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CHRONIQUE PAR ...

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Eudus
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 18/20

LINE UP

-Joakim Brodén
(chant+claviers)

-Chris Rörland
(guitare+backing vocals)

-Thobbe Englund
(guitare+backing vocals)

-Pär Sundström
(bass+backing vocals)

-Hannes Van Dahl
(batterie+backing vocals)

TRACKLIST

1) Night Witches
2) No Bullets Fly
3) Smoking Snakes
4) Inmate 4859
5) To Hell and Back
6) The Ballad of Bull
7) Resist & Bite
8) Soldier of 3 Armies
9) Far From the Fame
10) Hearts of Iron

DISCOGRAPHIE


Sabaton - Heroes
(2014) - heavy metal - Label : Nuclear Blast



Quelle sera l’aura de Sabaton dans une vingtaine d’année ? C’est une question légitime que l’on peut se poser tant le groupe franchit les étapes et est devenu un incontournable de la scène heavy metal. Il lui manque encore la bénédiction des anciens, qui ont plus tendance à voir un combo surfait, sur-vendu et s’auto-plagiant au fil des albums, là où la nouvelle génération adule les suédois qui enchaînent les tournées planétaires, le tout avec succès. Si le dernier album du groupe, The Last Stand a laissé beaucoup de monde sur sa faim (bien qu’en live, les titres prennent une toute autre dimension) celui le précédent, Heroes marqua la discographie du groupe à un moment charnière de la carrière de Brodén et sa troupe.

