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CHRONIQUE PAR ...

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Bigduff
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 14/20

LINE UP

-Dave Mustaine
(chant+guitare)

-Glen Drover
(guitare)

-James Lomenzo
(basse)

-Shawn Drover
(batterie)

TRACKLIST

1)Sleepwalker
2)Washington Is Next
3)Never Walk Alone...A Call To Arms
4)United Abomination
5)Gears Of War
6)Blessed Are The Dead
7)Play For Blood
8)Set Me Free (A Tout Le Monde)
9)Amerikhastan
10)You're Dead
11)Burnt Ice

DISCOGRAPHIE


Megadeth - United Abominations
(2007) - thrash metal - Label : Roadrunner Records



Il y a trois ans, Megadeth ressuscitait et faisait renaître avec lui des fans désorientés aux regards vides, comme des créatures trop longtemps privées de lumière. L’album The System Has Failed, conséquence logique et attendue de cette résurrection, ne nous avait pas éclaboussés de sa perfection. Mais il avait su, avec le temps, nous montrer assez de qualités pour être qualifié de bon album, ce qui pour des milliers de groupes insignifiants équivaut à la consécration suprême. Les métalleux étant des gens ingrats et par essence insatisfaits (vous imaginez les gothiques… et les progueux…), ils n’ont pu s’empêcher de jeter la première pierre – et tout un tas d’autres d’ailleurs – à United Abominations avant même de l’avoir écouté, et encore plus après l’avoir écouté quoi… une ou deux fois ? Décidément, l’expérience The System Has Failed n’aura servi d’exemple à personne.

Tout avait pourtant bien commencé. J’avais acheté l’album le jour J de sa sortie, j’étais rentré de la Fnouc plutôt rapidement en braquant Reign in Blood sur un chauffeur de bus horrifié, et j’avais même trouvé dans mon congélo assez de glace chocolat-citron pour entamer la première écoute de United Abominations dans les meilleures conditions possibles. Tout roulait, jusqu’à ce que j’appuie sur « play ». Vous avez déjà été plongé dans une abîme de douleur et d’incompréhension ? Non ? Même en regardant le jeu des boîtes d’Arthur ? C’est ce que j’ai ressenti, et comme bien d’autres j’ai vomi ma haine de l’univers sur les forums de France et de Navarre, pas forcément sur les plus appropriés d’ailleurs (le site « catholicisme et point de croix » m’a banni en m’excommuniant dans la foulée, pour faire bonne mesure). Mais j’avais tort.

L’empressement à descendre des albums tout juste sortis est un phénomène qui frappe presque exclusivement les groupes majeurs ayant plus de vingt ans de carrière. Il a cela de terrible qu’il fait souvent appel à de sacrées doses d’hypocrisie et de mauvaise foi. Vous y avez tous été confrontés un jour, je ne vous ferai donc pas un dessin mais si ce n’est pas le cas, attendez que Metallica ou AC/DC ressortent un album et vous verrez ce que ça donne. United Abominations n’avait aucune chance dès le départ. Tout le monde savait qu’il n’y aurait pas de Rust in Peace ou de Countdown to Extinction part II, parce qu’on n’est plus au début des années 90, parce que les failles temporelles ça n’existe pas, parce que Mustaine ne se drogue plus et compose tout seul dans son coin depuis des lustres et qu’aucune bonne idée ne pourrait émerger de son énième nouveau line-up, composé certes de très bons techniciens mais qui ont tous le charisme et la créativité d’une planche à découper (je pense aux frères Drover, qui représentent quand même la moitié du groupe). Tout ce qu’on pouvait avoir – sauf miracle et ça arrive dans le métal, ne soyons pas fatalistes non plus – c’est un bon album. Et c’est si terrible que ça, de sortir juste un bon album ?

Parce que United Abominations est un bon album. Il ne transpire pas le génie flamboyant de ses illustres aînés, c’est clair et c’était prévisible, mais il n’est pas la daube infâme que certains cherchent à abandonner à la vindicte populaire. Quand on commence par "Sleepwalker" et plus encore par "Washington is Next", on ne peut pas être foncièrement mauvais. Je dirais même que s’il y en avait eu dix comme ce dernier sur l’album, on aurait pu d’office ériger des statues sur toutes les places du pays ou bien – hypothèse plus réaliste – faire péter les charts métal pour 10 ans. Cette incroyable intro à la Maiden (pour la ligne de basse et les harmonies principalement, mais sans la poussière et le déjà-vu qui va avec) et le morceau – remarquablement construit et diablement entraînant – qui lui succède, c’est clairement la bonne surprise de l’album comme l’avaient été "The Scorpion" et "Die Dead Enough" pour The System has Failed il y a quelques années.

Pour le reste, c’est peut être un ton en-dessous mais ça n’est jamais désagréable. Mustaine nous avait habitués depuis toujours à faire cohabiter sur ses albums – même les plus légendaires – des morceaux de la mort qui tue et de sombres étrons. Ici, ce n’est pas le cas (je veux dire : y’a pas de sombres étrons quoi), et c’est vraiment surprenant. Il y a bien sûr une exception, une seule mais elle crève un peu l’écran, c’est cette $%§@ de version 2007 d’"A tout le Monde". Vous l’avez matée sur le site officiel, et en personnes sensées que vous êtes, vous l’avez immédiatement détestée. C’est bien normal : elle n’apporte rien, mais alors rien du tout à l’ancienne, l’intervention de la mère Scabbia est aussi inappropriée qu’irritante – le thrash étant une affaire d’hommes – et sa finalité est pour le moins douteuse. MTV voulait son clip, il l’a eu, les ados ricains s’en réjouiront. Ceux qui ont acheté l’album, eux, maudiront le Grand Capital en silence. Je finirai le tour du propriétaire en évoquant "Gears of War", assez quelconque sur album mais très efficace en live (l’expérience est récente), "Blessed Are The Dead", mélodique, faussement dark, remarquablement servi par ses lyrics et son break génial, "Play For Blood", qui peine à se lancer pour groover ensuite furieusement et, allez, "Never Walk Alone… A Call To Arms", qui n’est pas sans rappeler la période Cryptic Writings et le titre "Vortex" en particulier. Tout cela est bien bon, et s’apprécie tranquillement en terrasse un cocktail à la main. Ou pas, c’est vous qui voyez, mais quoiqu’il en soit, il n’y a vraiment pas de quoi allumer un feu, bien au contraire.


United Abominations est un album qui ne vous mettra pas à genoux dès la première écoute, ni même dès la deuxième, mais qui progressivement saura vous dévoiler ses qualités, à condition toutefois que vous lui en laissiez le temps, et que vous ne le surestimiez pas. Plus homogène que The System has Failed, d’où le demi point en plus, il ne boxe pas et ne boxera jamais dans la catégorie de ceux qui ont fait la légende de Megadeth mais il est tout à fait sympathique et je trouve qu’en 2007, après 22 ans de carrière, c’est déjà pas si mal.


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