Ok, les éternels ont déjà deux chroniques (2) de Cruelty and the Beast. Une première… étonnante, et une seconde conforme à l’opinion générale sur cet album sorti en 1998 (plus de vingt ans déjà !). Alors quel intérêt d’en pondre une énième (trois pour ceux qui ne maîtriseraient par l’addition solitaire) ? Parce que Dani et sa clique (enfin surtout Dani on imagine) ont décidé de ressortir l’album agrémenté d’un tout nouveau mix. Et ça change tout ?
Tout d’abord, petit aparté sur l’exercice de style que constitue une telle chronique. Elle doit bien sûr son existence à la critique musicale, pour autant, elle traite d’un album tant et tant discuté, qui a vu le jour il y a une génération de cela, et comme dit précédemment, déjà chroniqué deux fois sur ce vénérable site. Considérant ceci, difficile de parler uniquement musique, voire même d’en faire le principal thème de ce papier virtuel. Et effectivement l’objectif sera concentré sur les différences entre les versions du disque car c’est bien cela qui va préoccuper votre portefeuille. Partons donc du postulat suivant : vous connaissez déjà par cœur Cruelty and the Beast. Subséquemment, pourquoi en vouloir une interprétation « re-amantée » ?
Bordel de nouille de foutraillerie de gougnafier fieffé têtu de mortecouille !!!! La BATTERIE ! Quiconque possède la version initiale a pesté au moins une fois dans son existence sur le saccage auditif que représente la batterie. Qu’était donc passé par la tête de Dani Filth le maître à bord ? Voulait-il prouver que ses enfants pas encore nés pouvaient aider Nicholas Barker en lui prêtant leur drumkit Playskool ? Pousser le géant enveloppé vers la sortie ? (ce qui n’a pas manqué d’arriver) Quelle que soit la raison d’Etat derrière ce scandale, nous avons dû subir un horrible son creux et synthétique au possible. Ici les pendules sont enfin remises à l’heure pour honorer comme il se doit la délicieuse performance enregistrée. Il faut croire que la prise de son originelle subsistait telle quelle et qu’un gentil ingénieur du son a pu se la réapproprier.
Le résultat est à dix mille lieues du péché de 1998. Les réglages ont dû être relativement simples à trouver : remettre des basses. Désormais la grosse caisse refait son apparition, la caisse claire retrouve du corps et la batterie dans son ensemble sonne de nouveau comme une batterie. Ah !! Il aura fallu attendre 21 ans pour ça. Pour autant, la batterie n’est pas la seule concernée par cette remontée des basses fréquences. La… basse remplit plus le spectre sonore, tout comme les guitares deviennent un poil plus grasses. Sur ce dernier point, on peut le regretter tant le son de base couvrait les besoins fondamentaux du genre, même si ça n’était peut-être pas possible autrement. Les cymbales, claviers, chant n’ont subi aucun relifting évident pour leur part. Alors ne rêvez pas à un son qui va tout casser, mais au moins, la production est plus que décente désormais !
Cela change-t-il tout ? Non, car les compositions sont identiques, et ça ne nous avait pas empêché de prendre notre pied depuis tout ce temps. Cependant, les fans inconditionnels de l’album se doivent d’avoir cette version « définitive » bien qu’elle ne soit pas présentée de la sorte. Cruelty… tel qu’il aurait toujours dû sonner. Et pour les nouveaux arrivants, ne passez pas par la case 1998, prenez directement ce remix 2019, vous tomberez sur un (encore plus) sublime album. En plus vous aurez la reprise de "Hallowed Be Thy Name".