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CHRONIQUE PAR ...

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Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15/20

LINE UP

-Daniel "Dani Filth" Lloyd Davey
(chant)

-Paul Damien Allender
(guitare)

-Paul Ryan
(guitare)

-Benjamin Ryan
(claviers)

-Robin Mark "Graves" Eaglestone
(basse)

-Nicholas Howard Barker
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Andrea "Nebel" Meyer-Haugen
(chant)

-Neil "Frater Nihil" Harding
(chant sur "Imperium Tenebrarum")

-Darren J. White
(chœurs sur "A Dream of Wolves in the Snow")



TRACKLIST

1) Darkness Our Bride (Jugular Wedding)
2) The Principle of Evil Made Flesh
3) The Forest Whispers My Name
4) Iscariot
5) The Black Goddess Rises
6) One Final Graven Kiss
7) A Crescendo of Passion Bleeding
8) To Eve the Art of Witchcraft
9) Of Mist and Midnight Skies
10) In Secret Love We Drown
11) A Dream of Wolves in the Snow
12) Summer Dying Fast
13) Imperium Tenebrarum

DISCOGRAPHIE


Cradle Of Filth - The Principle of Evil Made Flesh



« Oh, listen to them, the children of the night. What sweet music they make! » Cette réplique du Dracula de Bram Stoker qui ouvre "A Dream of Wolves in the Snow", l'une des pistes de The Principle of Evil Made Flesh, résume idéalement le sentiment susceptible de s'emparer de l'auditeur découvrant Cradle of Filth en 1994. Alors que le metal extrême, lâché par les maisons de disques les plus en vue, offre une impression trompeuse de délitement, une masse grouillante et protéiforme de groupes désireux de s'affranchir de la matrice désormais stérile du thrash/death traditionnel tente de se hisser hors de l'underground en faisant résonner ses audacieuses mélopées. Si Cradle of Filth affiche clairement son ambition d'intégrer cette mouvance régénératrice, ses membres ne semblent pas avoir choisi la voie la plus facile pour y accéder.

L'affaire se présente mal. Après deux démos au son épouvantable parues en 1992, les Anglais enregistrent un album intitulé Goetia, qui ne verra jamais le jour pour une sombre histoire de studio non payé par le label de l'époque. Qu'à cela ne tienne : les ex-Burial sortent une troisième démo sur laquelle sont repris plusieurs titres de Goetia et signent un nouveau contrat chez Cacophonous Records, qui hésite à valider le LP réclamé par la section d'Ipswich. Ces débuts poussifs ne se signalent guère, du reste, par l'originalité du matériau proposé : du death metal âpre et sans aspérité, que seul l'emploi d'épisodiques claviers permet de sauver de la monotonie. Quant à la dégaine des six musiciens aux faciès grimaçants et généreusement grimés, elle inspire autant d'inquiétude que d'amusement - mention spéciale au batteur Nicholas Barker en sosie bougon de Pugsley Addams, qui fait davantage songer à l'ambiance décontractée d'une soirée Halloween qu'aux séminaires sur la manipulation de substances inflammables organisés par les confrères norvégiens. Pourtant, dès les premières notes de The Principle of Evil Made Flesh s'impose l'impression que quelque chose d'inédit est en train de se produire.
Le recueil s'ouvre en effet sur une plage instrumentale exclusivement jouée au synthétiseur, entre arpèges cristallins et accords dramatiques, prélude intrigant auquel succède un scream sorti d'on ne sait quel gouffre infernal, à la fois aigu et râpeux, violemment malsain. Choc. Métamorphose. Le chant reposant sur une ample tessiture s'apparente à une étonnante synthèse black-death-thrash, infiniment mieux maîtrisée que sur les efforts initiaux du sextet. Dani Filth profite des nouveaux pouvoirs qu'il s'est lui-même conférés pour délivrer d'impressionnantes et ultra-stridentes performances, survolant des blasts de batterie qui contribuent eux aussi à la teinte black metal de l'ensemble. Les guitares en trémolo renforceraient cette impression si leur relégation au second plan ne leur interdisait de remplir ce rôle. Elles participent néanmoins de la rugosité sonore qui nimbe ce premier effort longue durée, en appoint frénétique. Et même si la basse résonne à la manière d'une invitation morbide, l'instrument-roi sur The Principle of Evil Made Flesh, c'est l'orgue. Décadent, grandiloquent, plus rarement apaisant – sur "In Secret Love We Drown", l'un des nombreux interludes – il guide la mélodie tout en instaurant un climat horrifique, tels les accompagnements fantasmés de films muets d'avant-guerre.
Certes, l'ambiance l'emporte parfois au détriment de la cohérence des morceaux - ainsi l'enchaînement d'une séquence pastichant la "Toccata" de Bach avec un passage quasi heavy metal en guitares twin sur le long et lent "Of Mist and Midnight Skies" ne se révèle pas très heureux, de même que l'écriture façon puzzle mal emboîté du pourtant prometteur "Summer Dying Fast". Le reproche que l'on pourrait adresser à la formation britannique concerne plus globalement une tendance à la juxtaposition qui pénalise la fluidité de certaines partitions. Cependant, nombre de trouvailles font mouche dans un festival échevelé de variations, de ruptures et d'accélérations – bref, les idées ne manquent pas. Et lorsque celles-ci sont habilement combinées, le résultat est spectaculaire, ce dont témoignent la réhabilitation du sinueux "The Black Goddess Rises" rescapé de la dernière démo, les fulgurances épiques de la chanson-titre ou encore le grand huit émotionnel que constitue "To Eve the Art of Witchcraft", sublimé par un break atmosphérique des plus marquants. De belles fleurs vénéneuses, comme celles qui ceignent le front de la jeune femme cadavérique figurant sur la pochette en imitation érotico-soft de celle du Bloody Kisses de Type O Negative, et qui donne à voir une vampirique « girlfriend's girlfriend » en train de prendre goulûment son plaisir sans trop s'embarrasser du quand dira-t-on.


Malgré une production – volontairement ? – déséquilibrée au profit d'un orgue omniprésent et fou, en dépit de certaines compositions fourre-tout trahissant une propension à trop en faire, le chanteur dément Dani Filth et sa bande ont créé avec The Principle of Evil Made Flesh une œuvre foisonnante et novatrice, inventant un genre hybride que l'on pourrait qualifier de gothic black death metal, théâtral, trépidant, sexuel. Des gens beaucoup trop sérieux ne manqueront pas de vilipender cette troupe de déviants peinturlurés qui cassent - déjà – les codes renouvelés du metal extrême. D'autres, charmés par cette encourageante réalisation, guetteront les futures manifestations d'une entité singulière, en quête du dosage idéal entre maîtrise et démesure.


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