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CHRONIQUE PAR ...

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Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 14/20

LINE UP

-David Readman
(chant)

-Stephan Forté
(guitare)

-Richard Andersson
(claviers)

-Franck Hermanny
(basse)

-Dirk Bruinenberg
(batterie)

TRACKLIST

1) Second Sight
2) The Inner Road
3) In Nomine ...
4) The Stringless Violin
5) Seven Lands Of Sin
6) Order Of Enlil
7) Sanctus Ignis
8) Panem Et Circences
9) Immigrant Song
10) Niflheim

DISCOGRAPHIE

Sanctus Ignis (2001)
Underworld (2003)
Dominate (2006)
Archangels In Black (2009)
Life (2017)

Adagio - Sanctus Ignis



"Baffe" [baf] : nom féminin, familier : rencontre souvent brutale entre une main et une joue. Synonymes : beigne, calotte, claque, gifle, soufflet, torgnole. Voila, doctement explicité, ce que votre serviteur a ressenti lors de sa première écoute de ce Sanctus Ignis, en 2001. Ça a été effectivement brutal, et assez douloureux. Il faut dire qu’à l’époque, le metal progressif (ici, teinté de néo-classique) reposait sur le nom des deux ou trois grands groupes qui monopolisaient la dite scène, à savoir – et sans surprise – Symphony X et Dream Theater, entourés d’une constellation de groupuscules qui tentaient souvent sans trop de succès de tirer leur épingle du jeu en leur collant aux basques. C’est dans ce contexte qu’Adagio, mené par un inconnu de 24 ans – français de surcroît, pour faire un peu le chauvin – a réussi le tour de force d’imposer son style dans l’hexagone et au delà.

Cet inconnu, qui l’est déjà moins aujourd’hui, s’appelle Stephan Forté et est insolemment doué à la six cordes (ou plutôt la sept cordes, d’ailleurs). Mais pas seulement : le bonhomme cumule les défauts, et se trouve être en plus un compositeur très doué, assurément doté d’un bagage théorique suffisamment conséquent pour que ses œuvres soient riches, complexes et originales. Et, comme si ça ne suffisait pas, il sait s’entourer de musiciens dont la réputation n’est plus à faire. Jugez plutôt sur cet album : David Readman au chant (Pink Cream 69), Dirk Bruinenberg (Elegy) à la batterie et le grand Richard Andersson aux claviers. Pour un premier album, difficile de faire mieux : une sorte de dream team menée par un petit frenchy nouveau dans le milieu professionnel ; ça n’était malgré tout pas gagné d’avance.
Si Sanctus Ignis fut souvent taxé de « chef d’œuvre » à sa sortie, force est de constater avec le recul que nous ne sommes pas là en présence de l’album ultime mais disons, modestement, d’un très bon album. Malgré des influences parfois un peu marquées (en particulier Symphony X, mais nous sommes très loin d’une éventuelle accusation de plagiat ou d’un manque d’inspiration coupable), Adagio réussit là l’exploit de proposer une identité forte et déjà très marquée par la personnalité de Forté dès le premier album. Techniquement, il n’y a rien à redire : on l’a dit, les musiciens présents sur Sanctus Ignis sont des pointures dans leur domaine, et la production de l’album, si elle n’est pas parfaite, n’est pas en reste non plus et met bien en valeur la complexité des compositions de Forté.
Sanctus Ignis compte un certain nombre de bombes, qui lors de sa sortie ont explosé aux visages des auditeurs, et le premier titre en est un bon exemple. Le ton est donné dès le début : intro symphonique, on enchaîne avec un gros riff, un peu de shred et puis David Readman entre en scène, et déjà, on ne peut qu’être conquis par ses lignes de chant énergiques et puissantes. Forté distille la mélodie et n’hésite pas à enchaîner des passages aux rythmiques complexes avec des refrains plus posés destinés à envahir la mémoire auditive de l’auditeur. Et ça marche : des thèmes forts comme celui d’"In Nomine…", le refrain de "Second Sight", les lignes vocales alambiquées de "Panem Et Circenses" : l’auditeur est constamment soumis à un stimulus efficace qui le pousse à aller plus loin dans l’écoute de ce Sanctus Ignis.


Bien sûr, en ce bas monde point de perfection : l’album enquille un certain nombre de défauts et de faiblesses, comme le titre instrumental "Order Of Enlil", plutôt dispensable, ou certain passage du longuet "The Seven Lands Of Sin" qui nous font presque réprimer un bâillement. On sent encore un léger tâtonnement lorsque Forté semble s’épuiser à densifier ou complexifier certains passages au-delà du raisonnable. Ne blâmons pas l’intention : on verra assez vite qu’une fois mieux maîtrisé, son talent va lui ouvrir tout grand les portes du succès. Mais pour l’heure (c’est à dire en 2001), ce Sanctus Ignis est tout à fait savoureux pour peu qu’on arrive à mettre de côté les défauts inhérent à tout premier album (ou presque). On signalera une reprise d’"Immigrant Song" des Led Zeppelin, qui au final sonne plutôt bien sans dépasser pour autant le statut de bonus sympathique de fin d’album. On retiendra donc de cet galette la surprise qu’il avait provoqué à sa sortie, et malgré ses défauts, il prendra sa place sans rougir parmi les albums de qualité de metal progressif symphonique.


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