19999

CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 14 novembre 2025
Sa note : 11/20

LINE UP

-Ronnie Dean "Ron" Rinehart
(chant)

-Eric Meyer
(guitare)

-Laura Christine
(guitare)

-Michael "Mike" Gonzalez
(basse)

-Eugene Victor "Gene" Hoglan II
(batterie)

TRACKLIST

1) Extinction Level Event
2) Circular Firing Squad
3) Woke Up to Blood
4) Apex Predator
5) Sea of Heads
6) Atavistic
7) Scalar Weaponry
8) Scarface the Room
9) E Pluribus Nemo
10) Terror Construct
11) Extraction Tactics

DISCOGRAPHIE


Dark Angel - Extinction Level Event
(2025) - thrash metal - Label : Reversed Records



Le thrasheur est résilient. Possessed, Toxik, Atrophy, Coroner : autant de troupes portées disparues au tournant des années quatre-vingt-dix qui reviennent, tels des Lazare à la bourre, déchiqueter les tympans des fans survivants, des dizaines d’années après leur dernier méfait en studio. Dark Angel se joint à la meute des vestes à patches zombies en sortant Extinction Level Event, successeur de trente-quatre ans de Time Does Not Heal, le désormais avant-dernier album de ce spécimen de la branche dure du thrash US. Était-ce vraiment nécessaire ?

La question est rituelle pour chaque artefact lâché par des revenants du metal, qui font rarement dans la remise en question au moment d’épousseter le linceul. Gene Hoglan, faux membre fondateur et compositeur en chef, n’a toutefois pas puisé dans les ébauches post Time Does Not Heal datant d’avant la première dissolution du groupe en 1992. C’est donc une tracklist toute neuve que Dark Angel propose sur Extinction Level Event. La chanson titre ainsi qu’"Extraction Tactics" en clôture sont les seules pour lesquelles est co-crédité Jim Durkin, le guitariste originel décédé en 2023 et remplacé par Laura Christine, par ailleurs conjointe de Hoglan. De touche de féminité, quoi que cette expression puisse signifier en dehors du chant, il n’y a pourtant nulle trace sur le millésime 2025. De la subtilité ? De la nuance ? Des… mélodies ? Pas de ça ici. Dark Angel entretient son identité de rouleau compresseur thrash, à peine freiné par les velléités « techno » (les thrasheurs historiques n’apprécient guère le mot « prog ») de la première époque.
Hormis sur quelques occurrences un poil plus lentes, "Sea of Heads", "Woke Up to Blood", l’engin est mené à toute blinde, les guitares débitent de la quadruple croche à la même cadence que les tronçonneuses en Amazonie, les solos sont courts et épileptiques (quand ils existent) et Eugene avoine sa batterie comme un psychopathe. Ayant quitté Testament pour se consacrer à « son » groupe de cœur, le cogneur - et producteur - a manifestement emporté avec lui la Sneap potion, appliquée aux précédents enregistrements de son ancienne formation. Pas de bol, la décoction infligée par Andy Sneap aux productions thrash des vétérans (Exodus, Overkill) n’est pas la bonne pour valoriser les morceaux. Celles-ci sont noyées dans une mélasse sonore qui rend difficile la tâche d’identification et donne l’impression qu'une nuée de bourdons a colonisé les  conduits auditifs, sur "Scalar Weaponry" particulièrement. Les riffs sont réduits le plus souvent à des rythmiques rectilignes – l’exposition de "Woke Up to Blood" semble ne jamais devoir finir – et manquent de tranchant à force d’être moulinés ("Circular Firing Squad"). Timides balises dans ce déroulé uniforme, l’attaque punk à l’entame d’"Apex Predator" et la concision dynamique d'"Atavistic" se distinguent légèrement, de même que les « refrains » de "Terror Construct" et "Scarface the Room".
Mais ces derniers n’emportent qu’une adhésion très relative tant ils sont ruinés par les inflexions approximatives de Ron Rinehart. Rien de nouveau, diront les détracteurs du chanteur qui ne faisait déjà pas l’unanimité il y a quarante ans, et qu’une prestation tristement mémorable au Hellfest 2014 au cours de la tournée post re-reformation avait conforté dans leur opinion. Sans vouloir enfoncer Ronnie - après tout il ne s’en sort pas plus mal que la plupart de ses collègues du metalcore - il faut reconnaître que les années n’ont pas bonifié son organe. Le constat est flagrant sur "E Pluribus Nemo", unique mid tempo qui malgré un motif rampant inhabituel et un break encore plus inhabituel de… dix secondes, se révèle d’autant plus pénible que Rinehart ne lâche quasiment jamais le micro.


Rude. Le cinquième long format de Dark Angel est rude, dans tous les sens du terme. Dans la forme - ce qui devrait ravir les aficionados, puisque les Californiens renouent avec les intentions vigoureuses qui ont fait leur réputation. Hélas, la démonstration de force vire rapidement au bourrinage, faute de compositions marquantes et d’une production en mesure de les valoriser. Rude à écouter, donc, surtout quand retentit un chant envahissant qui tend dangereusement vers le pénible. Ces pionniers du thrash US peuvent être salués pour l’abnégation dont ils auront fait preuve pour partager de nouvelles créations après un silence abyssal. Le mieux, sans doute, est d'en rester là.



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