Pourquoi un moment charnière ? Car le groupe était définitivement installé chez Nuclear Blast (vous savez, l’Universal des labels de metal) et qu’après la déception Coat of Arms, il avait relevé la tête avec Carolus Rex sans pour autant atteindre l’excellence d’un The Art of War (si mon collègue n'a pas trouvé l'offrande à son goût, malheureusement, c’est pourtant l’album référence de Sabaton pour la grande majorité des fans). Les suédois se devaient, pour la première fois, d'enchaîner deux très bonnes livraisons là où ils ont tendance à s’essouffler après chaque bon album. Parlons du concept, car s’il y a bien un domaine sur lequel on ne peut pas reprocher grand-chose à Sabaton c’est la qualité d’écriture de Brodén. Fan de guerre et de grandes batailles, ces thèmes sont récurrents dans toutes les sorties du quintet (ce qui fait partie des reproches qui lui sont adressés). Après avoir revisité l’art de la guerre de Sun Tzu sur The Art of War, raconté une partie de l’histoire de la Pologne sur Coat of Arms (album laissant un sentiment étrange, excellent d’un point de vue d’écriture, très décevant au niveau des compositions), puis l’histoire contemporaine de la Suède (militaire et économique) jusqu’à l’ascension du roi Charles XII (dont le nom latin était Carolus Rex), The Last Stand aborde quant à lui, certaines grandes batailles historiques. Qu'en est-il de Heroes ? Tout d’abord, mentionnons le digibook sublime proposé par Nuclear Blast avec un visuel alternatif (celui que vous voyez en haut à gauche de cette chronique, pochette bien plus belle que la version classique). De plus, à côté de chaque paroles des morceaux, le contexte est expliqué car comme son nom l’indique, Heroes dépeint certains héros de guerre oubliés. On passera ici la polémique sur Lauri Allan Torni ("Soldier of  3 Armies") le groupe ayant communiqué plus d’une fois sur le sujet. En dehors de cette dite polémique, c’est le seul titre à vraiment oublier sur cette livraison. Effectivement, le reste des pistes vont s’avérer être d’une excellente qualité.  Je passerai également sur la performance vocale de Brodén, qui est identique au reste de la discographie, ça passe ou ça casse: pour moi, comme d’habitude, il assure le bougre. Le reste de la bande est également en verve: comme souvent avec eux, aucun instrument ne prend le pas sur les autres, tout est en harmonie, pas d’abus de solos et la batterie est parfaitement dosée. Cette harmonisation est d’ailleurs une des grandes forces de Sabaton.
On a affaire ici au disque le plus heavy du collectif, le plus direct également, les chansons ne dépassant quasiment jamais les quatre minutes. Sabaton a toujours su faire des hymnes ("Primo Victoria", "Attero Dominatus", "Ghost Division"), mais sur Heroes trois titres sont devenus mythiques au fil des tournées. Les singles "To Hell and Back" (dans la grande lignée des titres nappés de claviers un peu kitchounets) et "Resist & Bite", ultra efficace grâce notamment à un pont composé pour être joué en live, offrant au public d'entrer en parfaite communion avec le groupe. Enfin, et celui-ci mit plus de temps pour devenir culte (il n’était pas joué en live au début de la tournée « Heroes On Tour ») le titre d’ouverture "Night Witches". Il raconte le parcours de trois pilotes féminines russes du régiment 588. Trois minutes et pas une seconde de plus, un refrain direct sans claviers, sans auto-plagiat. Le titre fait mouche, dès son intro, pour être, à mon avis, à classer largement dans le top cinq des créations du groupe. Cette introduction présage ainsi le meilleur puisque Sabaton nous avait habitués en piste d’ouverture à  des propositions calibrées mais sans surprises, bien qu’elles soient de très bonnes factures ("Primo Victoria", "Attero Dominatus",  "Ghost Division", "Coat of Arms" notamment). "Night Witches" s’avère même être le titre le plus heavy metal des suédois. On retrouve également la recette classique sur Heroes: des titres rapides, simples et efficaces comme "No Bullet Fly", "Far From the Fame" ou encore "Smoking Snakes". Les sceptiques reprocheront encore de l’auto-plagiat, notamment sur le dernier cité ressemblant par moment fortement à "In the Name of God" (Attero Dominatus). Cependant, tout cela reste efficace et marche extrêmement bien. Mais là ou Heroes va se détacher de ce que l’on connaît, c’est sur les titres mid-tempo. Les suédois excellent dans cet exercice ("Price of a mile", "The Final Solution", "A Lifetime of War"), mais ici deux compositions apportent quelque chose de nouveau. "The Ballad of Bull" se rapproche plus de la ballade classique, très lente et teintée de tristesse et d’émotion (il s'agit ici d’un soldat australien sauvant une douzaine d'autres en les portant sur ses épaules). Quant à "Inmate 4859", c’est surtout le récit lui-même qui est émouvant, porté par une composition assez lourde et pesante. "Inmates 4859" retrace l’acte de Witold Pilecki, soldat polonais, falsifiant des documents d’identités afin d’être emprisonné au camp de concentration d’Auschwitz dans le but de détruire le camp de l’intérieur. En termes d’écriture, ce morceau rejoint "The Final Solution" et compte parmi les plus belles chansons du groupe. Enfin, la conclusion est aussi somptueuse, avec cet épique "Heart of Iron", intégrant un sample de Jean Sébastien Bach ("Air on the G string from suite n°3"). Sans doute la meilleure conclusion d’un album de Sabaton à ce jour.


Quatre ans après sa sortie, l’écoute d’Heroes est toujours un plaisir absolu. Résolument l’opus le plus heavy des suédois, le moins cheap, le moins teinté de nappes de claviers, le plus direct, le plus émouvant. Si pendant de longues années, et comme une grande majorité des fans, j’ai toujours considéré The Art Of War comme l’album culte de Sabaton, tant par la surprise qu’il a créé à sa sortie que par ses hymnes, il n’est pas forcément exempt de défauts (mineurs), là où Heroes fait un quasi sans faute. Avec le recul on peut sincèrement se demander s’il ne s'agit tout simplement pas de la meilleure réalisation de Sabaton. Le groupe arrivera-t-il à l'égaler? C'est tout ce qu'on souhaite aux suédois, en espérant qu'ils repartent de l'avant après un The Last Stand décevant.


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