Chronique : Tiamat Prey (2003)

CHRONIQUE PAR ...

Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 22 décembre 2024

Sa note : 15/20

LINE UP

-Johan Edlund
(chant+guitare+claviers)

-Thomas Petersson
(guitare)

-Lars Anders Iwers
(basse)

-Lars Sköld
(batterie)

A participé à l'enregistrement :

-Sonja Brandt
(chœurs)

TRACKLIST

1) Cain
2) Ten Thousand Tentacles
3) Wings of Heaven
4) Love in Chains
5) Divided
6) Carry Your Cross and I’ll Carry Mine
7) Triple Cross
8) Light in Extension
9) Prey
10) The Garden of Heathen
11) Clovenhoof
12) Nihil
13) The Pentagram

DISCOGRAPHIE

The Astral Sleep (1991)
Clouds (1992)
Wildhoney (1994)
Judas Christ (2002)
Prey (2003)
Amanethes (2008)
The Scarred People (2012)

Tiamat - Prey

(2003) - gothique - Label : Century Media

Mélange : Action de mélanger, de mêler. Mélange de couleurs, de matières. Un mortier s’obtient par mélange de sable, de ciment et d’eau. Par métonymie. Substance ainsi obtenue. Un mélange onctueux, homogène. Homogène : Dont les divers éléments sont répartis de façon régulière ; qui a les mêmes caractéristiques ou les mêmes propriétés en toutes ses parties. Un alliage homogène. Un mélange homogène. Une couleur homogène. Une élasticité homogène. Dictionnaire de l'Académie Française.

Si vous vous souvenez, la bande à Edlund s'était acoquinée avec le rock progressif sur A Deeper Kind of Slumber (le même genre de sieste que je fais en lisant le dictionnaire de l'Académie Française). Le disque contenait quelques relents de psychédélisme et une influence Pink Floyd subtile. Judas Christ en revanche était l’enfant bâtard des Beatles et des Sisters of Mercy (enfin le second bâtard, Type O Negative ayant la séniorité), du gothique brit pop. Vous voyez où je veux en venir ? Prey mélange les deux. On garde le squelette gothique, vire la pop et les refrains catchy et rajoute une couche de rock progressif avec des solos de guitares, quelquefois Gilmourien (“The Pentagram”, “Carry Your Cross and I’ll Carry Mine”), quelquefois plus rock classique (“Love in Chains”). Un mélange donc, qui nous donne un velouté atmosphérique et tout en ambiance. Des guitares avec une légère saturation égrènent des mélodies sombres, une rythmique lente, sans la lourdeur typique toutefois, plus aérienne, presque onirique soutiennent les morceaux. Et Johan chante de sa voix noire et sensuelle de crooner.

Prey repose entièrement sur l'atmosphère et l’ambiance, une ambiance sombre et romantique, faite de murmures, de douceur, de froideur électronique (“Divided”), de filigranes et de fumées éphémères. Tiamat sait parer ses compositions d’atours somptueux : “Wings of Heaven” et “Carry Your Cross and I’ll Carry Mine” sont superbes, emplis de détails. “Cain”, le single, est mémorable avec son influence dream, rock pernicieuse. Mais aussi de moments très oubliables, comme le titre éponyme, trop vaporeux pour être saisi entre les doigts, les interludes qui rallongent le disque. Et le plus gros défaut de ce disque : l'homogénéité. Plus les chansons s'écoulent, moins elles sont dissemblables. Les constructions se suivent et se ressemblent, surtout le solo de fin de chanson qui devient presque un gimmick. Peu de variation dans le chant, excepté sur “Lights in Extension”, plus âpre. C’est d’ailleurs le seul titre qui est construit autour d’un riff.

Comme noté dans la conclusion de Judas Christ, Tiamat évolue et ne se repose pas sur ses lauriers. Encore une fois le style change un peu, moins pop, plus atmosphérique et progressif, toujours aussi romantique et gothique. Mais l’album est trop long, trop homogène et certains titres se noient dans la masse. Mais quand ils sortent du lot, ils sont exceptionnels.