AC/DC -
'74 Jailbreak (EP)
Nous sommes en 1984. L'année précédente, les Australiens d'AC/DC sortaient Flick Of The Switch, qui marque la première débâcle du groupe. Alors que faire pour contenter les fans déçus et tenter d'inverser la tendance ? Aller fouiller les fonds de tiroir bien sûr ! Et en retirer les morceaux issus des pressages australiens d'High Voltage et de Dirty Deeds qui avaient disparus des versions internationales pour composer un petit EP sortit tout droit de la Scott-Era !
Alors ce Jailbreak ? Tentative de sauvetage presque désespéré ou véritable pépite? Les deux mon capitaine! Mais tentons de ne retenir que la seconde partie et savourons le fait de pouvoir se régaler de chansons BonScottiennes qui, sans l'existence de cet EP, seraient encore réservées aux habitants du Down Under et à quelques collectionneurs bien heureux! Quel bonheur de retrouver le son si cru, si couillu, si rock n' roll de Dirty Deeds ! Quel bonheur de retrouver les frangins Young inspirés ! Et surtout quel bonheur de retrouver ce bon Scott !
Une seule écoute des 5 titres de ce '74 Jailbreak efface pour toujours le sentiment d'avoir affaire à un « coup commercial » : y'a que 5 titres, certes, mais ça envoie du bois ! A commencer par "Jailbreak", rendue célèbre par le Live de 92. Bien plus tendue, nerveuse (ce riff tranchant!) que la version de Johnson, ce morceau est une pépite d'or, qu'il aurait été dommage de laisser dormir dans un tiroir ! Il en va de même pour le reste. "You Ain't Got a Hold on Me" sonne typiquement High Voltage, "Show Business", rock 50's endiablé, colle parfaitement à la voix de Scott (et les lutins maléfiques qui font les chœurs!) et "Soulstripper" sonne à part dans la disco du groupe.
Du haut de ses 6 minutes 30, le morceau déroule son blues rock agrémenté de percussions à la limite du latino et son refrain des plus jouissifs. Un morceau atypique qu'il serait dommage de ne pas connaître. Et que dire de la seule reprise jamais enregistrée par les boys? Très inspirée de la version des Them, "Baby Please Don't Go" dégage une énergie incroyable. Menée à fond de train par des frangins Young au sommet de leur art et un Bon Scott survolté, ce blues transformé en rock n' roll est une bombe nucléaire (ce break, quoi !) qui n'aurait jamais du rester dans les coffres aussi longtemps !
Offrir un petit EP sympathique dans une période de vache maigre en ressortant d'excellents morceaux mis de côté lors de l'internationalisation des albums (ouf !) : Yeah ! Mais oublier en cours de route "Rock in Peace" et "Love Song"... c'est dommage ! Mais patience, cet oubli ne devrait pas tarder à être comblé...