CHRONIQUE PAR ...
Kroboy
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12.5/20
LINE UP
-Andy B. Franck
(chant)
-Torsten Ihlenfeld
(guitare)
-Milan Loncaric
(guitare+basse)
-Dieter Bernert
(batterie)
TRACKLIST
1)Falling Spiral Down
2)Fire Walk With Me
3)Stained With Sin
4)Redemption In Your Eyes
5)End In Sorrow
6)How Do You Feel
7)Protect Me From Myself
8)Surrounding Walls
9)Frozen
10)All Alone
DISCOGRAPHIE
Déjà près de 3 années écoulées depuis la sortie du précédent méfait de Brainstorm, Liquid Monster. Un laps de temps qui a permis au chanteur Andy B. Franck d'enregistrer pas moins de 2 albums avec son autre groupe Symphorce, brisant la sacro-sainte alternance entre les 2 groupes qui faisait loi depuis son intronisation dans les rangs de Brainstorm en 2000. Largement le temps de recharger les accus donc. Et pourquoi pas espérer un certain renouvellement d'une formule qui commence à s'essouffler ?
Sauf que manifestement, ce n'est pas à l'ordre du jour. Les musiciens (Franck en tête) ont beau clamer haut et fort que ce nouveau matériel est de loin le meilleur jamais composé par le groupe, difficile d'adhérer à ce discours purement promotionnel. Car à vrai dire, les différences ne sautent pas aux oreilles (déjà plus aux yeux, avec cette pochette originale). Tout juste notera-t-on une présence accrue des claviers, supplément habituellement compris dans le package lorsqu'on choisit le duo Sasha Paeth / Miro à la production. Et encore, ils ne sont pas toujours utilisés à bon escient, comme sur la ballade "End In Sorrow". Si le début est original avec le chant grave et mélancolique d'Andy B. Franck, le morceau ne décolle jamais, à cause de ce refrain convenu et surtout bordé de claviers sirupeux du plus mauvais effet. D'une manière générale, si la production sonne un peu plus riche avec son lot de bidouillages à droite à gauche, rien n'interdit de regretter la production sans fioritures mais beaucoup plus puissante d'Achim Köhler.
Autre mauvaise surprise : le morceau d'ouverture, spécialité habituelle de Brainstorm. "Falling Spiral Down" est indéniablement un bon morceau à situer dans la fourchette haute de l'album, mais on n'a pas la sensation d'être collé au mur comme c'était le cas avec "Blind Suffering", "Highs Without Lows" ou "Worlds Are Comin' Through". Du coup, là où on se retrouvait d'emblée dans les cordes, comme une proie à la merci du groupe, on reste cette fois un peu sur sa faim en attendant la suite. Et la suite, c'est le 1er single, "Fire Walk With Me". Là encore, le résultat n'est pas à la hauteur de nos attentes. Voilà un morceau volontaire mais manquant singulièrement de naturel, trop calibré pour le live avec ses chœurs très appuyés. Dans un genre assez similaire, on lui préfèrera l'entraînant "How Do You Feel", dont il est difficile de se débarrasser dès la 1ère écoute. On constatera néanmoins que malgré un certain nombre de très bons morceaux, on ne retrouve pas sur Downburst de « metal-hits » imparables comme pouvaient l'être "Under Lights", "Leading" ou "All Those Words".
Maintenant attention : malgré toutes ces réserves de fan exigeant un peu déçu de prime abord, Downburst reste un album costaud comme un défenseur central de Bundesliga. On y retrouve tout le savoir-faire de Brainstorm en matière de power metal à l'ancienne, tant au niveau speederies que mid-tempo. Les amateurs du genre trouveront largement de quoi assurer leur dose de headbanging quotidien avec des titres comme "Stained With Sin" ou "Protect Me From Myself", qui tiennent la route aussi bien que n'importe quelle Mercedes (OK, pas la Classe A). Sous des dehors assez classiques, "Redemption In Your Eyes" fait également mouche grâce à un excellent refrain où les claviers trouvent cette fois parfaitement leur place. Brainstorm profite même de la fin de l'album pour sortir un peu de l'ordinaire, via d'étonnants arrangements sur le refrain de "Frozen" ou l'atmosphère cool et groovy de "All Alone". Reste qu'à l'heure où l'approche plus moderne de Symphorce commence à porter ses fruits, il semble que les trajectoires des deux groupes soient en train de s'inverser.
À l'arrivée, Downburst nous laisse partagé entre deux impressions ambivalentes. D'une part, la satisfaction de voir en Brainstorm une valeur sûre, qui vient d'accoucher de son 5ème bon album consécutif (belle performance) ; de l'autre, l'inquiétude de voir un groupe stagner sérieusement et dont on peut légitimement se demander s'il n'est pas arrivé au bout de ses limites, tant il peine à se renouveler même après un véritable break. C'est toutefois cette seconde impression qui prédomine, d'où l'arrière-goût un peu amer qui se dégage de ce Downburst.