CHRONIQUE PAR ...
Kroboy
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Ralf Scheepers
(chant)
-Alex Beyrodt
(guitare)
-Henny Wolter
(guitare+chant)
-Mat Sinner
(basse+chant)
-Randy Black
(batterie)
TRACKLIST
1)Before the Devil Knows You're Dead
2)Under the Radar
3)Battalions of Hate
4)Killbound
5)Nuclear Fire
6)Six Times Dead (16.6)
7)Angel in Black
8)Sign of Fear
9)Fighting the Darkness
10)Riding the Eagle
11)Final Embrace
12)Metal Is Forever
13)Hands of Time
14)Chainbreaker
DISCOGRAPHIE
L'album live est un passage quasi-obligé dans la carrière de n'importe quel groupe de metal ayant une discographie un minimum fournie. Après, sortir un live intéressant, c'est une autre paire de manches. Sur la forme, pour Primal Fear, c'est plutôt mal barré : un titre complètement dénué d'imagination (d'ailleurs, c'est le même qu'un live de Jorn Lande : c'est une obligation chez Frontiers ?), une pochette faite à la va-vite à peine digne d'un bootleg… Espérons que le contenu s'annonce plus soigné.
Je vous avoue que même en étant fan de Primal Fear (oui oui, c'est possible, je vous assure), la perspective d'un album live ne m'enchantait pas particulièrement. Étant donné le caractère ultra rigide de la musique des Allemands, il y avait une certaine probabilité que ce Live In The USA ne soit qu'une compilation avec des bruits de public, comme bon nombre de pseudos live dotés d'un son étrangement proche des albums studio. Agréable surprise, on a affaire ici à une vraie prise en public, avec tout ce que ça implique : batterie moins massive que sur les versions studio, rôle nettement plus important de la basse (forcément, quand les guitares se lancent dans des harmonies à deux) et chant beaucoup moins forcé de Ralf Scheepers, notamment sur les morceaux les plus anciens comme "Nuclear Fire". Ceci dit, le frontman se montre vraiment impérial sur toute la durée du show. Enfin, chose rare, pas de triche manifeste sur les réactions du public : quand le groupe le sollicite pour chanter sur "Six Times Dead (16.6)", on a la réaction normale d'un public de club, pas celle du Stade de France avec 80 000 personnes.
La setlist est quant à elle parfaitement représentative de la tournée : pas très fournie (seulement 13 morceaux hors intro pour 70 minutes, mais Primal Fear n'a pas tellement l'habitude de jouer plus longtemps et au final seul "Seven Seals" semble être passée à la trappe) et très axée sur les deux derniers albums, qui représentent à eux seuls plus de la moitié des titres. L'occasion de s'apercevoir que les deux mid tempos de 16.6 (Before The Devil Knows You're Dead) fonctionnent parfaitement en live, que ce soit le mastoc "Killbound" ou le fun "Six Times Dead (16.6)" ; que "Fighting the Darkness" est vraiment un superbe morceau restitué à la perfection, notamment au niveau des chœurs qui bénéficient de la présence de l'immense Pamela Moore ; et que la mineure "Hands of Time", étonnamment placée en rappel, constitue une petite pause calme bien sympa entre deux titres de heavy bas du front. Pour le reste, que du classique avec les plus gros hits du groupe : "Angel In Black", "Final Embrace" ou "Metal Is Forever", rien de vraiment très fin à l'horizon quoi… et c'est justement ce qu'on aime chez Primal Fear.
Et bien, pas mal du tout ce petit live, qui nous présente Primal Fear sous un jour différent, un peu moins bodybuildé qu'en studio, avec un Ralf Scheepers au top de sa forme. Live In The USA reste tout de même un pari risqué : plutôt que d'offrir aux novices une porte d'entrée représentative de sa carrière, Primal Fear a choisi de donner une photographie du groupe en 2010, s'adressant ainsi à une catégorie assez restreinte, celle de ses fans déjà acquis et séduits par la direction prise ces dernières années. Sur un plan purement commercial, c'est plutôt osé.