CHRONIQUE PAR ...

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Dimebag
le 15 mai 2012




SETLIST

METALLICA :

The Ecstasy Of Gold
Hit The Lights
Master Of Puppets
No Remorse
For Whom The Bell Tolls
To Hell and Back

The Black Album :

The Struggle Within
My Friend Of Misery
The God That Failed
Of Wolf And Man
Nothing Else Matters
Through The Never
Don't Tread On Me
Wherever I May Roam
The Unforgiven
Holier Than Thou
Sad But True
Enter Sandman

Rappels :

Battery
One
Seek'n'Destroy


THE KILLS

No Wow
Future Start
HJeart Is A Beating Drum
Kissy Kissy
Pull A U
Black Balloon
Pots And Pans
Fuck The People


GOJIRA

Oroborus
The Heaviest Matter Of The Universe
Backbone
Flying Whales
L'Enfant Sauvage
Vacuity


AFFILIÉ

Metallica
Paris - Bercy
(02 avril 2009)
Arras - Grand' Place
(14 août 2008)
Paris - Bercy
(01 avril 2009)
Arenes de Nimes
(07 juillet 2009)
Lyon - Halle Tony Garnier
(23 mai 2010)
Sonisphere France (Snowpark, Amnéville)
(09 juillet 2011)
Paris - Le Grand Rex
(08 octobre 2013)
AccorHotels Arena (Bercy)
(08 septembre 2017)

Gojira
Lille - Splendid
(28 mai 2015)
Monaco - Salle du Canton
(04 février 2009)
Strasbourg - La Laiterie
(31 janvier 2009)
Hellfest (Clisson)
(20 juin 2009)
Sonisphere France (Snowpark, Amnéville)
(08 juillet 2011)
Hellfest (Clisson)
(23 juin 2013)
Paris - Bataclan
(09 avril 2013)

12 mai 2012 - Paris - Stade de France


Metallica_-_Gojira_-_The_Kills_Paris_-_Stade_de_France_20120512

Si vous étiez, ce week-end, en villégiature au fin fond de la Vendée ou que vous vous êtes retrouvés pris dans une tempête de sable et coupé de tout moyen de communication (ce qui revient finalement à peu près au même), vous ignorez peut-être alors que se jouait, samedi dernier au Stade de France, un concert comme on en voit peu dans une vie, et que la France du metal attendait avec impatience : les quatre cavaliers, mes amis, les rois eux-même, étaient pour un soir les prestigieux locataires (et plus encore, on le verra) de la glorieuse enceinte témoin des événements d'un certain 12 juillet 1998. Metallica au Stade de France. Inratable pour tout fan de métal, et encore plus inratable pour moi, qui ne les avait jamais vus en plus de 12 loyales années d'allégeance au genre. Il fallait réparer l'affront, c'est désormais chose faite. Et ce fut...grand. Très grand.

Arrivé tôt sur place avec quelques proches (inimaginable de ne pas partager un tel moment avec ses potes !), l'entrée dans le ventre de la bête se fait rapidement et fluidement. Première déception une fois passée l'entrée : « Ah t'as soif ? C'est coca à 8€ la bouteille ou immonde bière sans alcool au même tarif mon gars. » Dur, mais en bons Parisiens on s'en doutait, et on avait un minimum prévu. On ne s'étendra également pas sur les prétendues conditions de sécurité interdisant de rentrer dans l'enceinte avec des bouchons aux bouteilles, et même avec toute bouteille d'eau de plus de 50 cl. C'est tellement plus légitime de forcer le public à la consommation de produits vendus à des prix résolument scandaleux. Bref c'est moche, mais dans le fond on s'en fout complètement, il est 18h50, on avale un sandwich, on réalise qu'on est quand même salement bien placé par rapport à 95% d'un stade encore bien creux à cette heure (God bless da carré or pelouse), mais cela ne durera pas. Il est 19h, et le planning étant semble-t-il réglé au millimètre, Gojira déboule déjà sur scène et sous l'agréable soleil de cette fin de journée, l'air radieux. Et là, on se dit que c'est quand même assez beau tout ça : en effet, quelle reconnaissance de fou pour ce groupe à part ! Gojira, c'est LE représentant du metal français, respecté par tous même si sa musique ne sera jamais assez mainstream pour toucher le plus grand nombre. Metallica semble l'avoir bien compris en leur confiant le grand honneur d'ouvrir pour eux. Sur le concert en soi, très difficile de donner un avis tranché : le groupe s'est fait plaisir, a enchaîné les morceaux de bravoure ("Oroborus", "Flying Whales", "Heaviest Matter Of The Universe", "Vacuity" et j'en passe) avec une joie très communicative, mais le tout avec un son absolument dégueulasse et devant un public dont à peine un spectateur sur quatre devait connaître quoi que ce soit au groupe et à sa démarche. Pour tout dire, en trente minutes de concert, la lead ne se fait entendre qu'une fois (sur l'excellente "L'Enfant Sauvage", issue du prochain album du même titre et qui augure encore une tuerie sans nom de la part des Landais). C'est très peu et c'est très dommage, la plupart des gens resteront donc apparemment avec un sentiment mitigé à la fin de ce court set, dont on pourrait résumer la teneur en une sentence : « ça avait l'air vraiment cool, mais c'est trop bourrin et on entendait rien aux guitares. Par contre le batteur, wow! ». Bref, un très bon show avec un son un peu bordélique pour les initiés, un moment un peu plus dur pour les profanes.

