19519

CHRONIQUE PAR ...

97
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 05 mai 2024
Sa note : 15/20

LINE UP

-Klaus Meine
(chant)

-Ulrich "Uli Jon" Roth
(chant+guitare+basse)

-Rudolf Schenker
(guitare)

-Francis Buchholz
(basse)

-Hans-Jürgen Rosenthal
(batterie)

A participé à l'enregistrement :

-Achim Kirschning
(claviers)

TRACKLIST

1) Speedy's Coming
2) They Need A Million
3) Drifting Sun
4) Fly People Fly
5) This My Song
6) Far Away
7) Fly to the Rainbow

DISCOGRAPHIE


Scorpions - Fly to the Rainbow
(1974) - hard rock - Label : RCA



Plaidoyer en faveur des albums dits « de transition » : regardées avec dédain par les fans, qu’ils soient tenants de la période d’avant ou d’après l’explosion médiatique du groupe, ces œuvres sont associées au champ lexical de l’imperfection : « trop ceci », « pas assez cela », « encore immature »... Eh bien, ces vilains petits canards, je les aime. Et Fly to the Rainbow n’est pas une exception.

Avec le recul, les œuvres de transition sont de splendides témoins auditifs de la mue d’un groupe. Le deuxième album de Scorpions en est un parfait exemple. Après un premier album totalement inscrit dans l’air du temps, avec ses chœurs pattes « d’éléphants » et ses mélodies woodstockiennes, la formation teutonne subit un remaniement important. Une fois Lonesome Crow sorti, Rudolf et Klaus se retrouvent bientôt seuls à bord du projet Scorpions. Ils lancent alors une OPA sur Dawn Road, groupe de hard rock qui n’a hélas pas laissé de traces auditives disponibles actuellement, et absorbent le talent musical de cette dernière formation, dans lequel nous retrouvons, entre autres, Francis, qui restera le bassiste de Scorpions pendant de longues années, et le mythique Uli Jon Roth, dont la présence guitaristique sera plus brève, mais très significative. Je n’ai pas l’habitude de m’attarder sur les mouvements de personnel - j’aurais dû travailler dans les RH - mais ils revêtent ici une importance particulière : c’est cette cohabitation qui conférera aux compositions du groupe un aspect presque schizophrénique jusqu’à Taken By Force, dernier album comptant Uli parmi ses géniteurs.
Quatre albums durant, Rudolf et Klaus, d’une part, et Uli, d’autre part, se partagent le travail créatif et le moins que l’on puisse dire est que les deux « camps » ne conçoivent pas le hard-rock de la même manière. S’il enlève un peu de cohérence aux œuvres, ce clivage confère également de la richesse musicale à ces dernières, richesse déjà plus que perceptible sur Fly to the Rainbow. D’un côté, les sieurs Schenker et Meine sellent le « son Scorpions » tel que le connait le grand public avec deux grands classiques : d’une part, "Speedy’s Coming" : agressif, simple, efficace, éternel. Les riffs et soli constituent une base parfaite pour les envolées vocales de Klaus et ses modulations si reconnaissables. D’autre part, "Fly People Fly", première ballade portant la marque de fabrique du groupe de Hannovre. Uli John Roth, lui, possède une autre griffe. Moins simples, ses compositions vont souvent voir « autre part ». Pas question de s’astreindre à l’efficacité confinant à l'austérité de ses comparses, Uli lorgne sur Jimi Hendrix, sur l’art-rock, le prog… comme le démontrent "Drifting Sun" et "Fly to the Rainbow", ses deux premiers bébés scorpions. Son timbre de voix rauque s’avère également fort différent de celui de Klaus, beaucoup plus nasal.
Premier album issu de cette confrontation musicale, Fly to the Rainbow voit les musiciens prendre leurs marques, tout n’y est pas encore parfait. "Speedy’s Coming" et "Fly People Fly" font, bien sûr, partie des énormes réussites de l’opus, tout comme un "They Need A Million" contrasté, où la seconde partie, très dynamique, fait mouche. "Drifting Sun", très hendrixienne, possède un côté chaloupé séduisant. En revanche, la seconde moitié de l’album est moins bonne que la première : "This is My Song" et "Far Away" donnent dans le rock « généraliste » - entendre « fade ». Tandis qu’au gros titre final composé par Uli, il comporte de bons passages, notamment au niveau des leads d’Uli et du jeu de batterie fantastique de Jürgen, mais son absence globale d’agressivité fait que l’aspect timoré des deux titres précédents perdure en lui. Peut-être aurait-il été plus à sa place en milieu d’album.

En bonne œuvre de transition, donc, Fly to the Rainbow est imparfaite, mais elle révèle déjà le fabuleux potentiel d’un des plus grands noms du rock. Avec ce deuxième album, Scorpions met en fonctionnement son infernale machine à titres pour la première fois, mais pas la dernière. Cette machine fabriquera des pépites d’or tout au long des seventies et de la première moitié des eighties. A legend is born.



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