CHRONIQUE PAR ...
Crafty
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13.5/20
LINE UP
-Vincent Cavanagh
(chant+guitare)
-Danny Cavanagh
(guitare+claviers)
-Lee Douglas
(chant)
-Lee Smith
(claviers)
-Jamie Cavanagh
(basse)
-John Douglas
(batterie)
TRACKLIST
1)Fragile Dreams
2)Leave No Trace
3)Inner Silence
4)One Last Goodbye
5)Are You There?
6)Angelica
7)A Natural Disaster
8)Temporary Peace
9)Flying
10)Unchained (Tales of the Unexpected)
DISCOGRAPHIE
On l'attend... On ne fait que l'attendre ce nouvel album. Mais parce-que les fans d'Anathema aiment les préliminaires, les ex-doom metalleux ont décidé de nous caresser pendant un peu moins d'une heure avec la vue d'une biche (et oui, hind en anglais, c'est la femelle du cerf). On aura tout le temps de faire la fine bouche dans quelques mois.
On ne vous ressortira pas les deux axes de la carrière d'Anathema, de toute façon tout le monde se doute avec Hindsight qu’on n’aura pas droit à un retour aux sources. Mais en attendant Horizons pour la fin de l'année (on y croit), on peut tout de même profiter de cet album semi-acoustique, d'autant plus qu'il y a un inédit en toute fin, comme ça on est obligé de l'acheter. On n'a pas besoin de chercher midi à quatorze heures, ce genre d'objet s'adresse aux fans (ici les fans de la seconde période bien sûr). Et ils devraient être comblés, quoiqu'un peu critiques.
Critique parce qu’il faut bien dire que les derniers albums d'Anathema étaient « on the edge » du plaintif. Et là, dévêtue de la moitié de son électricité, la musique du groupe tend à prendre froid. Ça a beau être une composante majeure d'Anathema, le côté geignard emprunté à Radiohead peut s'avérer irritant sur le long terme. Et ces titres que l'on nous a servis en live sous pas mal de coutures ont beau être intrinsèquement bien foutus, on commence à en avoir marre d'attendre de passer à la partie la plus intéressante. L'autre fait embarrassant, c'est de se remémorer la dernière tournée en France du groupe, et de se dire qu'en live ils sont hyper énergiques les Canavagh brothers (enfin, surtout Vincent). Et pour clôturer le tout, le nouveau morceau est tellement dans la lignée du reste de l'album qu'il passe inaperçu.
Néanmoins, la magie opère, malgré tous les défauts qu'on peut trouver à la démarche. Épurer les titres phares au maximum pour n'en laisser que la moelle, c'est certes pas original pour un sou, mais ça fonctionne quand même. Et se retrouver avec un faux best of mais véritable incursion dans l'univers du groupe, c'est finalement mission accomplie pour les Anglais. Un petit air de Portishead sur "A Natural Disaster" (Lee Douglas n'est pas l'égal de Beth Gibbons mais s'en sort toujours bien dans l'exercice live), un air constant de Nick Drake chez Danny, et des arrangements à faire pleurer un troll des cavernes. Sobre mais efficace, comme on pouvait s'y attendre.
Essentiel ? Surtout pas. Mauvais ? Encore moins. En fait, Hindsight a tout de l'objet fait pour les fans, histoire de les rassurer sur la pérennité du groupe. C'est tant mieux, même si ça ne justifie pas forcément le disque et qu'il est dur d'affirmer qu'on est emballé à son écoute comme à la première écoute de Judgement. Un tas de défauts dont on se saisit faute de mieux, pour le moment.