Mais en termes de moments durs, il faut croire que le Stade de France, maintenant bien rempli (il est alors environ 20h), n'avait pas tout vu pour ce soir. Car ce sont alors les Kills qui débarquent sur scène. Mais si vous savez bien, ce duo rock moderne un peu dark, un peu arty, résolument hype et dont le gratteux est marié à Kate Moss et la chanteuse à joué avec Jack White dans The Dead Weather... Mais... Attendez, après Gojira et avant Metallica sérieux, The Kills? OK, sur album y a des trucs sympas même si c'est tout de même foutrement basique et linéaire comme son, mais là, l'organisation a pris un énorme risque en les programmant, et il était clair que sans un show sans failles exécuté avec une attitude ET un son parfait, ça risquait de partir en sucette assez vite. Ça n'a pas loupé. Le groupe débarque avec l'air bien arraché sur scène, sans saluer qui que ce soit, et commence à jouer comme si il était seul. Jamie Hince, sapé comme un milord, expérimente avec ses pédales pour un résultat allant de l'agaçant au pathétique (le mec a dû sortir un bon riff en 30 minutes), Mosshart se donne un peu plus que son camarade mais avec une attitude de rockstar assez déplaisante et, surtout, cet air de n'en avoir absolument rien à carrer et de cachetonner sans vergogne. Le groupe est accompagné de quatre percussionnistes masqués, l'idée est pas mal et les petits chorés assez cool mais on ne les entend à peine car l'ingé son des Kills, sûrement aussi déchiré que son groupe, réussit la prouesse de les doter d'un son encore dix fois plus affreux que celui de Gojira. Pendant trente minutes, on entend presque rien, si ce n'est un ignoble bourdonnement d'ampli basse (une agression sonore ce truc!) que Jamie Hince se fera un plaisir de laisser hurler sur scène même après le départ du groupe histoire de bien défoncer les oreilles de tout le monde et de bien nous faire comprendre une dernière fois qu'ils n'en avaient vraiment, mais alors vraiment rien à foutre. Bref, une bien vilaine attitude de posers et de rock-stars, et ça ne passe pas bien longtemps aux yeux du public metal, souvent exigeant voire difficile avec ce qu'il connait moins. Aux quelques applaudissements polis des fins de premiers morceaux succèdent très vite sifflets, broncas et même festivals de bras d'honneur, puis des « au revoir » et même quelques mouchoirs blancs agités sur les dernières pistes, auxquels Mosshart répond par des « Fuck you people » (au lieu des « fuck THE people » du morceau initial) sur le dernier morceau et un festival de majeurs tendus de son propre cru. Ça fait rire, et ce sera le seul et unique moment d'interaction un peu rigolo entre un groupe qui n'avait rien à faire sur l'affiche et qui le savait (honte aux organisateurs) et un public exigeant qui ne leur aurait fait de cadeau que s'ils avaient été parfaits en tous points, ce qui ne fut absolument pas le cas ce soir. Un moment un peu gênant donc, mais aussi très drôle par instant. Heureusement tout cela ne dure qu'environ trente minutes, et bientôt la foule de "groasdies" (terme inventé par mes soins, désignant les gros roadies bedonnants trop marrants des Four Horsemen) réinvestit la scène et commence à mettre les choses en place pour l'arrivée des légendes. Batterie de Lars, une douzaine de pieds de micro partout sur les deux étages de la scène, les côtés et l'avancée snake pit, typique du groupe, etc. La tension monte, même chez ceux ayant déjà vu le groupe plusieurs fois. Il faut dire que la bande à James a une sacrée réputation de bêtes de scène. Pourvu qu'elle se vérifie encore ce soir...

