CHRONIQUE PAR ...
Ronnie
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14.5/20
LINE UP
-Thomas Vikström
(chant)
-Lori Lewis
(chant)
-Snowy Shaw
(chant)
-Christofer Johnsson
(guitare)
-Christian Vidal
(guitare)
-Nalley Pählsson
(basse)
-Johan Koleberg
(batterie)
+
-Waldemar Sorychta
(guitare)
TRACKLIST
1)Introduction/Sitra Ahra
2)Kings of Edom
3)Unguentum Sabbati
4)Land of Canaan
5)Hellequin
6)2012
7)Cú Chulainn
8)Kali Yuga Part III
9)The Shells Are Open
10)Din
11)Children of the Stone: After the Inquisition
DISCOGRAPHIE
« Tiens, tiens, tiens, ça suffit de glander, il n'y a plus personne, mais on se remet au boulot !». Christofer Johnsson, quelque part en 2009. Une reprise d'activité et un nouvel album, d'ailleurs dur de chroniquer un opus comme ça. Therion, c'est une musique difficilement jugeable, on aime ou on déteste, mais il est difficile d'y rester insensible. Le genre d'album qui demande un nombre conséquent d'écoutes pour pouvoir être cerné. Celui-ci encore plus. Pure daube ou génie ? À vous de trancher, voici quelques éléments pour vous forger un avis.
Expliquons rapidement la genèse de Sitra Ahra. A la base il y avait l'album X, l'album Y et l'album Z, tous les trois devaient former une trilogie, seuls deux ont été enregistrés (Soit le X et Y, Lemuria et Sirius B dans leur nom définitif) et du coup... il y avait des morceaux en plus à exploiter. Ensuite le groupe a voulu tenter quelque chose de différent avec Gothic Kabbalah au lieu de se servir de ce qui était déjà écrit, l'idée de la trilogie est tombée à la trappe les morceaux les plus intéressants de l'Album Z ont été gardés pour constituer environ la moitié de Sitra Ahra, voici pourquoi il y a de nombreuses parties rappelant cette époque. Therion était arrivé au meilleur de sa forme avec ce Gothic Kabbalah absolument dantesque et surtout un line-up d'enfer où le tout aboutissait à un équilibre en créant une réelle complémentarité, c'était sans compter que ce système était très fragile.
Là où Lemuria et Sirius B (bien qu'ils soient à compter comme un seul album) étaient très symphoniques, l'avant-dernier album était plus à base de parties chantées (d'ailleurs, seul le remplacement de Mats Levén par Vikström est notable ici) et non de chœurs contrairement à ceux-ci. Là, nous sentons très bien que Sitra Ahra était composé à cette même période. Bref, nous disions qu'il était pour l'instant impossible de réellement juger ce disque... tout dépend des goûts ; et oui, nous ne sommes pas obligés d'aimer toutes les périodes d'un groupe surtout lorsqu'une qualité que l'on ne peut certainement pas enlever au père Johnsson c'est sa capacité de recherche et d'exploration. Chaque album prêche dans une personnalité différente. Celui-ci... C'est la base psychédélique, une facette peu explorée pour l'instant pour les Suédois.
"Land of Canaan" est l'exemple de 10 minutes de metal psychédélico-symphonique, "Hellequin" ou "The Shells Are Open" malgré des longueurs moindres, n'ont pas à pâlir de cette appellation. "Din" est très spéciale aussi...du blast-beat et le chant black de Mika « Belfagor » Hakola (Ofermod) dans Therion (l'abstraction de leurs débuts est volontaire), c'est rare, mais ça passe très bien. Ce n'est pas le seul guest au chant : Peter Karlsson (ancien batteur et chanteur du groupe sur "2012") et Linnea Vikström (la fille de Thomas, sur "Kings of Edom" et "Hellequin") Pour l'ensemble de l'album comme nous l'avons dit c'est un mix des deux efforts de 2003 (les chansons déjà écrites ne sont pas précisées) avec un côté plus psychédélique, des sonorités et des mélodies rappelant les grandes heures hippies! Notons la présence du puissant et excellent "Kali-Yuga III", (qui n'est pas une suite des deux premiers). Une nouvelle fois les chœurs et les orchestrations sont magistrales avec la présence d'un vrai orchestre.
Parlons du son qui est un plus pour l'album, en même temps au Polar Studio ce n'est pas n'importe qui...(Lennart Östlunda a travaillé avec Led Zep et ABBA) Autant dire que tout sonne parfaitement avec une vraie acoustique. Pas besoin de trigger à mort pour avoir un son propre, pas besoin non plus de pousser tous les niveaux au maximum pour paraître puissant aux oreilles de l'auditeur. Sitra Ahra sonne authentique et tellement propre à la fois. Un petit mot sur l’épisode Snowy vs Dimmu Borgir : il a fait plus rapide que le premier mariage de Britney, un jour et puis s'en va, bon retour dans Therion. Tant mieux après tout, il contribue énormément à la prestance scénique et studio du groupe. Sa voix sur album est devenue un élément incontournable, cependant là ses interventions sont très sporadiques mais toujours réussies, espérons que ce second mariage marche. C'est dommage que l'album possède quelques longueurs dispensables (dans "Land of Canaan", le sympathique mais mielleux "After the Inquisition: Children of the Stone" etc.)
« Pure daube ou génie ?» Toujours aucune idée en fait, mais ne soyez pas rebuté à la première écoute il paraît moins bon que ses prédécesseurs...puis se dévoile au fur et à mesure des lectures. Trancher est vraiment difficile, disons que c'est le temps qui jugera... le temps et la scène ! Car ce qu'il manque c'est le cachet de l'univers de l'album précédent, d'un Theli ou encore d'un Vovin, mais comme il est bien souligné : seule l'appréhension et l'avis personnel comptent dans ce genre d'album. Tu aimes Therion ? Écoute et juge par toi-même.