Le voici le nouvel album tant attendant par tout le monde ( ? … pas sûr en fait). Celui où Sepultura est censé retourner à des sonorités plus dans la lignée de Chaos A.D., qui (faut-il le préciser ?) est leur meilleur album. Première chose, le son. Il est déjà plus facilement catégorisable dans la section metal de la longue généalogie de la musique. Néanmoins, autant le préciser tout de suite, Sepultura reste toujours relativement éloigné du thrash qu’il produisait voici une décennie (déjà !) de cela.
En effet, les influences hardcore ultra présentes que Nation sont toujours là. Même si elles se font plus discrètes. Elles se retrouvent dans le côté plutôt crue de la production et aussi, et surtout serais-je tenté de dire, dans le chant de Derrick Green. Le côté tribal de Roots est lui aussi présent à travers la batterie notamment, qui reprend les sons à consonance tribale. En fait, c’est le jeu d'Igor qui donne à la batterie cette ambiance « tribe metal » par moments. En tout cas, force est de constater que Sepultura remonte la pente qui l’avait entraînée bien bas avec Nation. En effet, malgré tout le culte que je voue au groupe, cet album est franchement insipide. Beaucoup trop hardcore et plus du tout metal. Fin de la parenthèse.
Le retour des riffs grandioses n’est pas pour tout de suite, mais l’efficacité est de retour… par instants. Car même si cet album est bien meilleur que son prédécesseur, il ne retrouve en rien la magie de l’apogée avec Max. C’est d’ailleurs à se résigner à ne plus jamais entendre Sepultura sonner aussi bien qu’avant… Enfin bon, ne soyons pas défaitiste puisque des riffs sont bien bons, comme ceux de "Urge", "Mind War" ou encore de "Activist". Et puis l’ensemble général est loin d’être mauvais. Igor assure derrière sa batterie et c’est déjà ça de gagné. Après on pourra regretter un mix qui ne laisse entrouïr la basse que de trop rares fois comme sur "Leech" et "Mind War", qui d’ailleurs possèdent une ligne de basse que me botte, et le chant de Derrick qui n’est pas approprié au style de Sepultura. Enfin c’est opinion perso.
N’empêche, une chose frappe sur ce disque, c’est que finalement rien n’est vraiment mauvais. C’est un bon début. Malheureusement rien n’est extraordinaire non plus. C’est un album qui reste de bout en bout entre le moyen mauvais et le moyen bon. Il aurait sûrement gagné à être plus véloce, plus hargneux. Je ne doute pas de la volonté de nos gaillards, mais il manque un soupçon de peps. C’est quasiment certain qu’avec un peu plus de bourrinage l’album accrocherait plus l’auditeur.
De toute manière, le gros problème de ce Roorback c’est de ne pas renfermer en son sein de chanson qui tue vraiment tout. "Urge", "Corrupted", "Leech" et "Mind War" donnent quelques satisfactions, mais elles ne font pas soulever entièrement les foules. Et puis les baisses de régimes sont trop fréquentes. On ressent trop souvent l’impression que la musique manque de pêche. Putain, défragmentez vos instruments ! Au fur et à mesure on perd le fil de la musique par manque d’attention. Alors voilà le truc, il aurait fallu faire que des chansons dans le style de "Leech" mais en plus violent même. Il faut ressusciter le démon qui dort en Sepultura !
Trop moyen finalement.