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CHRONIQUE PAR ...

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[MäelströM]
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 14/20

LINE UP

-Layne Staley
(chant+guitare)

-Jerry Cantrell
(guitare+chant)

-Michael Starr
(basse)

-Mike Inez
(batterie)

TRACKLIST

1)Grind
2)Brush Away
3)Sludge Factory
4)Heaven Beside You
5)Head Creeps
6)Again
7)Shame In You
8)God Am
9)So Close
10)Nothin' Song
11)Frogs
12)Over Now

DISCOGRAPHIE


Alice In Chains - Alice In Chains
(1995) - rock grunge - Label : Columbia



J’ai mis du temps à apprécier ce disque… Beaucoup de temps! C’est simple, il a passé deux ans sur mon étagère, j’ai du l’écouter autant de fois. Et puis j’ai eu un flash. Sur le huitième morceau plus précisément: "God Am". Aucune idée de pourquoi celui-là, aucune idée de pourquoi maintenant. Depuis j’arrive à apprécier ce disque. Je ne sais pas s’il vous fera la même impression, j’espère que non, mais si vous le trouvez mauvais, ce témoignage poignant pourra au moins être un espoir pour vous de finir par le trouver correct, voire excellent.

Alice In Chains, groupe formé à la fin des années 80, attrapé de justesse par la vague grunge, pratique (alors en fin de carrière) un rock lourd et gras cerné de guitares fortement influencées par le heavy-metal. Cette chronique n’est bien sur pas là pour résoudre la fameuse question « Alice In Chains était-il un sous-Nirvana? », que je laisse aux blaireaux qui n’ont pas encore compris que, même faisant partie de la même vague musicale (contre leur gré, d’ailleurs), les deux groupes n’ont pas grand-chose en commun. Différence majeure: ce groupe fait peur. Mais alors vraiment! Tout sur ce disque fait atrocement flipper. Les voix, les guitares, la batterie, les paroles… Parlons-en des paroles: si la période Dirt (leur chef d’œuvre) était remplie de thèmes brutaux, dérangés et authentiquement malsains, toutes les atmosphères décrites par Staley (et Cantrell dans une moindre mesure) se retrouvaient dans une joyeuse boucherie sanguinaire qui vous donnait envie d’éclater votre chaîne avec une chaîne quand passait le Chains. Rien d’inutilement violent cela dit, une simple œillère à bonheur, une vision de la vie passée au kaléidoscope de la haine.

Ce disque est différent. Le groupe n’est pas là pour se battre, il a lâché la partie. Cet album n’est pas violent. Si l’Alice In Chains ’92 était homicide, le ’95 est suicide. Des morceaux tels que "Sludge Factory" ou "Grind" sont là pour nous le cracher. « In the darkest hole / You’d be well advised » débute Staley. L’emballage a d’ailleurs été très soigné, un chien à trois pattes aux yeux jaunes implore sur la front, un freak à trois jambes nous sourit sur la back, et des bestioles plus laides les unes que les autres attendent encore dans le livret. Metalisant le punk-rock de l’époque, cherchant à cracher le plus de lourdeur possible, les sonorités graves et lentes des guitares ne sont pas sans rappeler Black Sab’. Il suffit d’entendre les couplets saccadés de "God Am" ou les horribles distorsions de "Head Creeps" pour cerner toute la crasse du groupe. Même quand les guitares viennent accélérer le rythme et descendre le manche un peu plus bas pour atteindre les aiguës, tout semble éternellement écraser par une fatalité noire qui se fait un malin plaisir d’effacer la légèreté.

Pas très pop, donc… Et ce n’est pas la durée des morceaux qui viendra contredire ce constat: Seulement deux chansons en dessous de quatre minutes. Les deux morceaux terminaux, "Frogs" et "Over Now", sont des réussites parfaites dans l’exercice de la longueur. Enfonçant encore le clou dans les boucles tordues et les ambiances destroy, les deux guitares de Cantrell et Staley se répondent à merveille, tout comme leurs voix, qui prennent de sombres accents de mélopées dégénérées. Si Staley ne peut convaincre tout le monde avec son timbre plaintif, on ne peut que reconnaître que cela colle à merveille avec les thèmes développées par le groupe. L’exercice de la ballade également est correctement développé (quoi que manquant un peu d’originalité), avec "Heaven Beside You" et "Shame In You", la première, cool et bluesy, étant devenue un vrai morceau de bravoure depuis la sortie du disque. Cela n’empêchera pas Alice In Chains de retomber immédiatement dans la saturation, les morceaux terrorisants étant majoritaires ici, écoutez donc les intonations de Staley sur "Brush Away"… Cet homme était vraiment malade.

En fin de compte, c’était peut-être ça qui a fait que je n’accrochais pas. Ce groupe était trop morbide et désespéré pour rentrer dans la catégorie punko-grungy. La belle affaire! Et pourtant il a des arguments, la batterie de "Head Creeps" résonne dans la tête, les refrains de "God Am" ne lâchent plus, et je ne vous parle même pas des délirantes parties de guitares arrachées à "So Close" ou "Grind". On frissonne devant tant de bizarrerie assumée. "Over Now" qui clôt ce chapitre est d’ailleurs le morceau le plus agréable et le plus joyeux à entendre du disque (ce qui n’est vraiment pas le cas des paroles), comme si Alice In Chains tentait de nous réconforter avant de sortir de l’épreuve morale que constitue son écoute… C’est vrai quoi, il n’y a pas de quoi déprimer; après tout, le groupe ne fera qu’engendrer des discussions aussi stupides que la comparaison avec Nirvana, passant ainsi à côté d’une reconnaissance méritée, et Staley ne fera que se suicider au speedball! « Well it’s over now / We pay our debt sometime… »




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