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CHRONIQUE PAR ...
Tabris
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
19/20
LINE UP
-Björn Ove Ingemar "Speed" Strid
(chant)
-David Andersson
(guitare+basse)
-Sylvain Emmanuel Coudret
(guitare)
-Sven Morten Ragnar Karlsson
(claviers)
-Bastian Thusgaard
(batterie)
TRACKLIST
1)
Feverish
2)
Desperado
3)
Death Diviner
DISCOGRAPHIE
Steelbath Suicide
(1998)
The Chainheart Machine
(2000)
A Predator's Portrait
(2001)
Natural Born Chaos
(2002)
Figure Number Five
(2003)
Stabbing The Drama
(2005)
Sworn To A Great Divide
(2007)
The Panic Broadcast
(2010)
The Living Infinite
(2013)
The Ride Majestic
(2015)
Verkligheten
(2019)
The Feverish Trinity (singles)
(2020)
A Whisp of the Atlantic (EP)
(2020)
Övergivenheten
(2022)
Soilwork
- The Feverish Trinity (singles)
(2020) -
inclassable
- Label :
Nuclear Blast
(For english version, scroll down)
La sortie de "Death Diviner" met donc un point d'orgue à ce projet, inédit dans la discographie de
Soilwork
et qui tendait à tenir la dragée haute aux amateurs du genre, impatients de découvrir cette conclusion. Il ne s'agit point ici d'un album. Ni d'un EP au sens strict du terme. Mais d'une trilogie. Audacieuse au demeurant.
The Feverish Trinity
. Trois compositions musicales (sous la patte de David Andersson) et cinématographiques (sous la direction de René U Valdes), extrêmement soignées, mises aux service d'une narration poignante et encore illustrées chacune d'un artwork à l'avenant (signées Giorgia Carteri). Trois volets donc, découverts progressivement (le 25 octobre 2019, le 13 mars 2020 et enfin ce 29 mai 2020), Soilwork jouant de la carte mystère, laissant à l'auditeur le temps d'appréhender pleinement la vision - d'abord de chaque unité - puis celle, intégrale, d'un ensemble qui se découvre désormais d'une intensité, d'une cohérence et d'une fluidité exceptionnelles, digne de louanges.
Alors, quelques esprits se sont montrés frileux lors de la sortie des deux premiers volets – les mêmes qui critiquaient
Verkligheten
- et demandent encore, trop volontiers, à Soilwork de redevenir cette représentation agressive qu'ils se figuraient naguère: «
plus de violence et de rage, s'il vous plaît !!
». Je ne gonflerais pas les rangs de ces nostalgiques gourmands de sons dits «
simples et efficaces
», quels qu'ils fussent, même qualitatifs. Et je les invite chaudement à saisir cette nouvelle offrande, désormais complète et à se laisser enfin séduire. Le mot intensité n'étant pas le qualificatif du seul niveau d'agressivité de la voix, du nombre de bpm ou de décibels. Il apparaît très clairement que Soilwork est désormais bien plus «
viscéral
» qu'il ne le fut par le passé dans les ondes brutes, sèches et directes qu'on lui connaissait à une heure fort lointaine maintenant. Bien plus captivante est en effet cette musique qui nous attrape par le nombril, creuse en profondeur et ne se contente pas de déverser un son purgatif - façon sirop d'ipeca - vers nos esgourdes avides de sensations fortes pour nous détourner de notre pâle daylife. À ce titre, l'écoute plus attentive des dernières offrandes revèlerait aux sceptiques encore bien des finesses, insoupçonnées à la première heure. Mais le niveau d'intensité s'est bel et bien encore accru avec ce dernier ouvrage. Et on ne peut que s'en féliciter et souligner une nouvelle fois la capacité du collectif à oser se remettre sans cesse en question, à nourrir son évolution avec énergie et envie, et à poser de nouveaux défis, que ce soit à sa propre créativité ou à nous, auditeurs, trop enclins à rester enlisés dans nos petites habitudes confortables, boudant un peu trop souvent la fraîcheur des nouveaux propos.
