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CHRONIQUE PAR ...

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Dexxie
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Roman Blahykh
(chant+guitare)

-Roman Saenko
(guitare)

-Krechet
(basse)

-Vlad
(batterie+claviers)

TRACKLIST

1)Cold Landscapes
2)Downfall of the Epoch
3)Towards the Light
4)Twilight Aureole
5)The Day Will Come

6)Listening to the Silence

DISCOGRAPHIE


Drudkh - Handful Of Stars
(2010) - black metal folk folklore ukrainien - Label : Season Of Mist



Youplaboum, c’est parti pour les deux minutes culturelles de l’est du peuple Éternel. La scène metal underground slave, une fois la frontière polonaise passée, n’est en effet pas la plus connue (et pourtant pas la moins riche). On se souvient vaguement d’une tentative death/folk chez Alkonost, ainsi que quelques groupes extrêmement sympas des pays baltes, comme les très bons Loits. Mais sinon, à l’est, pas grand chose de nouveau. En tout cas, l’artwork, comme toujours chez Drudkh, donne à lui seul envie de decouvrir cette galette qui s’avère succulente.

Forcément, c’est plus facile pour les Ukrainiens de gagner l’eurovision grâce aux grandioses fessiers de leurs Devouchki que de faire du black. Et composer de la musique à raison de deux minutes de travail par jour (c’est le temps qu’il faut pour que le bortsch ait le temps de refroidir) n’est pas chose aisée. Mais ils ont aussi des avantages, si si ! Citons pour commencer leur langue, qui malgré les idées reçues, est magnifique. Leurs langues, même, puisqu’il s’agit d’un pays bilingue composé de locuteurs du russe et de l’ukrainien. Et la culture se reflète là-dedans, quand on sait que les gens de l’est du pays se sentent parfois davantage russes qu’ukrainiens. Pourtant, nos énigmatiques bonshommes de chez Drudkh (prononcez Trouduc), bien qu'étant originaires d’une ville de l’est nommée Kharkiv (une des villes organisatrices de l’euro 2012, pour ceux qui sont meilleurs en foot qu’en géographie) sont apparemment mordus par cette culture Ukrainienne.
En effet, ils s’inspirent énormément de poètes classiques du pays, notamment de Taras Chevtschenko (le poète, pas le footballeur, pour ceux qui sont meilleurs en foot qu’en littérature classique ukrainienne), poète maudit amoureux de son pays duquel il fut exilé pour s'être moqué de la gonzesse du Tsar, enfin je m'égare (Allan Poe). Et pour vous prouver que ce n’était pas un clampin de base, il a quand même dans toutes les grandes villes ukrainiennes plusieurs statues de lui, au moins une université qui porte son nom, ainsi que son visage sur les billets de cent hryvnias (ça vaut dix euros, soit ce qu’un Ukrainien moyen gagne en deux jours de boulot) et, il faut quand même l’admettre, une pure moustache of steel (qui d’ailleurs pour cette fois est parfois littéralement of steel). Sans pouvoir affirmer que les poètes précédemment cités eussent été ravis de ces interprétations de leurs oeuvres, il faut admettre que ce n’est pas inintéressant de voir des ressortissants de ce peuple faire perdurer la culture de leur pays tout à fait inconnu aux pays de l’europe occidentale.
Drudkh, qui en sanskrit signifie forêt (pour ceux qui ne savaient pas) s’inspire pour cet album des poètes Svyatoslav Gordynsky et Oleksa Stefanovych, Ukrainiens eux aussi. Le groupe, à travers du black metal loin des classiques, puise dans les poèmes les plus sombres de leurs compatriotes pour en tirer une inspiration dévastatrice. Le Diable arrive, sous forme de la guerre et des sentiments haineux de l'espèce humaine, la forêt est en feu, le sang Bordeaux se mêle à la neige claire, et les villes se voient détruites et maudites. Bref, Fukushima, à coté, c’est pour les fiottes. Musicalement, la musique de Drudkh (en vrai, ça se prononce Droudh, en roulant le r, et la dernière lettre étant en fait à mi-chemin entre le r français et le h anglais, entraînez-vous, c’est marrant) se traduit par des rythmes simples, mais des accords puissants et très agréables, grattés par une guitare électrique assez peu saturée. Il s’agit d’une musique très expressive, à l’image de la voix du chanteur.


Un disque des plus agréables à écouter, qui ne fait pas de prouesses, certes, mais qui se classe quand même parmi ces quelques galettes de black folk dignes d'être conservées. Il s’agit d’un bien bel objet (les pochettes de Drudkh sont vraiment sympas), qui accompagnera avec brillo vos lectures enneigées sur la culture slave, sur l’histoire des cosaques ou celle de l’Union Soviétique, et qui mettra le feu à vos soirées blinis.


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