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CHRONIQUE PAR ...

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Kroboy
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 10/20

LINE UP

-Matthew Barlow
(chant)

-Jon Schaffer
(guitare)

-Troy Seele
(guitare)

-Freddie Vidales
(basse)

-Brent Smedley
(batterie)

TRACKLIST

1)In Sacred Flames
2)Behold the Wicked Child
3)Minions of the Watch
4)The Revealing
5)A Gift or a Curse
6)Crown of the Fallen
7)The Dimension Gauntlet
8)I Walk Alone
9)Harbinger of Fate
10)Crucify the King
11)Sacrificial Kingdoms
12)Something Wicked Part 3
13)Divide and Devour
14)Come What May
15)Epilogue

DISCOGRAPHIE


Iced Earth - The Crucible Of Man (Something Wicked Part 2)
(2008) - heavy metal - Label : SPV



On ne va pas revenir sur les événements rocambolesques qui ont animé l'actualité d'Iced Earth depuis la sortie de Framing Armageddon. Maintenant que les passions sont retombées après le retour de Matthew Barlow entraînant de facto l'éviction de Ripper Owens, la musique peut enfin reprendre ses droits. Sachant que cet album devait mettre un point final à la saga de Set Abominae, et après un premier volet n'ayant pas fait l'unanimité bien que fort réussi, The Crucible Of Man était attendu de pied ferme par les fans du combo US…

Las ! Malheureusement, pas besoin de multiplier les écoutes pour s'apercevoir que cet album n'est pas à la hauteur des espoirs placés en lui. Déjà, par rapport aux quelques annonces émises par Schaffer himself : le despote nous avait promis un second volet plus sombre et plus agressif, mais le retour des cavalcades qui ont fait la gloire du groupe n'est pas à l'ordre du jour. Pas mal de fans avaient reproché à Framing Armageddon de compter trop peu de morceaux débridés (à vrai dire, seul le morceau titre lâchait réellement les chevaux), or c'est un peu la même rengaine ici. Seul "Divide and Devour" bastonne, mais le résultat est vraiment mitigé du fait d'un riff complètement bidon. Hormis ça, seuls la première minute de "The Revealing" et le début de "The Dimension Gauntlet" voient le groupe appuyer sur le champignon. Le reste fait la part belle aux mid tempos paresseux et un peu trop similaires, entrecoupés par quelques ballades. Arrivés à "Crown of the Fallen" et son refrain guimauve, on en frôlerait presque l'overdose ! D'autant que si Framing Armageddon, lui aussi assez lent, parvenait à compenser grâce à des compos variées et bien fignolées, c'est moins le cas ici, d'où une certaine routine assez lassante à la longue.

Plus fâcheux déjà, cette impression de travail inachevé qui se dégage de The Crucible Of Man. Une impression qui n'est pas sans rappeler une autre saga en 2 parties rapprochées, celle de The Neon God par WASP : un premier volet aux petits oignons, suivi d'un second qui pêchait au niveau des finitions, comme si le groupe n'avait pas été au bout de son cheminement artistique. Même si The Crucible Of Man a été en grande partie composé en même temps que Framing Armageddon, Schaffer ne semble pas avoir disposé d'assez de temps pour mettre la touche finale à ses compos. La plupart souffrent en effet de maux divers et variés. Premièrement, des longueurs : "Behold the Wicked Child" semble terminée au bout de 3 minutes 30, mais se traîne péniblement pendant encore 2 minutes ; pire encore, "The Revealing", qui répète pendant plus d'une minute (et avec des variations complètement insignifiantes) la même rythmique bateau. Ensuite, des passages bancals : la ballade mièvre "A Gift or a Curse", sorte de "The Clouding" au rabais avec pour seule originalité un duo Barlow / Schaffer au chant, nous présente une superbe montée en puissance, un solo très inspiré… et hop, retour sans transition à la mélodie Ushuaïa, qui fout le morceau par terre !