The Feverish Trinity
illustre à la perfection cette volonté de chercher toujours plus loin. Que ce soit dans la composition musicale bien entendu, dans le travail du chant qui n'a de cesse de gagner en intelligence, ou encore dans l'étonnant champ visuel dont la Trinité s'entoure. Mais surtout, dans le riche concept qui en est le terreau fertile. Car ce qui porte tout le mordant des compositions actuelles de Soilwork - et de
The Feverish Trinity
en particulier - se trouve dans le foisonnement d'idées hors cadre, supports au jaillissement de ces sonorités léchées et de ces splendides lyrics, nourrissant de fait un cercle vertueux de créativité. À titre très personnel, c'est bien là ce qui m’émeut dans la musique et me donne envie de m'en saisir pleinement. On ne créé pas pour ne rien dire. Ainsi, cette Trinité est-elle pétrie d'un concept : «
celebrate the Babylonian Death Goodesses that once made the world a more Feverish and exciting place
». Un univers dystopique est ainsi créé pour nous, gouverné par ces représentations originales de la mort qui nous accompagnent en toile de fond tandis que nous procédons à la (re)découverte de sensations très particulières. Des sensations oubliées, étouffées ou contraintes, et soudain ravivées comme un essentiel, à mesurer pleinement à l'aune de notre réalité actuelle, à cette heure où les morts entèrent les vivants. Nous parlons de cette pleine conscience de notre essence mortelle qui oriente notre vision du monde. De faire face à nos démons intérieurs, à ce qu'ils sont enclins à nous faire faire ou ressentir, et de nous réconcilier avec nous-mêmes quand cette ombre portée - l'inévitabilité de la mort - continue de nous tourmenter dans notre vérité tangible. Et encore de toutes ces questions qui se posent alors fatalement quant à notre nature et qui pourraient ici se résumer à une seule : «
et si ?
»
«
We have all been feverish. We have all sometimes given in to the temperature rising inside of us, being ridden by a ghost that made us do things we didn't want to do, but it somehow felt good afterwards like a purging of the mortality that confines us and restricts us.
»
Au cœur d'une forêt suédoise, en 1975. Deux complices se composent leur propre rituel effervescent autour d'un feu, grisées par l'alcool et la musique. Mais tout près d'elles, une ombre noire, inquiétante, invisible à leur vue, contemple cet instant d'abandon, cette sorte de transe...
"Feverish". La bien nommée. Pour cette température qui monte en nous et nous rend fébriles, avides de saisir tout ce qui en temps normal nous paraît inaccessible. La fièvre qui révèle une nature enfouie, différente, soudain débridée, et qui pousse à lorgner vers les limites. "Feverish", dans son discours, s'offre de prime abord comme une prière – plus viscérale que simplement amoureuse - adressée à cette «
partie manquante
», et compose un vœu de complémentarité jamais atteinte. Mais elle peut encore illustrer quelque chose de plus abstrait et d'universel. De démesuré, et donc de désespérant. Cette idée de lâcher le contrôle, de défier nos propres impossibilités comme une purge temporaire de la conscience de notre mortalité elle-même et de toute cette angoisse qu'elle nourrit. La fatalité nourrissant toujours le propos, quelle qu'en soit le niveau de frénésie auquel il est porté, la musique se fait alors contraste constant.
"Feverish" débute ainsi, par cette nappe de claviers, un rien sidérale, soutenue rapidement par une longue ligne grave. Une invite à la déconnexion du tangible présent, pour nous emporter vers un ailleurs, et un autre temps. Puis vient l'attaque. Toute en vrombissements et frappes vives. Et les mots. Crachés. Teintés d'un vindicatif je-m'en-foutisme d'une audace effrontée. Ils exultent. Ils réclament. De saisir avec force – ou plutôt, de se laisser posséder. Avec une forme d'urgence – justement dosée - pour conscience de la temporalité de cette fièvre. La tonalité est à la fois chargée d'agressivité et d'envie, de défi. La rythmique est à l'avenant, martelant le propos de concert avec la voix pour enfoncer le clou, ou s'employant à dépeindre le battement frénétique d'un pouls dopé par l'adrénaline sécrétée par notre système nerveux central. Mais une mélancolie sous-jacente demeure, marquée notamment par ces chorus contrastés, aux accents implorants et désarmants. Une conscience de l'inatteignable qui se traine, aussi, dans cette touche de fond que la dominante farouche ne peut jamais véritablement étouffer et qui, sensiblement, noue la gorge. Ce dialogue clavier / guitare alors, vient-il défier ce sentiment grave ou au contraire le sublimer ? La fièvre peut-elle retomber malgré un ultime accès d'éloquence, si prompt à vouloir la retenir? La poignante mélopée de violon qui se pose au seuil d'une ultime salve vocale jusqu'au-boutiste, vient conclure le propos de sa dramatique réponse.
