CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Marcus Bischoff
(chant)
-Maik Weichert
(guitare)
-Alexander Dietz
(guitare)
-Eric Bischoff
(basse)
-Matthias Voigt
(batterie)
TRACKLIST
1) Godiva
2) Land Of The Upright Ones
3) Die Stürme Rufen Dich
4) Fallen
5) Hunters Will Be Hunted
6) You Will Be Godless
7) Valhalla
8) Antagonized
9) Like Gods Among Mortals
10) 53 Nations
11) Beyond Redemption
DISCOGRAPHIE
Au moins, on ne peut pas taxer Heaven Shall Burn d'opportunisme ou de retourner sa chemise à chaque album. Droit dans leurs bottes depuis la création du groupe à la fin des années 90, les Allemands ne dévient pas d'un poil de leur deathcore mélodique, avec de petits ajustements ici ou là sur le taux de mélodie compris dans leurs compositions. Mais aucune concession n'est faite dans l'optique brutale de leurs morceaux – et c'est tant mieux.
Car difficile de le nier, l'aspect mélodique, particulièrement présent sur ce septième album Veto, en aurait poussé plus d'un à inclure du chant clair sur les refrains (avec vocoder et autotuning pour faire hype à mort), mais pas Heaven Shall Burn. Sans surprise pour les connaisseurs, donc, Marcus restera durant tout l'album en chant agressif, avec cette voix toujours aussi reconnaissable et puissante mais manquant – le reproche lui a déjà été fait – de nuances et d'expression. Mais elle donne assurément une identité solide au groupe, et dès les premières secondes de rage de "Godiva", on retrouve avec plaisir ce qui fait de Heaven Shall Burn l'un des groupes phares du mouvement deathcore de la décennie passée.
Pour autant, que nous apporte ce Veto en 2013 pour le fan qui a déjà bien pratiqué les albums précédents ? Autant le dire tout de suite : pas grand-chose. Bien sûr, il y a de bons titres (la brutale "You Will Be Godless", l'imposante "Like Gods Among Mortals" ou la très mélodique "Godiva", avec ce petit côté Children Of Bodom pas déplaisant) mais le côté fidèle évoqué dans l'introduction saute au visage en donnant un côté déja-entendu à Veto. Déjà, la production, toujours aussi massive (presque trop, d'aucuns l'auraient aimée plus aérée) et très fidèle à ce qui fait le son du groupe (Tue Madsen aux manettes) et ce même si le groupe se plaît à dire que le son a été revu en profondeur. Pas flagrant. On passera sur la couverture, une sublime peinture du 19e siècle dont le choix est par principe très discutable, même si les paroles de la première chanson traitent de l'histoire derrière cette œuvre.
On sera par contre, pour le coup, surpris par la reprise de "Valhalla", titre mythique des compatriotes de Blind Guardian, au milieu de l'album quand traditionnellement on place la reprise en fin de tracklist. Du coup, l'auditeur écoutant un peu distraitement l'album se retrouve en terrain étrangement connu en milieu de CD. Reprise, bien sur, à la sauce Heaven Shall Burn, c'est à dire bien burnée et avec un chant agressif : le résultat est intéressant à défaut d'être sensationnel, et ce malgré la participation de Hansi lui-même qui vient pousser la chansonnette sur le refrain. Étrange concept, cela dit, que de faire appel au chanteur originel du groupe dont on fait la reprise... Le reste de l'album se partage entre mélodies, gros riffs et double pédale et s'achève sur la très mélodique "Beyond Redemption" qui clôt joliment l'album sur une note plus posée.
Guerre, religion, défense des animaux : Heaven Shall Burn ne renie pas les thèmes qui lui sont chers, restant en terme de parole également fidèle à son propre héritage, ne parvenant donc à aucun moment à surprendre sur Veto. Il appartient à l'auditeur de décider si cela joue ou non en la faveur de cet album, nous nous bornerons à le considérer comme un bon album, un jalon de plus dans la discographie des Allemands mais certainement pas de ceux qui feront date.