« Ta la la la la… j’aime les petites étoiles… » Hossein sort en sifflotant de chez lui et s’apprête à monter dans sa voiture quand il se retrouve soudainement plaqué contre le capot avant d’être menotté.
- Hossein Sharifi, fondateur de RYM ?
- Ou… oui ?
- Inspecteur Harry Winter, Police du Bon Goût. Vous êtes en état d’arrestation !
Hossein contemple le café noir qu’on a daigné lui offrir. Que se passe-t-il donc ? Une chose est sûre : il va mettre 0 étoile à cet inspecteur Winter. Ce dernier fait irruption dans la salle d’interrogatoire.
- Monsieur Sharifi, je ne vais vous poser qu’une seule question : le grand Barça de Guardiola jouait mieux avec ou sans Messi ?
- Euh… Messi = 5 étoiles, Barça = 4.5 étoiles… donc… avec Messi ?
- Ah ben vous voyez quand vous voulez ?
Le policier sort alors un téléphone portable de sa poche et le brandit à quelques millimètres du visage de Monsieur Rym.
- Alors. Comment expliquez-vous ça ?
28 septembre 2025 12h06. Notes moyennes des œuvres d’Arcana. La meilleure : 3.58 à The New Light. Une compil. Pourquoi pas. On a déjà vu ça. Rest On Your Arms Reversed de The Moon Lay Hidden Beneath A Cloud, par exemple, est un sublime recueil. Pire album : As Bright As A Thousand Suns avec 3.32 points. Passons. Je ne suis pas d’accord mais passons. Par contre meilleur album : Le Serpent Rouge avec 3.51, là, les gars, il faut m’expliquer comment un album instrumental, LE SEUL OÙ PETER NE CHANTE PAS, peut être le mieux classé. Vous avez noté Arcana sur Rym ? Sachez que l’arrestation d’Hossein n’est qu’un premier pas. Je vais vous choper les uns après les autres jusqu’à ce que le Bon Goût règne à nouveau dans le superbe monde glacé d’Arcana. Comprenons-nous : Le Serpent Rouge est intéressant voire même captivant par séquence. Intéressant car jusqu’à la sortie de ce dernier, l’exploration méthodique de l’univers Dead Can Dance réalisée par Peter ne s’était jamais trop penchée sur l’aspect chamanique du duo australien. Captivant car, comme d’habitude, Arcana ne se contente pas de bêtement cloner ce que faisaient Brendan et Lisa, mais ajoute une touche d’obscurité et de tension à la « world music » de Dead Can Dance.
Conclusion : malgré un son aigrelet un tantinet dérangeant, cette succession de titres où les percussions jouissent d’un quasi-monopole d’expression constitue un album presque dark ambient, où l’auditeur est plongé dans un univers tribal inquiétant et souvent fascinant. Quand Peter insiste sur les arrangements et notamment nappes de claviers, on obtient même d’excellentes choses, comme "Amber", totalement envoûtant. Mais punaise, de là à en faire la meilleure œuvre du groupe… Je sais que les mélodies orientales font recette mais quand un groupe se prive - même volontairement, comme c’est le cas ici - d’un de ses atouts majeurs, Peter se limitant à quelques chœurs comme le reste des artistes ayant pris part à l'enregistrement, l’impact qu’il possède sur l’auditeur s’en ressent. