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CHRONIQUE PAR ...

17
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

-Vitalij Kuprij
(claviers)

-Micheal Romeo
(guitare)

-George Bellas
(guitare)

-Jeff Kollman
(guitare)

-Michael Harris
(guitare)

-Javier Leal
(guitare)

-Roger Staffelbach
(guitare)

-Borislav Mitic
(guitare)

-Francesco Fareri
(guitare)

TRACKLIST

1)Forward and Beyond
2)Piano Overture
3)Time Will Tell
4)Variations in D Minor
5)Far from Home
6)Solar Impact
7)Illusion
8)Message of Hope
9)Idol Tribute

DISCOGRAPHIE


Kuprij, Vitalij - Forward And Beyond
(2004) - shred instrumental neo-classique - Label : Lion Music



Qu’est ce qui compte huit guitaristes, un claviériste, aucun bassiste ni aucun batteur ? Facile, le quatrième album solo de Vitalij Kuprij, maitre incontesté du neo-classique virtuose et heavy metal. Succédant au complexe VK3, Forward And Beyond revient à une recette plus catchy, plus baroque et moins progressive, avec la part belle donnée aux envolées lyriques, aux thèmes classiques et – évidemment – à la virtuosité décomplexée et débridée de ses nombreux acteurs. Car pour la première fois, Kuprij n’a pas choisi un mais bien huit gratteux pour venir tripatouiller la six-cordes sur cet album…

Avec un carnet d’adresses sacrément bien rempli, il n’a pas du être bien difficile pour Kuprij de convaincre ce petit paquet de guitaristes de venir poser des parties de gratte sur Forward And Beyond, d’autant plus que certains de ceux-ci ont déjà joué avec lui ici ou là. George Bellas a joué sur Extreme Measures, Javier Leal sur leur « triple-heroes » album Promised Land, Borislav Mitic est un compatriote Ukrainien, Roger Staffelbach joue dans Artension avec Kuprij… bref, Kuprij reste en terrain connu, même quand il réussit le tour de force de faire jouer Michael Romeo (Symphony X) sur un titre, lui qui ne sort quasiment jamais de sa formation d’origine. Bref, Vitalij a réuni un pot pourri des meilleurs guitaristes neo-classiques d’aujourd’hui, même si on regrettera la présence d’une ou deux pointures (par exemple, on regrettera qu’aucun accord n’ait été trouvé avec notre frenchy Stephane Forté, leur duo aurait pu faire des étincelles). Est-ce la profusion de guitaristes qui a empêché d’embaucher un vrai batteur et un vrai bassiste ? Car du coup, la partie rythmique est virtuelle, ce que l’on regrettera toujours surtout lorsque l’on sait que Kuprij n’aurait eu qu’à claquer des doigts pour trouver des musiciens, vu la liste de contacts que l’Ukrainien entretient dans le milieu.

Mais bah, la production n’en souffre pas pour autant, la basse n’étant que peu audible, et la batterie, si elle souffre d’un son un peu trop métallique, ne plombe pas la production de l’album. Quant aux sonorités des claviers, Kuprij a ajouté quelques cordes à son instrument, avec des sons un peu plus spatiaux, un peu plus ronds, qui marchent à merveille en lead ("Solar Impact") mais globalement, Kuprij reste toujours très classique, les sons de pianos, clavecins et de lead restant ses sonorités favorites, dans la grande tradition du heavy metal neo-classique. Quant aux huit guitaristes, on regrettera que leur son aient tous subi un peu le même traitement, les rendant au fil des dix titres assez homogènes mais du coup trop peu personnalisés. Reste donc le jeu de reconnaitre les guitaristes à leur toucher, des musiciens comme Javier Leal, Borislav Mitic ou encore George Bellas se reconnaissant assez vite. Mais il aurait été plus judicieux de donner une vraie personnalité à chaque production des guitares, au lieu de les homogénéiser un poil trop. Malgré tout, la patte de chaque gratteux donne une orientation différente à chaque titre, Kuprij ayant toujours ce don de tirer le meilleur de chacun.

Ainsi, Bellas est dans son élément sur le titre d’ouverture "Forward and Beyond", tout en virtuosité et en explosion de descentes de gammes, d’arpèges et d’envolées dans les aigus. Romeo joue sur une reprise du troisième mouvement de la Sonate au Clair de Lune de Beethoven, titre ô combien repris par les shredders en herbe mais qui subit ici un traitement intelligent de la part de Kuprij, qui ne reste pas collé le nez sur la partition du maitre. Reste le sentiment que Romeo, grosse tête d’affiche du casting est ici sous-exploité, sa partition étant assez rigide et ne met pas en valeur son style unique. Michael Harris, qui jouera sur les deux albums suivant de Kuprij, s’exprime sur "Time Will Tell", titre qui aurait presque pu apparaitre sur VK3 tant son côté progressif est patent, et convient parfaitement à l’approche musicale de Harris, comme l’ont démontré ses albums solo (avant Orchestrate, qui tranchait net avec son approche avant-gardiste et progressive). On retrouvera Jeff Kollman sur une autre reprise d’un thème fameux, celui de la symphonie en ré mineur de Mozart, là encore réécrite avec une liberté et une audace toute propre à Kuprij. On entendra à nouveau Harris sur le futuriste et excellent "Solar Impact", et Kuprij réunira sur un seul et même titre ("Message of Hope") Stafelbach, Fareri et Mitic, qui se succèderont dans des enchainements de lead débridés où Mitic brille par son touché simple et fluide, qui sans en rajouter des caisses en met plein la vue.

Forward And Beyond se classe donc parmi les albums les plus séduisants de Vitalij Kuprj, du moins si l’on adopte le point de vue de l’amateur de neo-classique et de shred, pour qui le mélange baroque + metal est une alchimie tout à fait séduisante et cohérente. Là où Kuprij, dans les opus précédents, se contentait de références disséminées ici ou là dans les morceaux, ou alors carrément d’œuvres classiques jouées de manière traditionnelle, ici la partie musique classique est intimement liée à la partie métal, en témoignent les titres "Piano Overture" et "Variations in D minor". Enfin, Kuprij se livre a un exercice final audacieux, "Idol Tribute" en bonus Européen. Comme son nom le suggère, Vitalij rend ici un hommage aux compositeurs l’ayant marqué, et durant presque sept minutes, l’Ukrainien propose un melting pot des grands thèmes de Liszt, Chopin, Beethoven, Mozart… dans une œuvre pour piano solo d’une grande intelligence et d’une impressionnante maîtrise. Les transitions entre les thèmes sont judicieusement exécutées, et l’amateur de musique classique navigue avec plaisir parmi les courants, les compositeurs et les œuvres majeures jalonnant l’histoire du piano classique (citons en vrac "La Marche Turque", "la Lettre à Élise", "la Pathétique" et plusieurs autres…)


Forward And Beyond n’est certes pas l’album ultime de Kuprij, mais se pose en tout cas en tant que référence incontournable pour les amateurs de heavy neo-classique instrumental. On aurait pu souhaiter une production plus puissante, mais hormis cela, il n’y a aucun titre superflu, ni aucune redondance, et son approche multi-guitariste est une carte en plus dans le jeu de Forward And Beyond, qui reste peut-être l’un des albums les plus accessibles du maitre Ukrainien.


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