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CHRONIQUE PAR ...

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Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 14/20

LINE UP

-Donald Bruce "Buck Dharma" Roeser
(chant+guitare+claviers+programmation)

-Richie Castellano
(chant+guitare+claviers+programmation)

-Eric Jay Bloom
(chant+guitare+claviers)

-Danny Miranda
(chœurs+basse)

-Jules Radino
(chœurs+batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Albert Thomas Bouchard
(chœurs+percussions sur "That Was Me")

-Andy Ascolese
(claviers sur "Nightmare Epiphany","Florida Man" et "The Alchemist")

-David "Lucas" Helfman
(chœurs sur "Edge of the World", "The Machine", "Florida Man" et"Secret Road"+percussions sur "Fight")

-Phil Castellano
(chœurs sur "Stand and Fight" et "Florida Man"+harmonica sur "Train True (Lennie's Song)"+programmation sur "Secret Road")

-Kasim Anthony Sulton
(chœurs sur "The Return of St. Cecilia" et "There's a Crime")

-Steve La Cerra
(chœurs sur "Stand and Fight" et "Florida Man")

-Kevin Young
(chœurs sur "Stand and Fight" et "Florida Man")

-John Castellano
(chœurs sur "Florida Man")

-Jeff Nolan
(thérémine sur "Florida Man")

TRACKLIST

1) That Was Me
2) Box in My Head
3) Tainted Blood
4) Nightmare Epiphany
5) Edge of the World
6) The Machine
7) Train True (Lennie's Song)
8) The Return of St Cecilia
9) Stand and Fight
10) Florida Man
11) The Alchemist
12) Secret Road
13) There's a Crime
14) Fight

DISCOGRAPHIE


Blue Oyster Cult - The Symbol Remains
(2020) - hard rock - Label : Frontiers Records



Ils avaient dit qu'on ne les y reprendrait plus. Après Curse of the Hidden Mirror qui avait tout juste permis à Blue Öyster Cult de mettre un pied dans le nouveau millénaire – et que personne n'a acheté - les membres historiques de la secte ostréicole ont déserté les studios et enchaîné les concerts, il est vrai plus rémunérateurs, dont deux incursions mémorables au Hellfest (en 2012 avec Rudy Sarzo et 2017). C'est donc avec un étonnement fébrile que l'on découvre The Symbol Remains, le premier LP à voir le jour en dix-neuf ans.

