CHRONIQUE PAR ...
Kroboy
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
17/20
LINE UP
-Matt Pike
(guitare+chant)
-Jeff Matz
(basse)
-Des Kensel
(batterie)
TRACKLIST
1)Snakes for the Divine
2)Frost Hammer
3)Bastard Samurai
4)Ghost Neck
5)The Path
6)Fire, Flood and Plague
7)How Dark We Pray
8)Holy Flames of the Firespitter
DISCOGRAPHIE
2007 : le choc. Votre serviteur découvre High On Fire avec Death Is This Communion, une véritable révélation à l'époque. Et le pire, c'est qu'au vu de la disco complète du groupe, cet album passerait presque pour le moins bon des cinq : ça vous place le niveau ! Bref, autant dire qu'à l'approche de ce cru 2010, me voilà aussi excité qu'une jeune pucelle en rut avant la sortie du nouveau Twilight. Et puis je veux pas dire, mais avec sa tronche de rocker lessivé, Matt Pike, il est quand même carrément plus sexy que Robert Pattinson d'abord…
Curieuse intro avec cette double harmonie de guitare : non mais oh, ils se sont gourés dans l'étiquetage des fichiers MP3 chez Century Media ? Mais une quinzaine de secondes plus tard, le doute s'estompe quand déboule cette basse ronflante comme un réacteur de Boeing puis ce riff gaulé comme un Hummer lancé à pleine vitesse : pas de problème, c'est bien du High On Fire pur jus. Et puis cette voix nom de Zeus, CETTE VOIX ! Sculptée à la nicotine et au whisky bas de gamme, mélangeant un timbre à la Lemmy avec une diction pleine de fureur à la Mille Petrozza, c'est du bonheur en barre. Comme bien souvent, High On Fire ne fait pas dans la concision avec un premier titre qui s'étend sur plus de 8 minutes, mais "Snakes for the Divine" défile vitesse grand V. La construction a beau être classique, avec un passage lent au milieu pour couper le rythme effréné, elle n'en demeure pas moins efficace, avec un Matt Pike particulièrement énervé sur le final. Putain d'opener !
Et High On Fire ne relâche pas la pression. Point de fioritures un peu barrées comme sur Death Is This Communion, Snakes For The Divine est massif comme un bloc de granit, metal jusqu'au bout des ongles. "Frost Hammer" continue sur la voie ultra agressive initiée par "Snakes for the Divine", basculant cette fois complètement dans le thrash. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'High On Fire se montre foutrement convaincant dans cet exercice. On sent que le groupe a été à la bonne école : le son, le riff, tout indique que Pike et sa horde sont allés fureter du côté de Slayer. Cerise sur le gâteau, un Des Kensel parfaitement crédible en alternative à Dave Lombardo, avec un festival de roulements en tous genres. Et si là encore, High On Fire joue l'apaisement avec un passage calme et éthéré, ce n'est que pour mieux nous rudoyer par la suite quand Matt Pike beugle « Frost Hammer » comme un possédé avant de balancer un solo dantesque !
Forcément, après un départ aussi canon, High On Fire finit par baisser un peu le pied. On note ainsi une petite baisse de régime sur "Fire, Flood and Plague" ou "Holy Flames of the Firespitter" : ces deux titres ont beau rester d'un niveau très correct, ils demeurent assez convenus et ne nous procurent pas autant de sensations. Autre léger flottement, le thrashy "Ghost Neck" qui se présentait plutôt pas mal, mais qui se perd en circonvolutions inutiles sur un break répétitif et un peu raté. Maintenant attention, High On Fire en a encore gardé sous le pied dans une de ses autres spécialités, les morceaux lents à mi-chemin entre stoner et doom. Le haineux "Bastard Samurai" était déjà une très belle tentative, ce n'était en fait qu'un brouillon au fantastique "How Dark We Pray" : une longue intro agonisante qui laissait presque croire à un instrumental, un morceau qui se déroule comme une procession funéraire, et au final 8 minutes de noirceur absolue.
Et bien voilà, on l'espérait très fort, et ce vœu est exaucé : c'est une nouvelle grosse performance que Matt Pike et ses sbires nous offrent avec Snakes For The Divine, le digne successeur de Blessed Black Wings et autres Surrounded By Thieves. Une fois de plus, la formule du power trio fait merveille sur ce véritable effort collectif, où chaque membre a mis la main à la pâte pour l'écriture des morceaux. High On Fire est désormais au sommet de son art, maîtrisant à la fois la hargne du thrash et le côté pesant du stoner ; alors à quand une reconnaissance à la digne mesure de son talent ?