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CHRONIQUE PAR ...

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Kroboy
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 19.5/20

LINE UP

-James Hetfield
(guitare+chant)

-Kirk Hammett
(guitare)

-Cliff Burton
(basse)

-Lars Ulrich
(batterie)

TRACKLIST

1)Battery
2)Master of Puppets
3)The Thing That Should Not Be
4)Welcome Home (Sanitarium)
5)Disposable Heroes
6)Leper Messiah
7)Orion
8)Damage Inc.

DISCOGRAPHIE


Metallica - Master Of Puppets
(1986) - thrash metal - Label : Vertigo




Master of Puppets. Ou comment résumer, en seulement 3 mots, 8 titres et 55 minutes, la perfection pour une certaine conception du metal et de la musique en général. Ou comment une bande de potes âgés d'à peine 23 ans laissait éclater à la face du monde une maturité artistique époustouflante, rejoignant de leur vivant le Panthéon du metal.



Et pourtant, que la gestation fut difficile. Probablement conscients de tenir là une pièce maîtresse du metal, les membres du groupe affichèrent un perfectionnisme exacerbé, particulièrement surprenant de la part de types dont la réputation de fêtards insouciants n'était plus à faire. La phase d'enregistrement s'éternisa et prit à elle seule pas moins de quatre mois, et donna quelques sueurs froides au producteur Flemming Rasmussen. Mais une fois le résultat finalisé, nul doute que le jeu en valait la chandelle. En effet, Master of Puppets regorge de ces petits détails qui, ajoutés à des compos en béton armé, débouche sur un album mythique qui frôle la perfection absolue. Du mur de guitares façon rouleau compresseur implacable au début de "Battery" à l'intro à la fois aérienne et angoissante de "Damage Inc.", en passant par l'étrange arrivée successive des différents instruments sur "Orion", quasiment tous les morceaux contiennent un passage marquant immédiatement reconnaissable. Et là, on ne touche pas encore aux riffs…

Car justement, parlons-en de ces riffs. Parce que c'est un véritable festival, ni plus ni moins. Y a-t-il encore des choses à ajouter sur l'extraordinaire riff de "Master of Puppets", peut-être LE riff définitif du metal ? Et encore, en évoquer un seul pour ce morceau serait une hérésie puisque c'est toute une collection que Metallica nous propose en l'espace de 8 minutes, y compris ce passage calme qui a longtemps fait débat (il sera d'ailleurs amputé en live pendant un paquet d'années). Toujours dans le même rayon, comment passer sous silence celui de "The Thing That Should Not Be", ce riff tortueux et oppressant en parfaite adéquation avec les paroles tirées de l'univers d'H.P. Lovecraft, auquel le titre "The Call Of Ktulu" faisait déjà référence ? Par rapport à Ride The Lightning, les progrès les plus nets se situent dans la maturité des compos et dans la fluidité des enchaînements des différents plans. "Disposable Heroes" en est l'exemple le plus probant : ce titre a beau ne pas être considéré comme une œuvre majeure dans la disco des Horsemen, cela reste pourtant un des temps forts de l'album avec ce subtil dosage des différents ingrédients. Au menu : accélérations furieusement thrash, refrain aboyé façon sergent-instructeur et break imparable. En fait, c'est bien simple : plutôt que de passer tous les morceaux en revue, il suffit de signaler que la seule exception est "Leper Messiah", un cran en deçà au niveau musical. Ce titre demeure toutefois d'excellente facture, grâce à son emballage final avec les fameux « Lie ! » scandés par Hetfield, et surtout les paroles acerbes envers les télévangélistes, thème que Suicidal Tendencies traitera sur un ton plus léger avec le très explicite "Send Me Your Money".

D'une manière plus générale, il faut souligner l'effort fourni par Hetfield au niveau des paroles et de la variété des thèmes. Si la dénonciation de la drogue sur "Master Of Puppets" peut sembler un peu paradoxale, vu les pratiques ponctuelles de certains membres (Ulrich en tête), la description des affres de la guerre sur "Disposable Heroes" est décapante. Préfigurant "One", le thème est abordé cette fois sous un angle moins émotionnel et plus descriptif, peignant habilement la dualité entre des soldats livrés à eux-même sur le front et un état-major cynique considérant sa propre jeunesse comme de la chair à canon. Au final, les deux seuls textes un peu bateau sont réservés aux deux extrémités de l'album, qui sont aussi les titres les plus thrash et qui sont donc dans la plus pure tradition du genre. Hetfield a également pris pas mal d'assurance au chant : sa voix commence enfin à s'affirmer, ce qui comblera ceux qui ne supportent pas le caractère criard du chant sur les deux premiers opus de Metallica. Certes, sa palette n'est pas encore aussi étendue qu'aujourd'hui, notamment en chant clair. Ainsi, sa performance sur la première partie de "Welcome Home", qui dépeint le quotidien d'un homme interné dans un asile, manque légèrement d'émotion. Il se rattrape haut la main sur la seconde partie qui traite de la sanglante mutinerie des détenus, où son registre agressif fait merveille. Hammett y livre d'ailleurs un solo final grandiose qui fait de ce titre un des plus merveilleux jamais pondus par les Horsemen.


Master Of Puppets, c'est avant tout l'album de la consécration pour Metallica. Reprenant les bases déjà élevées de Ride The Lightning, avec un agencement des titres similaire (le majestueux instrumental "Orion" glissant simplement en avant-dernière position), Master of Puppets aura propulsé les Horsemen dans des sphères inatteignables pour la quasi-totalité des groupes de metal. Les musiciens, et plus particulièrement Lars Ulrich, ont su étoffer leur jeu et complexifier leurs morceaux sans atteindre les méandres techniques qui rendront …And Justice For All un peu moins accessible. Voici donc un monument qu'aucun amateur de metal ne devrait ignorer, mais malheureusement aussi le testament discographique de l'immense bassiste Cliff Burton, qui trouvera la mort au cours d'un tragique accident de bus sur la tournée suivant cet album. Un classique intemporel, ni plus ni moins.


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