Et si les vétérans n'avaient vraiment plus d'idées ? Après tout, s'ils ont mis autant de temps à enregistrer de nouvelles compositions, c'est peut-être qu'ils étaient à sec. Après quatorze LP, dont plusieurs excellents et quelques uns mythiques, l'hypothèse n'est pas à exclure. Celle-ci vole en éclat dès le titre d'ouverture ("That Was Me"), riff lourd, chant hargneux et basse ronronnante. L'opener n'est pas aussi flamboyant que "The Red & the Black", son homologue sur Tyranny and Mutation mais se révèle suffisamment percutant pour faire le job. Le batteur historique Albert Bouchard y fait une apparition bien trop anecdotique pour faire fantasmer les fans nostalgiques de l'âge d'or du collectif new-yorkais auquel le marteleur de fûts et son frangin Joe à la basse ont légué jadis quelques merveilles. Confirmant en partie la tendance amorcée au cœur des années quatre-vingt, The Symbol Remains se partage essentiellement entre salves heavy éructées par Eric Bloom – c'est le cas de "That Was Me" - et ritournelles soyeuses gérées par Donald Roeser, alias Buck Dharma. De fait, l'enregistrement sonne tellement proche de ses deux prédécesseurs qu'on peine à croire que près de deux décennies viennent de s'écouler. Et comme Heaven Forbid (1998) et Curse of the Hidden Mirror (2001) n'étaient pas affligés des tics de production qui rendent difficiles aujourd'hui certaines écoutes (basses sur-mixées, guitares exagérément compressées), la dernière trilogie en date du BÖC évite à la fois la momification et le faux modernisme qui vieillit mal.
Néanmoins, The Symbol Remains ne saurait être être résumé à une simple séquelle, car un nouveau larron apporte sa contribution à l'écriture : le guitariste Richie Castellano, qui assure les tournées depuis 2004 (au départ en tant que bassiste). Le « nouveau venu » a enfin l'occasion d'apporter sa pierre à l'imposant édifice discographique de l'Huître Bleue en participant à l'élaboration de la moitié des morceaux. Ces derniers affichent un niveau honorable mais ne sont guère transcendants, que ce soit les traînants "Tainted Blood" et "Edge of the Word", le pseudo viril "Stand and Fight" qui fait surtout songer à un mauvais pastiche d'Accept ou encore "The Alchimist", ballade sympathique mais délayée, inspirée de la nouvelle éponyme de H.P. Lovecraft, sur laquelle Bloom n'en finit plus de jouer au conteur de cabaret horrifique. Son cadet se rattrape sur "The Machine", rock et vigoureuse, ainsi que "The Return of St Cecilia" portée par un orgue hammond et une trépidation proches de Deep Purple, à l'instar de "One Step Ahead of the Evil" sur Curse of the Hidden Mirror - dommage que le chant réglementairement bluesy du gars Richie, robuste sans être gueulard, manque de personnalité. Et puis quelle étrangeté que ses solos à l'économie alors que Castellano a l'habitude de faire salement chauffer sa six-cordes en concert ! Sa fougue n'aura pas vraiment passé la porte du studio – déception. De son côté Eric Bloom, quand il n'imite pas la voix off du Geisterschloss, se montre toujours aussi revêche derrière le micro, insufflant la dose de tranchant qui permet encore de rattacher Blue Öyster Cult à la sphère hard rock. Toutefois, le gosier du septuagénaire n'a plus la rugosité de ses vingt ans (merci Captain Obvious) et ne parvient pas toujours à doper des occurrences mi figue mi-raisin telles que "There's a Crime" – un allègre tricotage autour d'un riff stonien, dévitalisé par des lignes de chant sans saveur. On saura gré en tout cas à Bloom de ne pas lâcher l'affaire et de mettre de l'intensité dans chacune de ses interventions.
Quant à son compère de toujours Buck Dharma, c'est bien simple : il est excellent. Celui qui composait peu et chantait encore moins sur la « Black and White Trilogy », aux débuts légendaires de la troupe de Long Island, permet une fois encore à une œuvre de Blue Öyster Cult de ne pas sombrer dans le quelconque. Sa patte de velours est immédiatement reconnaissable sur "Box in My Head" dont le refrain tout en chœurs séraphiques s'inscrit en droite ligne du modèle "(Don't Fear) The Ripper", le gros tube du groupe particulièrement prisé des amateurs de cloche de vache à nombril protubérant. C'est également Dharma qui signe LA pépite du recueil, "Nightmare Epiphany", initialement sortie sous forme de démo en 2000 sur une compilation intitulée Archive Volume III que Roeser a publié sous son pseudonyme indien. La version 2020 consiste en une simple actualisation, l'épatant solo final ayant été judicieusement étiré. Tempo enlevé, motif vivifiant, intrusion d'une guitare surf préalablement à un refrain succulent magnifié par une chorale dosée à la perfection et ponctué par de brefs solos à la Eagles : un délice et certainement la séquence la plus conforme à l'ADN de la formation. Les allergiques à ces ambiances chiadées relèveront, à raison, que ça fait près de quarante ans que le père Donald applique sa recette sans en changer une ligne. Mais comment décemment lui en vouloir quand il propose des friandises aussi exquises que "Florida Man" et "Secret Road" aux superbes refrains toute en délicate mélancolie ? Évidemment, avec une barre de gnaque supplémentaire, les vocalises de l'autre rescapé des seventies auraient sans doute vivifiées davantage ses graciles mélopées et justifié pleinement l'intitulé de "Fight" en conclusion douce-amère. Pourtant, Dharma prouve qu'il est tout à fait capable de pousser le curseur plusieurs crans vers la droite sur le malicieux "Train True (Lennie's Song)" co-écrit avec son fiston, un boogie dont le refrain évoque le "Sharp Dressed Man" de ZZ Top et qui se fait dynamiter par de joyeuses accélérations en mode country. On est certes à des années-lumières du vertige suscité par "Dominance and Submission" mais un peu de fun n'a jamais fait de mal à personne.


« Faire un disque coûte de l'argent », « le temps passé à produire un album serait mieux dépensé en tournée plutôt qu'à faire un disque que personne ne va acheter ». La bonne tenue générale de The Symbol Remains invalide plaisamment les assertions naguère avancées par les membres de Blue Öyster Cult afin de justifier leur long mutisme en studio. Tout n'est pas d'un niveau égal dans cette nouvelle réalisation bipolaire se partageant entre rudesse et douceur et ce sont les amateurs des précieuses attentions de Buck Dharma qui sont clairement les plus gâtés. Cependant, le savoir-faire et l'énergie ne font jamais défaut et permettent au quintet de largement remplir le contrat : montrer aux fidèles que l'objet de leur dévotion a encore la classe, et de la ressource.



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