«
How a single emotion can overtake your entire being and consume you like an almost setient force. Desperado is about what lies behind and beyond, the places you normally avoid. But they will always be there. Because we all carry them with us. Desperado is an anthem for those who long for a way out.
»
La scène du déchainement s'ouvre. Avec pour unique témoin, cette ombre noire qui se découvre peu à peu un double visage. L'un malicieux, fendu d'un sourire satisfait, l'autre grave. Les deux complices s'illustrent en un débordement de violence, sans frein ni remords..
.
"Desperado". C'est l'allumette dont on gratte le soufre et dont on ne pourra plus stopper la vive combustion. Et que l'on balance sur la flaque d'essence pour tout faire brûler dans un feu de joie féroce et oublieux du tout. Écho naturel de "Feverish", elle est celle qui représente le pas franchi. Quand ce que la fièvre a inspiré devient mouvement. Elle débute par ce souffle fantomatique qui se fraye un chemin le long de la colonne vertébrale. Puis c'est l'accélération. Précédant l'implosion. "Desperado" est le titre le plus frénétique des trois composantes de la Trinité. Mais cette frénésie ne gage pas d'une simplicité. Sa composition se révèle très riche en apports, fixant toute son originalité. Truffée de motifs posés avec justesse, son propos est à chaque instant coloré et densifié avec efficacité. Le chant y est plus féroce d'entrée. Il ne crache pas son envie cette fois, il attaque, prend à partie. La narration est plus incisive que dans le premier volet. Et le rythme bien plus mordant, est martelé avec force.
Aux couplets graves, on retrouve cependant le pendant des refrains passionnés. Mais sans jamais en perdre toute la frénétique virulence, car il n'y a aucune décélération ici. Point de clavier mélancolique mis en avant ou de nappe de violon cette fois, c'est la lettre de "Desperado", portée par ce chant bipolaire, qui porte tout ce contraste entre fièvre nourrie pour être explosive et cette fine désespérance. Plus obscure que celle de "Feverish", on sait cependant que l'on navigue à nouveau sur deux plans, au bon vouloir de son habile compositeur. Et on s'en grise très aisément, autant qu'on s'en tourmente. "Desperado" est aussi le morceau le plus court, dont il semble qu'on ne puisse se repaitre totalement. Ce que l'on ressent alors, que ce soit par sa durée ou son propos, c'est cette terrible soif à épancher, teintée de rage. Le morceau tout entier respire la combustion qui gouverne à une consomption rapide. Et on en ressort essoufflé et mais avide de rejouer la scène, encore et encore. Bien entendu. Car son but est très certainement de nous offrir de nous perdre à l'envie dans ce vent de dramatique exaltation. De flirter à n'en plus finir avec cette ligne sise entre raison et ailleurs.
«
The otherworldy, the emotions your body can't contain and the desesperate measures you take when you feel that there is something out there calling for you, something much bigger than you, but you know that if you could reach it, talk to it, you'd feel a sense of belonging for the first time in your life.
»
Un espace ouvert, un soleil couchant. Un sentiment, non de réveil, mais juste de conscience troublée. Des visages qui ont perdu cette lueur d'arrogance moqueuse, de défi. Et cette ombre, qui cette fois, se rend visible...