21h15. Réglée comme du papier à musique, la machine se met en branle. Les écrans géants de chaque côté de la scène s'allument, les tronches de Clint Eastwood et surtout de Eli Wallach courant comme un dératé dans ce cimetière connu de tous apparaissent, "The Ecstasy Of Gold" débute, et putain on est déjà au paradis, à une dizaine de mètres de la scène et de l'avancée faisant le tour du snake pit. Quelle émotion de voir enfin ces mecs ! J'en frissonne rien que d'y repenser, en écrivant ces lignes. Quelques minutes de montée et enfin, le débarquement, Metallica déboule sur un "Hit The Lights" idéal pour débuter un concert qui sera titanesque, ou ne sera pas. A peine le temps de souffler que James et sa bande nous assènent "Master Of Puppets", incroyable. Toute la fosse pète un câble et votre serviteur et ses potes sont séparés, baladés, boulés et malmenés au rythme d'un pogo géant qui durera une bonne partie du morceau. Quinze minutes de show, et déjà une intensité délirante. Le groupe a l'air en grande forme, Robert Trujillo est chaud comme la braise, l'élégant Kirk Hammet a la banane, Lars Ulrich est déjà en train de jouer la moitié de ses parties de batterie debout derrière son kit (ce qui lui vaudra, comme à l'accoutumée, quelques bons pains bien vite pardonnés!), mais c'est bien sur James Hetfield  que le véritable esprit légendaire du metal semble souffler ce soir, et sur nul autre. Ce mec est une telle rockstar, à taper ses poses devant un écran géant de LEDS occupant tout le fond de la scène sur les deux étages (pour un rendu très réussi par ailleurs) que c'en est sublime, et sa performance du soir est somptueuse : quasi parfait sur le chant de bout en bout (ce mec se bonifie d'année en année, c'est un vin millésimé ou bien ?), il galèrera un tout petit peu plus sur certains morceaux à la guitare (notamment "The Unforgiven" où il devait jongler entre électrique et acoustique fixée sur un pied de micro, exercice jamais évident), mais dans l'ensemble sa prestation fut hallucinante de maitrise, de bonne humeur et de classe (on verra à quel point à la fin du show). Le groupe enchaine alors quelques morceaux (un choix assez étonnant avec "No Remorse" et "To Hell and Back", mais tant mieux) dont le fabuleux "For Whom The Bell Tolls", et rentre enfin de plain pied dans ce qu'il est venu réaliser ce soir. Metallica quitte la scène, une petite vidéo assez classe sur l'enregistrement et le carton planétaire du Black Album est diffusée. Car c'est bien de ça qu'il est question ce soir : la Metallica Family (terme dont James affublera chaleureusement le public à plusieurs reprises) est assemblée pour voir ses héros jouer leur plus grand succès en intégralité. Alors ouais tout ça est un peu mégalo, mais putain et comme dirait ce cher JF Manatane, « c'est bien légitime ».

