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CHRONIQUE PAR ...

97
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 18/20

LINE UP

-Thomas Gabriel "G. Warrior" Fischer
(chant+guitare)

-Dominic Steiner
(basse)

-Reid "Reed St. Mark" Cruickshank
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement:

-Claudia-Maria Mokri
(chant sur 2, 6 et 10)

-Wolf Bender
(cor sur 1, 4 et 10)

TRACKLIST

1) Innocence and Wrath
2) The Usurper
3) Jewel Throne
4)
Dawn of Megiddo
5) Eternal Summer
6) Circle of the Tyrants
7)
(Beyond the) North Winds
8) Fainted Eyes
9) Tears in a Prophet Dreams
10) Necromantical Screams

DISCOGRAPHIE


Celtic Frost - To Mega Therion
(1985) - doom metal thrash metal multiforme - Label : Noise Records



Dans la liste des années métalliques magiques, on retrouve bien souvent 1986 à la première place. Forcément, ce millésime a vu naître rien moins que Reign in Blood, Masters of Puppets, Peace Sells... But Who's Buying? et, dans une moindre mais teutonne mesure Pleasure to Kill et Eternal Devastation. De beaux bébés. Mais fichtre, 1985… 1985 est à l’image de ses quatre pièces maîtresses, sombres, moins clinquantes, mais ô combien redoutables. Des pièces encore plus maîtresses à mon avis - ce n’est qu’un avis, hein - que celles sorties l’année suivante. Nommons-les et agenouillons-nous. Sans ordre précis: Hell Awaits (Satan), Spreading the Disease (Finesse), Seven Churches (Bête Rampante) et To Mega Therion (Bête Rampante). Attardons-nous sur ce dernier.

En lecteurs attentifs, vous aurez remarqué que j’emploie le même qualificatif pour Seven Churches et To Mega Therion. C’est fait exprès. Du côté de Frisco comme à Zürich, le but est le même: obscurcir le metal. Venom avait lancé un nom, Possessed et Celtic Frost le font réalité. Certes, le terme de black metal désigne maintenant un autre type d’agression sonore, mais n’empêche, vous m’avez compris. Le metal est obscur ou il n’est pas. Deux groupes mythiques, deux manières similaires de faire les choses. Similaires, mais pas identiques. Possessed tarabiscote, recroqueville le riff, le rend chaotique, malsain. Un énorme mille-pattes. Celtic Frost, lui, épure la dissonance. Là où le « Big 4 » enrichit la musique, Celtic Frost l’appauvrit sciemment. Et nous savons bien que ce sont les pauvres qui ont le plus de chance d’entrer dans la demeure du Seigneur. Seigneur métallique et cornu en l’occurrence. Peu de solos, riffs simples et lourds qui s’enchaînent souvent à vitesse grand V. Un anaconda.
L’œuvre initiée de manière plus brute et naïve avec Morbid Tales, pour ne pas parler de Hellhammer - mot longtemps tabou pour Thomas Warrior, même si "Triumph of Death"… bref… - est achevée avec plus de maîtrise encore sur To Mega Therion. Celtic Frost y pose également les premiers jalons de la sacro-sainte ambiance babylonienne, qu’ils reprendront et raffineront sur l’album suivant, avant que plein d’autres groupes, Therion (justement) et Septic Flesh en tête, ne s’engouffrent dans la brèche nabuchodonosorienne. D’hymne en hymne, Thomas et sa bande nous pétrifient. Une telle simplicité, une telle grandeur… Il suffit de mettre le pied dans "The Usurper" pour se faire avaler par la bête à la puissante mâchoire et ne se réveiller de ce plaisant cauchemar qu’une fois que Claudia-Maria la pionnière termine de chanter. Entre temps, l’on a subi les assauts de "The Usurper", la rythmique chaloupée de "Jewel Throne", les trompettes [ndlr: en fait, un cor] de "Dawn of Megiddo", et bien sûr, la mythiquissime "Circle of the Tyrants – Uh !". Mais bon, que puis-je vous apprendre, vous qui avez usé l’album à force de l’écouter ? Vous savez parfaitement à quel point l'urgence et le mal-être habitaient (habitent ?) le créateur de cette œuvre.

« Innocence and Wrath » ? Quelle innocence y-a-t-il à pervertir à ce point le bon vieux rock’n’roll de nos aïeux ? Aucune. Celtic Frost fait partie de la bande de noircisseurs sadiques qui a changé le cours de l’histoire électrique. Bien avant Monotheist, To Mega Therion est leur arme principale, qui scelle le sort des générations de métalleux à venir. Jouissance and Wrath. Amen.


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