"Death Diviner". Se pose alors comme le joyau de ce triptyque. À la fois lumière sur le sens à donner à l'ouvrage vu dans son ensemble et ombre portée. L'entité qui a guidé nos pas jusqu'ici sans qu'on s'en rende compte, se laisse enfin découvrir. "Death Diviner" débute sur ce motif que tout amateur de langage énochien et autres concepts lacrymologiques saura apprécier à sa juste valeur. Elle n'est pas le retour sur terre. Elle est cet ailleurs dont la contemplation fait mal. Terriblement mal. Cette conscience soudaine de ce qui va au-delà, de ce qui est trop loin pour être saisi. Le niveau de passion y est donc porté au plus haut, exacerbé. Et si votre épiderme ne réagit pas, si votre ventre ne se serre pas à cette écoute, passez définitivement votre chemin. "Death Diviner" est un concentré pur d'intensité. De désespoir total. Densifié avec science, le chant y est sublimé, portant l'émotion au plus haut niveau. Les mots, troublants, tourmentés, sont ici fatals. La rythmique, éclatante en diable. La piste, dense et complexe - les écoutes successives ne feront bel et bien qu'accroitre ce sentiment de tenir quelque chose entre ses mains. Quant à la guitare lead, elle mérite toute l'attention. Car elle s'abandonne définitivement. Insaisissable. Qui dans sa frénésie, qui dans sa terrible douleur. Simplement bouleversante. Magnifiant le propos. "Death Diviner" fini par laisser l'auditeur pantois lorsque ces touches finales viennent immanquablement le déposer dans cette ultime note, douce et triste. Cette terrible mélancolie finale. Cette réalité qu'on ne peut fuir.
«
You always have that itch, that feeling you could be so much more, if you'd only been somewere else, forever entwined with another soul who knew everything you'd been through, and never judged any of your actions, because it was the only thing you could do at the time.
»
Qu'advient-il de nos deux jeunes femmes sous la gouverne de cette oraison ? Et de nous ? Je vous laisse le soin de le découvrir par vous-mêmes.
«
"Death Diviner" doesn't provide the answers.
The Feverish Trinity
doesn't provide the answers. But they provide a «
What if ?
» that might change you life.
» Quelqu'un m'a un jour dit, comme un fait acquis, que toute création est présomptueuse. Mais lorsque la composition s'avère aussi finement architecturée, émouvante et intense que celle-ci, la présomption se mue en une splendide audace que je me vois bien obligée de saluer. Espérant, fiévreusement, que ça ne sera de loin pas la dernière fois.
--------------------------------------------
The release of "Death Diviner" is the culmination of this project, unprecedented in Soilwork's discography, and which was intended to keep raising bar for fans, eager to discover this conclusion. This is not an album. Nor an EP in the strict sense of the term. But a trilogy. An audacious one.
The Feverish Trinity
. Three musical and cinematographic compositions (music and songwritting by David Andersson and videos under the direction of René U Valdes), extremely well done, serving of a moving narrative and each one illustrated again with a matching artwork (signed Giorgia Carteri). Three part series, discovered gradually (on October 25, 2019, March 13, 2020 and finally May 29, 2020), Soilwork playing the mystery card, giving the listener time to fully grasp the vision - first of each unit - and then of the whole, of an ensemble that can reveals itself with exceptional intensity, coherence and fluidity, worthy of praise.
A few people got feet when the first two parts were released and still, too willingly, ask Soilwork to get back to the «
aggressive
» representation they have of the band: «
more violence and rage, please!!
». I won't inflate the ranks of these nostalgic greedy for so-called «
simple and effective
» sounds, whatever they may be, even qualitative ones. Instead I warmly invite them to seize this new offering, now fully completed, and fanially fall for it. The word «
intensity
» is not limited to the level of aggressiveness of the voice, the number of bpm or decibels. It's obvious that Soilwork is now much more «
visceral
» than it used to be in the raw, sharp and direct waves that we were used to long ago. Indeed, much more captivating is this music that grabs us by the navel, that goes deep down and doesn't just pour a purgative sound - like syrup of ipeca - on our ears eager for strong sensations to turn us away from our dreary daylife. As such, listening more attentively to the last offerings would reveal to the skeptics so many subtleties, unsuspected at first. Indeed the level of intensity has increased with this last work. We can only underline once again the collective's capacity to dare question itself, nourish its evolution with energy and envy, and to pose new challenges, whether to its own creativity or to us, the listeners, too inclined to remain stuck in our comfortable little habits, sulking too often the freshness of new ideas.
