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CHRONIQUE PAR ...

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Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 11.5/20

LINE UP

-John McCrea
(chant+guitare+claviers)

-Vince Di Fiore
(trompette+claviers+chœurs)

-Xan McCurdy
(guitare+chœurs)

-Gabriel Nelson
(basse)

-Todd Roper
(batterie+claviers+chœurs)

TRACKLIST

1)Opera Singer
2)Meanwhile, Rick James...
3)Shadow Stabbing
4)Short Skirt / Long Jacket
5)Commissioning a Symphony in C
6)Arco Arena
7)Comfort Eagle
8)Long Line of Cars
9)Love You Madly
10)Pretty Pink Ribbon
11)World of Two

DISCOGRAPHIE


Cake - Comfort Eagle
(2001) - pop rock - Label : Columbia



Trois ans d'attente avant ce Comfort Eagle : avec la chance qui les caractérise, les Cake ont enchaîné un bouleversement du line-up à la faillite de leur label Capricorn. Qu'à cela ne tienne, Prolonging The Magic ayant été certifié platine on retrouve le groupe signé sur la major Columbia. Comme en plus le guitariste Xan McCurdy qui avait joué les guests sur l'album d'avant s'est retrouvé titularisé, on peut donc en conclure que tout va pour le mieux au moment d'enregistrer ce nouveau disque. Comme quoi les conditions d'enregistrement ne font pas tout.

Comfort Eagle incarne un peu le début de la fin pour Cake : la pente était déjà descendante depuis Fashion Nugget mais là le tout commence à sentir soudainement assez mauvais. Si l'album précédent laissait entrevoir une tendance à la répétition de formule çà et là, cette tendance explose d'un coup et on se retrouve face à une impression de composition générique voire automatique bien trop souvent. On peut malheureusement pointer du doigt la section rythmique pour expliquer ça : Gabe Nelson a beau être calé au poil sur le jeu de Ropper et bénéficier cette fois d'un très bon son, son style est beaucoup trop répétitif et relève du gimmick au bout d'un moment. Non seulement son jeu est identique sur "Meanwhile Rick James...", "Long Line of Cars" et "Love You Madly" mais ces titres renvoient rythmiquement directement à des chansons passées comme "Hem of Your Garment" ou "Let Me Go". Et il n'est pas le seul à faire trop souvent la même chose : tout Cake fait du cliché et on se retrouve à pouvoir décrire quatre chansons avec exactement les mêmes termes... il y a la basse qui rebondit, la batterie robotique, la guitare qui fait des syncopes, les trompettes de mariachi, le chant posé ou rappé, et hop. Emballez c'est pesé, et mettez-moi tout ça avec exactement le même emballage s'il-vous-plaît.

Le tube maison s'appelle cette fois-ci "Short Skirt / Long Jacket" et se révèle plaisant bien qu'ultra-facile de la part du groupe : Cake sait faire du catchy qui groove pour la radio et ne s'en prive pas. Il confirme au passage que le chant rappé - grand absent de l'album précédent - est d'ailleurs de retour. C'est une fort bonne idée, surtout que cet élément se révèle central dans une des énormes réussites de l'album... car il y en a ! La triplette centrale (en rouge dans la tracklist) voit Cake briser la monotonie pour proposer des innovations réjouissantes, tellement réjouissantes en fait que les titres banals qu'on trouve à côté en deviennent d'autant plus insupportables. On trouve un génial "Commissioning a Symphony in C", pure pop sans riffs syncopés mais où l'enchaînement des accords, les lignes mélodiques et le texte bien absurde créent une atmosphère irresistible. Juste après débarque l'instrumental "Arco Arena", ciselé comme un bijou et où les influences de rock prog 70s prennent complètement par surprise. Le mariage entre la guitare acoustique, le groove en béton de la rythmique et les éléments vintage (orgue Hammond, miam !) est hypnotique, et le parpaing "Comfort Eagle" qui déboule derrière en est encore meilleur.

Car le morceau-titre de cet album est culte de chez culte, et sans lui on se dit que les dégâts auraient été lourds. Même sur "The Distance" l'influence hip-hop n'avait pas été aussi écrasante... "Comfort Eagle" est un titre de fusion rap-rock pur qui fait partir la tête instantanément, dont le groove est aussi massif que lourd et où McCrea impose son flow unique avec maestria : à la fois hyper-traînant et ultra-énergique, personne ne rappe comme cet individu. Ça balance comme pas possible, sauf qu'après cet éclair de génie on repart dans des trucs révoltants et la frustration revient aussi vite qu'elle avait disparu. De plus l'album se clôt sur quelque chose de plus inquiétant : Cake innove à nouveau mais cette fois-ci se plante, ce qui prouve que même en dehors de la redite on n'est plus à l'abri. "Pretty Pink Ribbon" lie un son de pop anglaise à un feeling très « bal de promo des années 70 » et c'est une attaque brute, gratuite et sournoise de guimauve sucrée, ce que le groupe nous avait épargné jusqu'à présent. Et que dire de "World of Two" ? Quand on voit ce que le groupe avait fait en matière de valse lente avec "Sad Songs and Waltzes" en son temps, on a mal. On pleure, même peut-être. Puis on se fâche un peu.


Car non, un album avec trois chansons super réussies et un single sympa surnageant au milieu de l'auto-repompe et des ratages complets, ça ne suffit pas. Prouver qu'on est toujours capable de pondre des chefs d'œuvre mais qu'on y arrive de moins en moins, ce n'est pas ce qu'on attend d'un groupe comme Cake. Alors on se raccroche aux bons titres et on les ré-écoute avec joie, parce qu'il reste au moins ça... mais on l'a un peu mauvaise, avouons-le.


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