Chronique : Moonspell Wolfheart (1995)

CHRONIQUE PAR ...

Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2022

Sa note : 17/20

LINE UP

-Fernando Miguel "Langsuyar" Santos Ribeiro
(chant)

-Duarte "Mantus" Picoto
(guitare)

-João "J.M. Tanngrisnir" Fonseca
(guitare)

-João Pedro "Ares" Lamúrias Escoval
(basse)

-Pedro "Passionis" Paixão
(claviers)

-Miguel Teixeira 'Mike" Gaspar
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Birgit Zacher
(chant)

-Ricardo Amorim
(chœurs+guitare)

TRACKLIST

1) Wolfshade (A Werewolf Masquerade)
2) Love Crimes
3) ...Of Dream and Drama (Midnight Ride)
4) Lua d'Inverno
5) Trebaruna
6) Vampiria
7) An Erotic Alchemy
8) Alma Mater

DISCOGRAPHIE

Wolfheart (1995)
The Butterfly Effect (1999)
Night Eternal (2008)
Alpha Noir (2012)
Omega White (2012)
Extinct (2015)
1755 (2017)
Hermitage (2021)
From Down Below - Live 80 Meters Deep (2022)

Moonspell - Wolfheart

(1995) - black metal gothique - Label : Century Media

1995. Une année importante pour le metal extrême. La seconde vague de black metal est déjà bien entamée : Darkthrone sort Panzerfaust, Dissection le séminal Storm of the Light’s Bane. Le metal gothique commence à prendre forme : Draconian Times, Mandylion et The Angel and the Dark River sortent dans les bacs durant cette année charnière. Et Wolfheart donc, le premier album des Portugais de Moonspell.

Wolfheart est complètement issu du croisement de ces deux mouvances, mêlant aussi bien le black metal que le metal gothique. Mais le petit plus qui fait la différence, c’est l'intégration de légers éléments folkloriques du Portugal. L’album considéré comme l’un des plus importants pour l’histoire musicale moderne du pays fut même honoré officiellement par la Poste portugaise. Après tout ce temps et une longue carrière, que vaut-il vraiment ? Même si la production est un peu datée, ce qui est normal. l’album reste un grand moment de metal. Musicalement les compositions oscillent entre le black metal (“Wolfshade (A Werewolf Masquerade)”, “Alma Mater”) et le metal gothique (“Vampiria”) flirtant avec l’ambiant (“Love Crimes”). Nous retrouvons donc la signature musicale classique du mélange black/goth : enchaînement de riffs, certains étant immédiatement mémorables (“An Erotic Alchemy”), alternance entre chant black metal et chant plus suave, nappes de claviers...
Et bien entendu le folk portugais, sur “Lua D’Inverno” ou la bonus track disponible sur certaines éditions limitées. Distillé à petites doses, il s'intègre bien dans le disque et contraste avec les ambiances plus grandiloquentes, voire grand guignolesques. Car cet album est un peu le prédécesseur de certains disques de Cradle of Filth et Dimmu Borgir. Nappes de claviers de films d’horreur, chant grave très poussé et un peu caricatural (un peu trop même, au contraire du growl parfait) sont de la partie, et il faut aimer ces excès pour apprécier le disque. Mais comme ces excès sont en modération, et que l’ambiance tient debout sur les cinquante minutes de l’album, ils ne sont pas rédhibitoires. Mieux, ils façonnent l’album et font partie intégrante de la légende. L’autre point fort de l'enregistrement réside dans l'enchaînement parfait des morceaux, qui se suivent avec fluidité et des transitions d’ambiance parfaitement maîtrisées.

Légende ? Le mot n’est pas galvaudé. Quoi qu’en disent les grincheux, Moonspell est un groupe original qui a sorti des albums très différents les uns des autres, n'hésitant pas à expérimenter et à sortir des sentiers battus. Wolfheart fut un moment de fraîcheur dans le metal extrême en 1995 qui mérite bien de rentrer au panthéon des albums mythiques du metal gothique. Avec sa force et ses défauts.