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CHRONIQUE PAR ...

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Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

-Joseph "Joey Belladonna" Bellardini
(chant)

-Scott Ian Rosenfeld
(guitare+chœurs)

-Daniel Alan "Dan" Spitz
(guitare)

-Frank Joseph Bello
(basse+chœurs)

-Charles Lee "Charlie" Benante
(batterie)

TRACKLIST

1) A.I.R.
2) Lone Justice
3) Madhouse
4) S.S.C./Stand or Fall
5) The Enemy
6) Aftershock
7) Armed and Dangerous
8) Medusa
9) Gung-Ho

DISCOGRAPHIE


Anthrax - Spreading the Disease
(1985) - thrash metal heavy thrash - Label : Megaforce Records



Spreading the Disease jouit d'une place un peu particulière dans la discographie d'Anthrax : souvent présenté comme une réalisation de transition entre les savoureuses speederies très NWOBHM de Fistful of Metal sorti début 84 et le thrash sautillant qui fera sa renommée sur le chef d’œuvre suivant, le deuxième LP des New-Yorkais est cependant considéré par certains fans comme la plus belle ligne de leur CV, en vertu d'un subtil équilibre opéré entre ces deux tendances. Spreading..., c'est un peu tout ça en même temps mais surtout l'histoire d'une formation qui se cherche.

Il faut dire que la valse des musiciens a repris son cours après la parution de Fistful of Metal : cette fois, c'est carrément l'un des co-fondateurs, Dan Lilker, qui est éjecté pour cause de dilettantisme aggravé – l'intéressé évoquera surtout sa mésentente avec le chanteur Neil Turbin qui est finalement viré à son tour pour cause de revendications sur l'écriture jugées trop insistantes par le guitariste Scott Ian. Turbin invoque plutôt les inclinations dictatoriales de ce dernier. Ambiance. Qu'à cela ne tienne, le batteur Charlie Benante pistonne son neveu Frank Bello au poste de bassiste et, décision importantissime dans l'histoire du groupe, Joseph Bellardini alias Joey « bouclettes » Belladonna s'empare du micro. Un EP intitulé Armed and Dangerous est rapidement enregistré avant que le quintet ne se mette à bûcher sur son second long-jeu. Comme souvent – cf Ride the Lightning, Killers, Never Neverland entre autres exemples fameux – ce deuxième effort longue durée est constitué en partie par des compositions non retenues pour le premier auxquels sont adjoints quelques inédits. L'affaire commence par "A.I.R." qui donne l'une des tonalités du disque : celle d'un mid tempo guidé par un riff saccadé qui évoque non plus le heavy survitaminé de Fistful... mais un metal plus lourd, presque pataud parfois ("The Enemy") au son plus clinique. Mais ce qui frappe avant tout, c'est évidemment le chant de Belladonna.
Un cas, celui-là. Loin, très loin des éructations possédées de Tom Araya (Slayer) ou des imprécations menaçantes de James Hetfield (Metallica), l'Italo-Nativo-Américain se cale systématiquement dans un registre suraigu qui ne cède rien à la puissance mais dont l'agression se situe davantage sur les contre-uts qu'ils tentent à l'occasion que dans ses intonations qui n'effraieraient même pas la mamie cardiaque de C'est arrivé près de chez vous. Même son prédécesseur, pourtant nwobhmesque jusqu'à la glotte, sonnait plus evil. Pour autant, le nouveau frontman chante juste, au point que le producteur décide de mixer ses interventions très en avant, ce qui tend à déséquilibrer l'ensemble au détriment d'une paire rythmique pourtant irréprochable. Le sous-emploi de Charlie Benante, un cogneur de première, est un véritable crève-cœur – c'est à peine s'il peut placer deux ou trois de ses fameux roulements sur tout l'enregistrement. Ces quelques réserves mises à part, les morceaux sont très bons. Les deux guitaristes s'en donnent à cœur joie, entre les coups de hachoir d'une redoutable simplicité assénés par Ian (voir du basique de chez basique comme sur "Medusa" co-écrit par Jon Zazula, le patron du label Magaforce qui publie le recueil) et les soli déchiquetés bien comme il faut par Dan Spitz. Sans compter ces chœurs aussi virils que rigolos, les « Screams in the Night ! » ("The Enemy") ou encore « Shock ! Shock ! Shock ! » sur... "Aftershock", qui deviendront l'un des gimmicks du collectif.
Mais Anthrax ne propose pas uniquement des tempos pépères propices au headbanging que viennent relancer quelques breaks bienvenus, comme celui du single "Madhouse" qui rappelle par moment "Feel the Fire" des concitoyens d'Overkill. Les précurseurs du thrash metal retrouvent également toute leur férocité sur une poignée de titres percutants, à commencer par "S.S.C./Stand or Fall" et son intro orientalisante à laquelle succède une rythmique bien véloce et puissante portée par un Benante qui se lâche enfin à la double grosse caisse. Le refrain est très réussi de même que le court pont sur lequel Belladonna fait admirer sa technique vocale, en dépit d'un scream assez terrible sur la fin. Le même schéma se répète sur l'épique "Armed and Dangerous" doté d'un superbe motif liminaire à la guitare sèche baignant dans les fausses flûtes et la réverbe - bienvenue dans les eighties ! - à la suite duquel Belladonna effectue sa meilleure intervention. Tiens, un titre au riff ultra speed (pompé sur "No Remorse" de Metallica) auquel a participé Turbin... Tout comme l'ultime "Gung-Ho" qui démarre tronçonneuse au poing par une secouée qui rappelle "Metal Militia" et que piquera Nuclear Assault (le nouveau projet de Lilker) sur Game Over (1986). Le dragster emporte tout sur son passage, malgré de nouveaux chœurs kitschouilles (« Fight ! Fight ! Fight ! ») et le chant heavy friendly de Belladonna. Il va quand même falloir faire quelque chose.


Étrange disque que ce Spreading the Disease. Plutôt que franchir le Rubicon thrash comme l'y enjoignaient les redoutables exocets de Fistful of Metal, Anthrax choisit de faire le grand écart entre heavy spasmodique et coups de griffes sanguinolents dignes du Kill'em All de Metallica. Malgré une très bonne tenue d'ensemble qui confère à cet album le statut mérité de valeur sûre parmi les productions du Furoncle, la sensation d'indécision plane sur ces neuf pistes : car quelle option prendre désormais ? Profiter du timbre haut perché du nouveau chanteur pour élaborer une version un peu plus mordante d'un Judas Priest qui cartonne aux States ? Ou se camper sur les bases de la redoutable section rythmique afin de lancer la machine dans les entrailles méphitiques d'un thrash en plein essor ? Et si – fort de ses éléments antithétiques - Anthrax était tout simplement en train d'inventer une nouvelle manière de jouer du metal ?



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