guitare)

-Karl Fredrik Henry Åkesson
(chœurs+guitare)

-Peter Joakim Svalberg
(chœurs+claviers)

-Carlos Martín Méndez Esposito
(basse)

-Erik Martin Axenrot
(batterie)

TRACKLIST

1) Livets trädgård / Garden of Earthly Delights
2) Svekets prins / Dignity
3) Hjärtat vet vad handen gör / Heart in Hand
4) De närmast sörjande / Next of Kin
5) Minnets yta / Lovelorn Crime
6) Charlatan
7) Ingen sanning är allas / Universal Truth
8) Banemannen / The Garroter
9) Kontinuerlig drift / Continuum
10) Allting tar slut / All Things Will Pass

DISCOGRAPHIE


Opeth - In Cauda Venenum



En 2019, Opeth est plus prog que jamais.

Voilà qui devrait tenir éloignés les indécrottables nostalgiques de la période death metal du collectif de Stockholm - pourtant sous influence des codes du rock progressif depuis ses débuts - qui ont pu se mettre entre les écoutilles huit albums consistants et caverneux (on ne compte évidemment pas le suave Damnation) avant le virage en des terres moins épaisses opéré sur Heritage en 2011. Prog, ok, mais pas alambiqué - en tout cas pas trop. Bien sûr, on n'est pas chez Sodom mais le schéma de ces chansons – oui, « chansons » - plus courtes en moyenne qu'à l'époque des growls , est assez classique : intro/ couplet/ refrain/ solo. Étiré, agrémenté (ou lesté selon les cas) d'une ou deux variations, mais classique. Les chafouins toujours prompts à tomber sur le râble de Mikael Åkerfeldt, leader et principal compositeur, ne manqueront pas de relever des tics d'écriture qui leur feront dire des trucs du style « c'est toujours pareil », « Dream Theater faisait déjà ça en 1995 », à l'écoute des scansions à la fois lourdes et enlevées soutenant des claviers chromatiques qui font hoqueter "Charlatan" jusqu'à une conclusion touchante sur laquelle discutent en suédois ce que l'on suppose être une mère et ses deux fillettes tandis que s'immiscent un orchestre de chambre et de petits motifs cristallins relayés par une chorale religieuse. Sur "Ingen sanning är allas / Universal Truth" et "Kontinuerlig drift / Continuum", Opeth perpétue la double tradition de la juxtaposition de thèmes pas forcément compatibles – ça fait trente ans que ça dure – et de l'alternance couplets calmes/ refrains « murs du son », héritage (ourf ourf) de la collaboration plus récente avec Steven Wilson. La recette est éprouvée, les ficelles se voient un peu, les codas tirent en longueur mais les mélodies restent accrocheuses et de vigoureux solos à la six-cordes insufflent une tension bienvenue.
Le mid tempo "De närmast sörjande / Next of Kin" aux accents orientalisants entre également dans la catégorie des morceaux qui servent surtout à renforcer l'ambiance onirique de ce treizième LP et n'entreront probablement jamais dans une setlist d'Opeth – à moins d'un succès foudroyant d'In Cauda Venenum qui motiverait son exécution intégrale en concert à l'occasion d'un anniversaire quelconque, à l'instar de ce qu'a pratiqué le groupe avec quelques unes de ses réalisations antérieures. Néanmoins, toutes les pistes ne suivent pas le même canevas, notamment le jazzy "Banemannen / The Garroter" initié par une guitare hispanique, un piano ravelien et une caisse claire feutrée. Une occurrence qui frise l'exercice de style avec son refrain en ternaire, sa tentative de scat (voix doublant/ imitant l'instrument) et son parfum de club de jazz cosy. Pourtant ça fonctionne, en partie grâce à un beau travail sur les arrangements – que ce soit les voix samplées instaurant une intranquillité qui écarte le risque de la mièvrerie ou ces fameux violons qui irisent les histoires contées dans un recueil qui ne relève pas d'un concept conscient selon son auteur. Le titre en latin ? « Parce que ça sonne cool » et aussi parce que cette tactique évite d'attribuer deux intitulés différents à une seule œuvre, initialement chantée en suédois mais dont Åkerfeldt a préféré enregistrer une version en anglais pour ne pas effaroucher le public nord-américain, procédé identique à celui retenu par les compatriotes de Sabaton pour leur Carolus Rex de 2012. Le chant en suédois ? Juste une idée en forme de défi personnel, qui a motivé la mise en route d'un nouvel enregistrement au lieu de la pause programmée après l'enchaînement des concerts ayant suivi la sortie de Sorceress en 2016.
Si ce dernier, comme son prédécesseur Pale Communion (2014), était généreusement garni en claviers vintage, In Cauda Venenum est fortement marqué par les chœurs, que l'on retrouve triomphants en amorce de "Svekets prins / Dignity" après avoir empreint de solennité un intrigant instrumental en ouverture. Les orgues seventies sont toutefois bien présentes avant de laisser la place à la guitare, embarquée dans un solo interrompu au bout de deux minutes par un combo payant arpèges/ vibraphone/ chant délicat. Un gros riff plus tard, la machine se remet en branle, plus pesamment cependant, de sorte que l'on peine à complètement s'enthousiasmer face à cette relecture opethienne des séquences les plus prog de Hand. Cannot. Erase. de l'ami Wilson. La cavalcade parcourant "Hjärtat vet vad handen gör/ Heart in Hand" se révèle plus percutante et plus tendue – le refrain fervent est de ceux qui envahissent les synapses dès la première salve. Alors que la trépidation semblait se perdre dans un fouillis d'effets synthétiques après un bref solo épileptico-véloce à la Iron Maiden, un passage bucolique initié par une splendide six-cordes acoustique illumine un final hanté par les modulations brumeuse d'Åkerfeldt. Une bonne tête de futur classique. La poignante ballade "Minnets yta / Lovelorn Crime" n'entrera probablement pas dans cette catégorie faute d'une inspiration décisive pour bonifier une mélopée à fendre l'âme. En revanche, "Allting tar slut / All Things Will Pass" placé en clôture mériterait de figurer au panthéon de la formation nordique, à la faveur d'un climat spectral instaurée par un acide duo guitare/ piano auquel succède un riff encore plus lourd et presqu'aussi réverbéré que celui de "High / Low" de Black Rebel Motorcycle Club. La tension palpable du refrain atteint son paroxysme sur l'épilogue d'une rare violence mélancolique, après qu'Åkerfeldt a déchiré l'atmosphère d'une vocalise bouleversante, en contraste total avec la froideur que certains lui prêtent. Probablement l'une des séquences les plus émouvantes enregistrées par le mousquetaire scandinave et ses complices.


Rock progressif, d'accord – avec encore des petits bouts de metal lourd éparpillés ci et là. Mais si une routine d'écriture s'est incontestablement installée, Mikael Åkerfeldt démontre avec le Poison sur la Queue (du scorpion) qu'il a suffisamment d'idées en réserve pour la transcender et que lui et ses habiles comparses savent encore délivrer des moments à – fortes - sensations. L'expression latine ayant donné son nom à cette livraison signifie « mettre un gros taquet (verbal) à la fin d'un discours mesuré », une technique éprouvée par les beaux parleurs de l'Antiquité. De quoi faire méditer celles et ceux qui estiment qu'Opeth n'est plus bon qu'à faire ronronner le tigre (à défaut de l'enfourcher) avant de se rendre compte que le fauve a encore suffisamment de mordant pour leur clouer le bec. Un très bon millésime.



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