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CHRONIQUE PAR ...

21
Wineyard
Cette chronique a été mise en ligne le 23 octobre 2023
Sa note : 16/20

LINE UP

-Niklas Kvarforth
(chant+piano)

-Charles Edward Alexander Hedger
(guitare)

-Peter Emanuel Huss
(guitare)

-Tuomas Tahvanainen
(claviers)

-Alexander Karl Ragnar "Alex" Friberg
(basse)

-Nicholas Howard Barker
(batterie)

A participé à l'enregistrement :

-Anders Lars-Erik "Andy LaRocque" Allhage
(guitare sur "Fidelis ad Mortem")

TRACKLIST

1) Avsändare okänd
2) Snart är dom alla borta

3) Allt för döden
4) Fidelis ad Mortem
5) Åttahundratjugo (Erik Satie's "Gnossienne n°1" cover)
6) Den permanenta sömnen kallar

DISCOGRAPHIE


Shining - Shining
(2023) - black metal Progressif inclassable - Label : Napalm Records



Celle-là, je ne pensais pas la faire. C’est mon côté Mère Teresa qui a pris le dessus, j’ai toujours une tendance naturelle à me faire l’avocat du diable et tenter de défendre celui qu’on accable, même si je me mets à dos la terre entière. Je me suis mis à écouter ce dernier opus en oubliant qui était derrière, sans a priori, sans me souvenir de Halmstadt, Klagopsalmer ni Redefining Darkness. Je pensais que cela serait plus difficile que cela, et j’ai entendu quelque chose qui m’a plu, différent, mais que j’écoute presque en boucle. J’ai été surpris des relatifs mauvais retours, probablement – ce n'est que mon avis – liés aux attentes d’avoir du Shining historique, pas du Kvarforth entêté. Mais Kvarforth n’est jamais aussi bon que dans Shining, c’est son bébé qu’il emmène là où il le veut, sans concéder aux attendus. Et si cela ne marche pas, tant pis. Ouais, il prend un risque auprès de son public, mais n’est-ce pas aussi cela être artiste ?

Très honnêtement, un groupe arrivant sur la scène, sans passé, me pond un album comme celui-ci, je ne suis pas loin de crier à l’album de l’année. Mais on ne parle pas d’un inconnu, alors on va comparer au passé glorieux, on va trouver des défauts, et le « group thinking » aidant, on va se convaincre que c’est du Shining moyen et on va passer. Oui, c’est du Shining moyen. Ce n’est peut-être même pas du Shining tout court tel qu’on se l’imagine. On retrouve tout de même quelques gimmicks, le phrasé particulier de Kvarforth, le son des guitares, mais pas l’ambiance habituelle, pas les cris déchirants, pas l’intensité malsaine, pas la densité, pas l’urgence dépressive. Kvarforth ne semble plus jouer dans ce registre-là, ou du moins différemment, à l’aube de la quarantaine. Je ne crois pas non plus que le passage récent chez Napalm Records y soit pour quelque chose tant il a presque toujours fait ce qu’il voulait depuis ses douze ans et la création de Shining, comme peuvent l’attester ses provocations et sa violence sur scène. Si l’on excepte le côté détesté et détestable du personnage, on ne peut nier sa créativité quand il le veut.
Qu’est-ce que Shining l’éponyme ? Un discours toujours aussi tourné vers la destruction, la violence, l’automutilation et la mort (les titres sont assez directs en ce sens, "le sommeil permanent appelle", "bientôt ils seront tous partis", "tout pour la mort", …) mais musicalement plus apaisé. Les riffs se sont faits puissants et lourds en ralentissant un peu, des soli viennent alléger le propos sur fond de noirceur, le piano vient donner quelques minutes de grâce mélancolique et casser l’escalade. Vocalement, même si les hurlements sont toujours aussi agressifs, une voix claire apparaît plus souvent sur un fond musical dépouillé et triste. Comme si Kvarforth avait mûri, qu’il était devenu plus pragmatique et moins asocial, ou simplement bien plus encore désabusé qu’auparavant. Shining n’est pas aussi indigeste de densité à la première écoute que certains de ses prédécesseurs au sein desquels on pouvait parfois avoir du mal à distinguer certains titres des autres sans avoir une bonne dizaine d’écoutes au compteur. Shining est fluide, regorge d’émotions de toutes sortes dans le champ lexical restreint de Kvarforth, tout de même, il ne cause pas des petits oiseaux qui chantent un beau matin de printemps, entendons-nous bien.


À ceux qui ont entendu moins d’intensité dans ce Shining-là, je répondrais oui. À ceux qui regrettent les élans de violence, de peur et d’anxiété du passé, je répondrais que je comprends, et que la violence interne de Kvarforth est toujours là, elle est certes moins exacerbée, plus épurée, plus fermée. Je répondrais aussi que la sagesse populaire proverbiale dit aussi qu’un chien qui aboie ne mord pas, ou qu’il faut se méfier de l’eau qui dort. Après ces banalités dignes du vieux con que je suis, j’ai juste envie d’ajouter que ce Shining-là me parle tout autant voire plus que l’ancien et que Shining est pour moi l’un des meilleurs albums du groupe depuis quelques années déjà. J’ai l’impression d’avoir à faire à nouveau à un changement à la Satyricon après Nemesis Divina. Il faut juste un peu de temps pour assimiler et surtout, surtout, ouvrir ses chakras.



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