09 avril 2013
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Paris - Bataclan
Depuis la disparition de l’Elysée Montmartre et de l’âme de la Loco, c’est le Bataclan qui est devenu la principale scène des groupes metal en tournée à Paris. Il y en a certes quelques unes plus petites capable de recevoir, mais c’est bel et bien sur les Grands Boulevards que le tour bus de Gojira se gare durant deux jours. On peut d’ailleurs se demander pourquoi le Zénith n’a pas été préféré un soir au lieu de deux Bataclan. (pas capable de remplir penseront certains…).
C’est pourtant une salle déjà bien remplie dans laquelle j’entre vers 19h30 (pile poil l’horaire du ticket).
Pas de bol toute la programmation a été avancée et en entrant dans la salle Hypno5e débute son set. Je ne verrai donc pas Kruger cette fois ci. Dommage ! C’est en m’installant dans les gradins tout en haut du Bataclan bien calé dans le fauteuil que je découvre Hypno5e. Je passe mon impression sur ce groupe qui mériterait un live –report en lui-même. Ce sont les Landais que tout le monde attend ! Pas de backdrop en lui-même mais une tête géante d’enfant sauvage avec un rideau noir en fond et ses 50 000 loupiotes blanches façons « Wouaaaa c’est bôooo ». La tête d’enfant sauvage accueillera quelques timides vidéos durant certaines chansons et tournera vite au rouge, bleu , blanc, vert sur d’autres selon les ambiances souhaitées.
L’accueil est très très sonore : c’est comme si Paris attendait depuis longtemps le passage du groupe en tête d’affiche et non pas en première partie de Metallica au Stade de France (Jo en plaisantera d’ailleurs allant même à dire que ça ne comptait pas... mais avec la banane jusqu'aux oreilles ! Coté setlist, on voit que les Landais sont là pour promouvoir leur nouvel album. La structure reste toutefois dans la lignée de ce que fait le groupe depuis pas mal de temps en ajoutant les « classiques » du dernier opus : "Explosia" pour débuter le concert (excellent !), "L’enfant sauvage" (coté mystique : faut voir la présentation de la chanson par l’auteur), "The Axe", "Liquid Fire" et chanson de fin "The Gift Of Guilt". Les autres standards sont également là pour rappeler que le groupe a déjà quelques références bien assises : "Remembrance" ; "Wisdom Comes", "Backbone" et les autres tueries de
From Mars to Sirius et de
The Way of All Flesh. Sauf erreur de ma part, rien de l’album
Terra Incognita (pas non plus de "Art of Dying" qui me fait tellement baver !).
Le son n’est pas des meilleurs mais la puissance est assez bien restituée, même si on aurait aimé entendre un peu plus la basse du trublion Jean-Michel Labadie, toujours très mobile malgré un espace limité sur la scène. Et ce ne sera pas un seul Duplantier qui tiendra le trôle de frontman, mais deux puisque Mario remplace à un moment donné Joseph au chant tandis que celui-ci se met aux baguettes ! C’est très bien senti et on est parti pour une chanson faite pour tous les blind test du monde puisque personne ne devine ce que c’est : une reprise ? Une nouvelle chanson ? Bref, pour ma part aucune idée, mais le sourire durant 5 minutes. Les deux frérots tiennent bien leur affaire, les interventions sont bien senties et suffisantes (ah, le coup du « il y a encore des groupes de death à Paris ? Nous on est ringard, vous en êtes à quoi ? »). Le Pit a bien réagi mais j’avais plutôt l’impression d’être à un concert de nu metal que de death. L’affluence plutôt prononcée de la jeunesse a peut-être joué sur mon impression : ça saute énormément sur place, c’est très poli dans les pogo, ça ne slamme qu’en demandant l’autorisation.
Quoiqu’il en soit tout cela plein d’entrain, de joie et de motivation et donc rend énormément à Gojira d’énergie positive et montre à quel point le groupe a non seulement sa place dans l’hexagone, mais tout simplement dans la musique en général. Quand on voit que Gojira tourne partout dans le monde, ouvre pour les grosses machines du Rock et se permet même d’être classé dans les ventes US, on ne peut que penser que l’apogée du groupe n’est pas encore atteinte et cela même si le dernier album semble déjà annoncer une évolution du groupe. Peu importe la reconnaissance de l’industrie musicale française qui n’a toujours pas compris que le metal était présent dans l’Hexagone, ce qu’a rendu l’auditoire au groupe est peut être le meilleur témoignage pour les 4 tueurs qui reviendront le mercredi 10 avril 2013 sur les lieux du crime. En étant un peu critique on aurait pu attendre deux ou trois chansons de plus et aller sur un concert plus proche des deux heures que de l’heure et demie. Alors là, le groupe aurait enfoncé le clou !
Pour résumer, Gojira n’a pas loupé la chance de rappeler à tout le monde le groupe de death qu’il est : puissant, efficace et référent. J’en suis sorti ravi et chose rare, après avoir fait un concert la veille, je ne réécoute pas en général de suite l’artiste, préférant me nourrir des souvenirs récents ; ce matin en allant bosser, c’est pourtant bien le Flesh Alive qui bourrinait mes cages à miel.