Chronique : Tiamat Skeleton Skeletron (1999)

CHRONIQUE PAR ...

Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 13 avril 2025

Sa note : 14/20

LINE UP

-Lars Johan Andersson Edlund
(chant+guitare+claviers)

-Lars Anders Iwers
(basse)

-Lars Sköld
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Nicole Bolley
(chœurs)

-Andrea Schwartz
(chœurs)

-Jessica Andree
(chœurs)

-Stefan Gerbe
(piano)

TRACKLIST

1) Church of Tiamat
2) Brighter than the Sun
3) Dust is Our Fare
4) To Have and Have Not
5) For Her Pleasure
6) Diyala
7) Sympathy for the Devil
8) Best Friend Money Can Buy
9) As Long as You are Mine
10) Lucy

DISCOGRAPHIE

Sumerian Cry (1990)
The Astral Sleep (1991)
Clouds (1992)
Wildhoney (1994)
A Deeper Kind of Slumber (1997)
Skeleton Skeletron (1999)
Judas Christ (2002)
Prey (2003)
Amanethes (2008)
The Scarred People (2012)

Tiamat - Skeleton Skeletron

(1999) - gothique - Label : Century Media

Entre-deux : un meuble à hauteur d’appui que l’on dispose entre deux fenêtres. L’une de ces fenêtres donne sur un monde multicolore, tourbillonnant, noyé dans la fumée et les nappes électroniques. La seconde donne sur une série de cœurs, un univers sombre et romantique, résonnant de refrains de brit pop. Et le meuble ? C’est Skeleton Skeletron.

Après le très réussi A Deeper Kind of Slumber, le groupe suédois décide de pivoter à nouveau. Les influences psychédéliques et progressives de Pink Floyd sont remisées au placard, mais avec la porte de penderie entrouverte. Le potard de saturation des amplificateurs n’est plus à zéro. Attention, Tiamat ne se remet pas au death metal. Disons plutôt qu’il bifurque vers des horizons plus sombres, plus gothiques. Sisters of Mercy, Fields of The Nephilim sont les inspirations d’Edlund. Le chant est sensuel et nonchalant, légèrement susurré plutôt que hurlé. Les compositions restent simples suivant le canon du rock : couplet-couplet-refrain. La porte de la penderie s'ouvre sur "To Have and Have Not" sur laquelle des influences prog ressurgissent. Mais à part cela, nous sommes complètement en territoire metal gothique.
Néanmoins, nous n'avons pas affaire à un disque punchy ni blindé de riffs. Le charme de Skeleton Skeletron réside dans l'atmosphère onirique et automnale. Les titres sont toujours en retenue, mélancoliques. Edlund se la joue même Nick Cave sur "Best Friend Money Can Buy" qui rappelle le duo de l’Australien avec Kylie Minogue sur quelques lignes de chant. Souvent simples, les chansons se construisent entièrement autour de nappes, de textures de musique plutôt que de riffs, avec un chant clair et sensuel, romantique. Tiamat a de la bouteille et sait composer de bonnes chansons. Tous les titres sont de bonne facture. Mais ils se ressemblent trop, à l'instar de "Dust is Our Fare", "For Her Pleasure", "Lucy", interchangeables. Elles construisent une atmosphère mais ne se démarquent pas. "Brighter than the Sun", avec son riff catchy et son refrain mémorable, a le mérite de s’incruster dans la tête de son auditeur, et préfigure Judas Christ.

Un meuble donc. Skeleton Skeletron n’est pas un mauvais album, Tiamat sait construire une atmosphère et écrire des mélodies. La production est cristalline et Edlund démontre encore ses capacités. Mais entre les deux chef d'œuvres qui le précèdent et le suivent, il fait un peu pâle figure. Notamment à cause d’un manque de chansons réellement marquantes.