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CHRONIQUE PAR ...

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Cedric
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 13/20

LINE UP

-Jonathan Davis
(chant+Kornmuse)

-James Shaffer
(guitare)

-Reginald Arvizu
(basse)

-Ray Luzier
(batterie)

+guests

TRACKLIST

1)Chaos Lives In Everything
2)
Kill Mercy Within
3)
My Wall
4)Narcissistic Cannibal
5)
Illuminati
6)
Burn The Obedient
7)
Sanctuary
8)
Let's Go
9)
Get Up!
10)Way Too Far
11)Bleeding Out

12)
Fuels The Comedy
13)
Tension

DISCOGRAPHIE


Korn - The Path Of Totality
(2011) - ambient Korn en mode dubstep, Jon Davis en kilt et en casquette - Label : Roadrunner Records



« Korn. Korn. C’est pas rien, Korn. En y réfléchissant, c’est ni plus ni moins que LE groupe majeur des 90’s, plus gros que Nirvana, insaisissable, novateur, irrattrapable. Korn c’est le groupe par qui le scandale arrive, avec juste quelques mots jetés à la face du monde en 94… Are You Ready?! Et paf, la machine se lance, écrase tout, véritable rouleau-compresseur qui transforme tout en or, qui laisse derrière lui un sillon de groupes oubliés depuis, pour la grande majorité… Mais aujourd’hui, Korn… Ils font rêver qui ? »

Bon, ce n’est un secret pour personne, les mecs de Baskerfield, depuis 2005 (7 ans !), naviguent en eaux troubles. Si le départ de David Silveria n’a pas plombé le groupe, il a achevé de détruire l’entité "Korn", déjà sérieusement ébranlée par la fuite de Brian "Head" Welch, parti chez les chrétiens de sa paroisse pour devenir le Walker Texas Ranger du rock. Musicalement, après un sans faute jusqu’à Untouchables inclus, qui avait montré un groupe en constante évolution, les ennuis ont commencé. Retournement de veste pour attirer un peu plus de kids avec un "retour aux sources" pas vraiment assumé (Take A Look In The Mirror en 2003), puis finalement virage Nine-Inchesque, bien négocié, qui reprenait là où les choses s’étaient arrêtées avec Untouchables, mais subissant de plein fouet la perte de Head sur les arrangements de grattes (See You On The Other Side, en 2005), semi-plantage, à la fois sur l’aspect qualitatif et commercial, avec le Untitled en 2007, qui restait dans la même veine, disons pudiquement, « mature »…
…Un MTV Unppluged en demi-teinte puis un nouveau retournement de veste (euh non, « retour aux sources ») avec le moyennement bon mais très putassier III Remember Who You Are où le Korn à trois pattes essayait de nous vendre du rêve et de nous faire croire que oui, ils étaient encore sacrément torturés dans leurs vies, et que oui cette douleur avait besoin d’être extériorisée. Ajoutez à tout ça un Jonathan Davis qui semble plus s’amuser en solo qu’avec son « vrai » groupe et vous obtenez une deuxième moitié de vie presque aussi riche en rebondissements que la première, mais nettement plus bordélique, et vachement moins honnête. Pour autant, la mouture actuelle du groupe semble en forme, les sorties continuent à s’enchainer et les projets avancent bien. Annoncé jusqu’en juin dernier comme devant être une sorte d’EP expérimental, The Path Of Totality, où Korn devait composer avec différents acteurs de la scène dubstep américaine, devient finalement un album complet, avec onze vrais morceaux (treize suivant l’édition). Korn en dubstep ? Sur le papier c’est intéressant, d’autant que le groupe a prouvé dans le temps qu’il savait expérimenter.
Donc quoi ? Et bien, plouf, rien de révolutionnaire ni de choquant à l’horizon, pas d’arrachages de cheveux, ni de futurs tas de CDs éparpillés et brûlés à l’essence à Zippo sur un trottoir par des fans furieux et trahis. The Path Of Totality, c’est un peu comme si III... n’avait pas existé. L’histoire reprend après les incursions électro de See You… et de l’Untitled. Les titres se suivent, se ressemblent parfois (le refrain de "Chaos Lives In Everything", c’est celui de "No One’s There" non ?), c’est agréable mais le groupe n’explose jamais vraiment. Première cause : absence presque entière dans le spectre sonore de Munky. A l’image de l’opus 2007 d’ailleurs. L’accent a été porté sur la musicalité des morceaux et pas sur les riffs si particuliers du guitariste. De même, la section rythmique, formée par le très bon Ray Luzier et Fieldy, est transformé en une série de beats qui habille les chansons. Reste quoi du coup ? La voix de Davis qui, il faut l’avouer, chante de mieux en mieux. Le monsieur maitrise depuis quelques années tous les aspects de son organe et il faut se pincer pour se dire que c’est bien le même gars qui avait posé, un jour, sa voix sur "Blind", "Clown" ou "Fagget". Le type est devenu un sacré chanteur. Incroyable.
Du coup le bilan se fait mitigé. Oui Davis chante bien. Il a complètement abandonné l’aspect « agressif » de la chose (sauf quelques "growls" en background ou à la limite sur "Get up!" ou "Way To Far" par exemple) mais c’est loin d’être une faiblesse tant les morceaux s’avèrent être de petites pépites de mélodies. Oui les arrangements "électro" passent bien, mais il n’y a pas trop de surprise puisque des morceaux comme "Kiss", "Killing","Throw Me Away" ou "Open Up" avaient déjà prouvé que le groupe savait comment tromper son monde. Mais il y a un mais. Comme le disait Constantine, "Always a catch", y a quelque chose derrière tout ça : oui c’est bien fait mais c’est vide. Voilà. The Path Of Totality, c’est un album plein de vide, tout s’enchaine sans accrocs, sans aucune odeur nauséabonde, tout y est bon et bien cousu mais honnêtement, la pêche de Korn, le petit truc qui en fait un grand groupe, là-dedans, c’est où ? Les parties qui vous font taper du pied, celles où l’émotion subjugue tout, celles où la colère est seule maître, celles où la mélancolie vous chope aux tripes et ne vous lâche plus ? Nulle part. Et là, oui, c’est une belle erreur : pour la première fois de sa carrière, le groupe n’émeut pas, le groupe est transparent, le groupe ne remue rien tout en proposant du bon son. Moyen quoi.


C’est donc un disque générique sans saveur particulière, loin du plantage, mais sans génie. Korn devrait essayer la formule utilisée par le fameux groupe en « T » et en « ool » : moins d’albums, plus léchés, moins de chansons au goût d’inachevé, moins de présence… Dommage d’être passé à côté d’un très bon EP et de devoir se farcir un album entier… A trop vouloir peser d’un côté, Korn a oublié un élément essentiel : SON identité. A écouter deux-trois fois, par curiosité, en attendant une bonne pondération dans les envies de ces quadras pleins d’idées. Si le prochain va dans cette veine, en plus abouti, ça va tuer. C’est sûr.


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