Quand l’hiver arrive et que les courants qui animent la mer Méditerranée se refroidissent, le rouget devient très vorace. En l’espace de quelques semaines, celui-ci peut atteindre un poids équivalent à quatre fois celui que l’on peut relever d’ordinaire. Les graisses stockées dans les tissus musculaires rendent alors le poisson très savoureux. Cela, Angelos, pêcheur dans le petit village grec d’Alexandroupolis, le sait bien. Il n’hésite d’ailleurs pas à déclarer: « Va?, ? ep?st??f? Anthrax e??a? ??a ?a?? ???, ???ete. St? ?????, ?? ?e?µ??e? e??a? µa????? ?a? ?d?a?te?a s??????. ?a µp???se? ?a ???e?e? se pa?a???? t?t???? t?? 20 et??, ?d??? ? e??e?????ta? ta ????a p?? ?a?e???µe, e??a? µ?a vraie ?a??, ??a µe ?p?? ??a ????? ?at?????? ». Un témoignage touchant, qui indique bien à quel point la reformation inattendue du combo new-yorkais a bouleversé le paysage musical américain.
Depuis la sortie de We’ve Come For You All en 2003, le combo new-yorkais ne lâche rien, et tourne sans répit et sans relâche à travers le monde. Quoi de plus naturel après tout pour un groupe qui a toujours clamé vouloir être proche de ses fans. Le problème dans tout ça, c’est qu’un album de la trempe de WCFYA en appelle forcément d’autres. En fait, c’est un peu comme arriver à mater dans les douches des filles: une fois qu’on a pu admirer les formes généreuses de Charlotte, on se demande si finalement celles de Patricia ou de Clotilde ne valent pas également le détour. Bien conscients du problème, le management d’Anthrax a fait le pari de nous refiler le plus possible de quoi patienter jusqu’à la prochaine livraison de matériel neuf. Et ça, vous pouvez me croire, c’est quelque chose qu’il maîtrise à la perfection.
Ainsi, nous qui n’en demandions pas tant, nous nous sommes vus refourguer en l’espace de deux ans un live et un best-of de la période Belladonna, suivi cette année d’un autre live, toujours sur la période Belladonna – Alive 2, dont il est question aujourd’hui – et d’une anthologie dont la sortie ne devrait plus tarder: Anthrology : No Hit Wonders. Anthologie qui devrait porter sur les années 1985-1991, c'est-à-dire… la période Belladonna. Bien sûr, c’est l’amour qu’éprouve Anthrax pour ses fans qui motive tout ça, ne vous méprenez pas (sic)! Et puis il y a une excuse: le line-up originel s’est reformé. Hé ouais, avec Franck Bello qui ne se sera absenté au final que quelques mois, Danny Spitz et devinez qui? Indice: j’ai cité son nom à plusieurs reprises. Joey Belladonna bien sûr!
Mais il est où l’intérêt dans tout ça? Bush qui chantait les vieilles bombes des eighties sur The Greater Of Two Evils, c’était cool. Belladonna qui fait de même, en live certes (capturé en juin à Sayreville, dans le New Jersey), mais qui reprend au passage sept titres figurant déjà sur le best-of, sur les douze que compte Alive 2, ce n’est pas du foutage de gueule ça? Si, bien sûr que si. Alors bon, c’est vrai qu’on ne se lassera jamais d’entendre Caught In A Mosh, Indians ou Antisocial, surtout quand ils sont interprétés par un Joey en grande forme, mais cela ne justifie pas pour autant la dépense. Ceux qui feront l’effort de se payer la version DVD trouveront peut être un surcroît d’intérêt, mais j’en doute.
Non, Anthrax doit arrêter de tourner autour du pot et doit se décider à donner un successeur à WCFYA, ce qui devrait se faire en 2006. Le retour à zéro d’une formation qui a fait ses preuves, je pense à Among The Living vous l’avez compris, laisse espérer de belles choses surtout si Scott Ian et ses sbires parviennent à mélanger la puissance et la maturité du dernier album à ce soupçon de folie qui a illuminé tout leur début de carrière. La balle est dans leur camp. Ha au fait, ne comptez pas sur moi pour la chro d’Anthrology: No Hit Wonders. Noël c’est pour bientôt, et j’ai juré de claquer tous mes dollars dans des œuvres caritatives. Désolé.