The Feverish Trinity
is a perfect illustration of this determination to seek ever further. Whether in musical composition, of course, or in the singing, which is constantly gaining in brilliance, or even in the astonishing visual sphere that surrounds the Trinity. But above all, in the rich concept that is its fertile ground. For what carries all the zest of Soilwork's current compositons - and of
The Feverish Trinity
in particular - is the abundance of outside of the box ideas supporting the gushing of these refined sonorities and splendid lyrics, thus nourishing a virtuous circle of creativity. On a very personal level, this is what moves me in music and makes me want to fully grasp it. You don't create to say nothing. Thus, this Trinity is steeped in a concept : «
celebrate the Babylonian Death Goodesses that once made the world a more Feverish and exciting place
». A dystopian universe is created for us, governed by these original representations of death that accompany us in the background as we (re)discover very particular sensations. Forgotten sensations, stifled or constrained, and suddenly revived as essential, to be fully measured against our present reality, at this time when the dead bury the living. We are talking about this full awareness of our mortal essence that drives our vision of the world. And to face our inner demons, what they are inclined to make us do or feel, and to reconsider ourselves when that shadow cast - the inevitability of death - continues to torment us in our tangible truth. And again of all those questions that then fatally arise about our nature and which could be summed up here in one single question: «
what if?
»
«
We have all been feverish. We have all sometimes given in to the temperature rising inside of us, being ridden by a ghost that made us do things we didn't want to do, but it somehow felt good afterwards like a purging of the mortality that confines us and restricts us.
»
In the heart of a Swedish forest, 1975 - Two accomplices compose their own effervescent ritual around a fire, exhilarated by alcohol and music. But very close to them, a dark, disturbing shadow, invisible to their sight, contemplates this moment of abandon, this sort of trance..
.
"Feverish". The aptly named. For this temperature that rises inside us and makes us feverish, eager to grasp everything that would normally seem unattainable. The fever that reveals a buried nature, different, suddenly unchained, and which pushes us to look towards the limits. Feverish, in its lyrics, offers itself at first sight as a prayer - more visceral than simply loving - addressed to this «
missing part
», and composes a wish of complementarity, never achieved. But it can still illustrate something more abstract and universal. Unmeasured, and therefore desperate. This idea of letting go of control, of defying our own impossibilities as a temporary purge of the consciousness of our mortality itself and of all the anguish it feeds. Fatality always nourishes the subject, whatever the level of frenzy to which it is carried, and then the music becomes a constant contrast.
"Feverish" thus begins, with this keyboards pattern, a tad sidereal, quickly supported by a long low line. An invitation to disconnect from the tangible present, to take us to another place and another time. Then comes the attack. All in roarings and sharp strikes. And the words. Spit out. Tinged with a vindictive «
I don't give a damn about
» attitude of brazen audacity. They exult. They demand. To seize with strong force - or rather, to let themselves be possessed. With a form of urgency - precisely dosed - for awareness of the temporality of this fever. The tone is both charged with aggressiveness and envy, with defiance. The rhythmics are in tune with the music, hammering the words together with the voice to drive the point home, or trying to depict the frenetic beat of a pulse boosted by the adrenaline secreted by our central nervous system. But an underlying melancholy remains, marked especially by these contrasting choruses, with their imploring and disarming accents. An awareness of the unattainable also lingers in this background touch that the fiercely dominant can never really suffocate and which, noticeably, knots the throat. So, does this keyboard/guitar dialogue defy this grave feeling or, on the contrary, does it sublimate it? Could the fever fall back despite a final outburst of eloquence, so prompt to hold it back? The poignant violin melody, which comes to the threshold of a final vocal salvo, concludes the purpose with its dramatic response.
«
How a single emotion can overtake your entire being and consume you like an almost setient force. Desperado is about what lies behind and beyond, the places you normally avoid. But they will always be there. Because we all carry them with us. Desperado is an anthem for those who long for a way out.
»
The scene of the outburst opens. The only witness is this black shadow that gradually reveals itself as a double face. One mischievous, split with a satisfied smile, the other severe. The two accomplices illustrate themselves in an outburst of violence, without any more restraint or remorse...