Et au Black Album, le stade de France aura bien droit. En intégralité et joué à l'envers, ce qui vous laisse imaginer le niveau dingue d'intensité atteint lorsque les Four Horsemen entonneront les premières notes de "Enter Sandman"... On débute donc un peu plus calmement qu'auparavant avec les derniers morceaux de l'album, généralement un peu moins connus (surtout "The Struggle Within", "The God That Failed" ou "Don't Tread On Me"), à tort tant ils sont bons. Pour le reste, une expression majuscule s'impose : ENCHAINEMENT DE TUBES. "Whenever I May Roam" et "Holier Than Thou" sont jouées magnifiquement, "My Friend Of Misery", "Through The Never" et "Sad But True" groovent comme jamais, la puissance de "Of Wolf And Men" terrasse l'audience, et l'émotion pure s'empare du public sur "The Unforgiven" et, bien sûr, sur l'indépassable "Nothing Else Matters", où les milliers de petites lumières allumées partout dans le stade de France dépeignent, pendant quelques minutes, le genre d'images sublimes et de moments de vie qu'on oublie jamais. Quel pied ! Mais ce n'est pas terminé, puisqu'après un "Enter Sandman" d'anthologie dopé à la pyrotechnie, le groupe quitte la scène non sans avoir, une première fois, très chaleureusement remercié le public pour l'accueil réservé, qui fut il faut le dire grandiose. Mais ce n'est évidemment pas terminé, on est pas un show de Metallica pour rien bordel. Après quelques secondes de noir complet, c'est tout simplement "Battery" qui débute, et qui marque le début d'un rappel légendaire, aussi bien musicalement qu'humainement. Car après "Battery", c'est "One" qui est offerte à un Stade de France en fusion, énormes explosions et flammes à l'appui. Tout le groupe joue avec un plaisir évident, on a pas envie que ça s'arrête, allez quoi, ça fait « que » deux heures dix qu'ils jouent ! Le groupe achève le concert sur un classique parfait en closer, "Seek And Destroy", et on assiste alors à une scène presque surréaliste tant elle est magnifique : Metallica, groupe légendaire, superstar dans tous les pays où il passe, ne s'en va pas. Non. James, Lars, Robert et Kirk restent pendant de longues, très longues minutes sur scène (pas loin d'un quart d'heure a priori), et remercient leur public, communient avec lui comme jamais je n'avais vu un groupe faire auparavant : photos, remerciements des quatre membres au micro, longue tirade de James sur le bonheur éprouvé à jouer sur une si grande scène en France car il s'agissait du plus gros concert jamais donné par le groupe en France, dixit James lui-même, chaleureux remerciements à Gojira (la CLASSE de cet homme! Curieusement il n'évoque pas les Kills, hu hu.), émotion pure du bonhomme devant l'acclamation du stade qui ne veut pas s'arrêter pendant que Lars joue à « qui aura mes baguettes » avec la fosse dans un esprit si bon enfant que c'est est hallucinant, et que Kirk et Robert distribuent des poignées de médiators à tout va. Salut général du groupe sous les vivas de la foule dont la clameur n'a quasi pas cessé depuis la fin du concert, provoquant la sincère émotion des quatre héros (James semble particulièrement touché), photo du groupe avec la fosse derrière lui et drapeaux français sur les épaules, moment de pur bonheur. Et il fallait que ça vienne de la part du plus grand groupe de métal au monde. Putain, quelle soirée !

Si Metallica était « français pour une nuit » avec son live aux arènes de Nîmes (que j'imagine légendaire également), après samedi soir dernier on peut dire sans se tromper qu'ils ont été français pour une seconde nuit, à tout le moins aussi mémorable. Sans mentir et même si c'est un peu ridicule, j'ai vraiment eu les larmes aux yeux en finissant ce live-report et en me remémorant ces instants tant ce concert m'a marqué. Car au-delà de la musique, fabuleuse samedi soir mais légèrement desservie par un son pas forcément parfait (un peu trop de basses, leads un poil trop en retrait) et quelques minimes fautes techniques de ci de là, c'est bien l'attitude merveilleuse des Four Horsemen qui a bouleversé tout un stade. Tant d'humilité et de reconnaissance après plus de trente ans de carrière et de succès planétaire, c'est juste magnifique et profondément respectable. Je pourrais continuer à parler de ce concert pendant dix pages tant il était génial, mais je m'arrête là, sachez juste, en conclusion, que Metallica est un groupe qu'il FAUT absolument voir live au moins une fois dans sa vie. Faites qu'ils continuent encore de nombreuses années à nous enchanter de la sorte. Messieurs, merci, et à la prochaine.


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