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CHRONIQUE PAR ...

10
Beren
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 16.5/20

LINE UP

-Thomas Gabriel Fischer
(chant+guitare)

-Erol Unala
(guitare)

-Martin Eric Ain
(basse+chœurs)

-Franco Sesa
(batterie)

TRACKLIST

1) Progeny
2) Ground
3) A Dying God Coming Into Human Flesh
4) Drown In Ashes
5) Os Abysmi Vel Daath
6) Obscured
7) Domain Of Decay
8) Ain Elohim

Triptych:
9) Totengott
10) Synagoga Satanae
11) Winter (Requiem, Chapter Three: Finale)

DISCOGRAPHIE


Celtic Frost - Monotheist



Seize ans se sont écoulés depuis le dernier album de Celtic Frost, Vanity/Nemesis, qui sonna le glas du groupe suisse et son split prématuré. En effet, avec cinq albums au compteur en six ans, dont le triptyque indissociable Morbid Tales (1984)/To Mega Therion (1985)/Into The Pandemonium (1987), Tom G. Fischer et sa bande ont posé les fondements de leur style unique, indéfinissable et ont aussi quelque peu forcé leur destin.

Jamais avares d’expérimentations – prenez le cas du mésestimé Cold Lake (1988), disque de glam/goth complètement inattendu, rois des chroniques extrêmes – Into The Pandemonium a récolté de nombreux zéros pointés, fait rarissime dans le journalisme musical – et surtout génies souvent incompris, ils ont récolté le fruit, pas forcément bon à manger, d’une indépendance farouche et de l’étiquette de précurseurs qu’on leur a apposée un peu rapidement. Faisons maintenant abstraction de tout cela et penchons-nous un peu sur le cas Monotheist, disque très attendu, disque de la reformation partielle du groupe originel (Tom G. Fischer et Martin Eric Ain sont les deux rescapés du split de 1990) et peut-être aussi, disque de la rédemption. La première chose qui frappe à l’écoute, c’est la fantastique impression d’étouffement et de noirceur qui règne sur Monotheist.
En effet, aidé par la production grandiose mais très exigeante de Peter Tägtgren, le disque invite à un recueillement de courte durée : passé "Progeny" - thrash énorme aux décélérations dantesques – et le sentiment d’avoir affaire à un groupe exorcisant tous ses démons intérieurs, l’ambiance devient petit à petit blafarde, lourde, rocailleuse, flirtant dangereusement à partir de la troisième piste ("A Dying God Coming Into Human Flesh") vers le monocorde, le dissonant, l’effrayant, l’éléphantesque et ce, durant une heure et quart. Les guitares sous-accordées et la basse ronflante (le grain de la rythmique explose, à ce titre, le caisson de basses) ajoutent au sentiment d’écrasement intense ressenti à chaque déflagration de basse, à chaque riff de guitare, à chaque coup de butoir inexorable ("A Dying God Coming Into Human Flesh", indescriptible). Le travail accompli sur l’ambiance est phénoménal : la voix de Tom G. Fischer, tantôt rugissante, tantôt inquiétante chaperonne un ensemble décidément très osé, entre le gothique, le doom sombre et poisseux et les accélérations thrash venues de nulle part.
La voix féminine venue du lointain s’écriant sur "Drown In Ashes" tandis que Fischer déclame de façon solennelle son texte, implacable et ésotérique, la rythmique-parpaing de "Os Abysmi Vel Daath", le jeu du « j’accélère, tu ralentis » effroyable observé d’un coin de l’œil sur "Ain Elohim" : le constat est sans appel, Celtic Frost a accouché, visiblement dans la douleur, d’une œuvre effrayante. Mais le zénith de l’indescriptible est atteint sur le triptyque final "Totengott" / "Synagoga Satanae" / "Winter", vingt-trois minutes d’une monstrueuse et littérale descente aux enfers, qui va évidemment remettre les choses à leur place et en apprendre un paquet à tous les groupes extrêmes, qui, pour le coup, sont littéralement déposés à des années-lumière de ce que pratique Celtic Frost ici. Je ne vous ferai pas l’affront de décrire par les mots ce triptyque, mais sachez tout simplement qu’il s’agit certainement là, désormais, d’une des pièces maîtresses du genre, d’une de celles qui vous prennent aux tripes, doucement, lentement, pour ne plus vous lâcher ensuite. Un chef-d’œuvre, ni plus, ni moins.


Monotheist est, sans aucun doute possible, la preuve par le son du meilleur come-back, et de loin, que l’on ait observé ces dernières années. Surprenante bande-son, compacte et mal dégrossie, des tréfonds d’une âme meurtrie et en colère, porte-parole d’une imagerie forte (à ce titre, l’enrobage du disque est un des plus aboutis que j’aie pu observer depuis longtemps, doté d’une symbolique certes éculée, mais tellement bien adaptée à l’ambiance), ce disque, véritable oraison funèbre, est tout simplement gigantesque. Un des meilleurs albums de cette année.


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