"Desperado". This is the match whose sulphur is scraped out and whose fiery combustion we can no longer stop. And that we throw on the puddle of petrol to make everything burn in a fierce bonfire and forgetful of everything. A natural echo of Feverish, it is the one that represents the step forward. When what the fever has inspired becomes movement. It begins with that ghostly breath that makes its way up the spine. Then it's acceleration. Preceding the implosion. "Desperado" is the most frenetic of the three components of the Trinity. But that frenzy doesn't mean simplicity. Its composition is very rich in contributions, fixing all its originality. Filled with accurately placed patterns, its purpose is at every moment brightly colored and effectively densified. The singing is more ferocious from the start. This time it doesn't spit out its envy, it attacks and takes to task. The narration is more incisive than in the first part. And the rhythm, much more biting, is hammered with force.
Faced to the low verses, however, we find the counterpart of passionate choruses. But without ever losing all the frenetic virulence, because there is no deceleration here. No melancholic keyboard or violin strings this time, it is the letter of Desperado, sustained by this bipolar singing, which carries all this contrast between fever nourished to be explosive and this fine despair. More obscure than Feverish's, it is however known that we are once again navigating on two levels, at the whim of its skilful composer. And it is as easy to get exhilarated by it as it is to get troubled by it. "Desperado" is also the shortest track, which it seems we cannot feast on fully. What we feel then, whether by its duration or its purpose, is this terrible thirst to be quenched, tinged with rage. The whole piece breathes the combustion that governs to a rapid consumption. And we come out of it breathless, but eager to replay the scene, again and again. Of course we do. For its purpose is to offer us to lose ourselves in this dramatic exhilaration. To flirt endlessly with this line between reason and elsewhere.
«
The otherworldy, the emotions your body can't contain and the desesperate measures you take when you feel that there is something out there calling for you, something much bigger than you, but you know that if you could reach it, talk to it, you'd feel a sense of belonging for the first time in your life.
»
An open space, a sunset. A feeling, not of awakening, but just of troubled consciousness. Faces that have lost that glow of mocking arrogance, of defiance. And this shadow, which this time makes itself apparent...
"Death Diviner". The jewel of this triptych. At the same time light on the meaning to give to the whole piece, and a shadow cast. The entity that has guided our steps so far without us realizing it, is finally discovered. "Death Diviner" starts with this motive that any amateur of Enochian language and other «
lacrymological
» concepts will be able to appreciate at its true value. It is not the return to earth. It is this elsewhere whose contemplation hurts. Terribly painful. This sudden awareness of what goes beyond, of what is too far away to be grasped. The passion is thus brought to the highest level, exacerbated. And if your epidermis does not react, if your guts do not wrench to this listening, go your way. "Death Diviner" is a pure concentrate of intensity. Of total despair. Cleverly densified, the singing is sublimated there, taking the emotion to the highest level. The words, troubling, tormented, are fatal here. The rhythmic dazzling as hell. The track, dense and complex, whose successive listenings will only increase the feeling of holding something in one's hands. But the lead guitar deserves all the attention. Because it abandons itself for good. Elusive. Which in its frenzy, which in its terrible pain. Simply overwhelming. Magnifying the purpose. "Death Diviner" ends up leaving the listener stunned when these final touches inevitably leave him in this last note, sweet and sad. This terrible final melancholy. This reality that you cannot escape.
«
You always have that itch, that feeling you could be so much more, if you'd only been somewere else, forever entwined with another soul who knew everything you'd been through, and never judged any of your actions, because it was the only thing you could do at the time.
»
What happens to our two young women under the guidance of this oraison? And of us? I'll leave it up to you to find out for yourself
.
«
Death Diviner doesn't provide the answers. The Feverish Trinity doesn't provide the answers. But they provide a «
What if?
» that might change you life.
» Someone once told me, as a matter of fact, that all creation is presumptuous. But when the composition proves to be finely structured, moving and intense as this one, the presumption turns into a splendid audacity that I feel duty-bound to salute. Hoping, feverishly, that it will not be the last time by far.
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