Dans le même ordre d'idées, l'autre ballade "Harbinger of Fate", par ailleurs un des plus beaux refrains de l'album, est plombée par la prestation au feeling très… allemand du batteur Brent Smedley sur le passage choral. Enfin, sans doute le plus gros point noir de cet album, c'est précisément ce que Schaffer avait évité avec brio sur Framing Armaggedon : l'auto-citation. Passe encore si cette solution apporte quelque chose au morceau : par exemple, la reprise de la mélodie vocale de "Birth of the Wicked" à la fin de "Crucify the King", joué plus lentement et dans une tonalité plus grave, prend des airs d'oraison funèbre très en rapport avec le morceau. Mais c'est bien là le seul cas pertinent : que ce soit sur "The Revealing" (mélodie proche de "Birth of the Wicked"), sur "The Dimension Gauntlet" (riff final repris sur "The Coming Curse") ou pire encore, sur "Something Wicked Part 3" (reprise du break central de "The Coming Curse" et recyclage complet des paroles sans aucune valeur ajoutée), tous les passages inspirés de la trilogie originelle ne sont que de la redite pure et simple. Plus généralement, on remarquera aussi que sauf à de rares exceptions comme "Divide and Devour", les chœurs se font moins puissants et impressionnent moins que sur le premier volet.

Bon, jusque là, le tableau peut sembler bien terne, mais pas de panique, il y a aussi de bons moments ! Déjà, le 1er single, "I Walk Alone". Celui-ci est construit un peu de la même façon que son alter ego sur Framing Armageddon, "Ten Thousand Strong" : couplet dynamique de bon aloi et refrain fédérateur taillé pour le live. Il y aussi ces 2 titres placés en fin d'album et qui ont en commun un côté mélodique particulièrement prononcé : "Sacrificial Kingdom" et "Come What May". Une fois encore, Iced Earth réussit paradoxalement mieux sur des terrains sur lesquels on ne l'attend pas vraiment. Le second est d'ailleurs le plus long de l'album, et permet à Barlow de se mettre en valeur. Enfin, il y a le gros morceau de l'album, lui aussi dans un registre loin d'être le plus évident pour Schaffer : "Crucify the King". Un titre basé sur un tempo très lent, pas très éloigné de celui de "When Stars Collide". Sauf que cette fois, point de chœurs dramatiques à l'horizon ; à la place, un Matthew Barlow extrêmement sombre et grave, pour un titre d'une noirceur qu'on n'avait plus vue depuis The Dark Saga. Et que dire de ce break à vous coller le frisson ! Indéniablement, voilà un des moments forts de The Crucible Of Man, qui montre que Schaffer en a encore sous la pédale quand il le veut.

Et Barlow alors, quid de sa prestation, lui qui était attendu comme le messie ? Et bien, rassurez-vous là aussi, le rouquin est exact au rendez-vous. Conforme au standard de qualité qui était le sien au moment de son départ il y a déjà 4 ans, il frôle parfois l'excellence comme sur "Come What May", qu'il transcende littéralement de par sa voix douce parfaitement adaptée. Bref, malgré son break loin du business de la musique, Barlow n'a rien perdu de ses qualités. De ses défauts non plus d'ailleurs : que ce soit dans l'agressivité (les couplets de "I Walk Alone") ou l'émotion (ceux d'"Harbinger of Fate", surtout le 2ème), Barlow a encore parfois tendance à en faire des caisses et à surjouer comme la première actrice porno venue. Fort heureusement, ces moments sont rares sur l'album, et on peut dire sans trop se tromper que son retour est plutôt réussi, même si contrairement à ce que clamaient les détracteurs d'Owens, cela ne suffit pas pour faire un grand album. Et malgré tout, on ne peut s'empêcher de penser que certains titres étaient sans doute plus adaptés au registre du désormais intérimaire de luxe : par exemple, "Minions of the Watch" et sa difficile montée dans les aigus, ou "Crucify the King" et son registre un poil trop evil pour Barlow. Mais on ne le saura jamais…


Au final, malgré quelques moments de fulgurance bienvenus, The Crucible Of Man souffre de trop d'approximations pour mettre tout le monde d'accord. Le retour de Barlow ne suffit pas, et la saga de Set Abominae se termine donc sur une note en demi-teinte. Framing Armageddon avait été l'excellente surprise de la rentrée 2007, The Crucible Of Man sera la déception de celle de 2008 (bon, certains décerneront plutôt ce titre au nouveau Metallica). Décidément, la roue tourne bien vite dans le monde du metal…


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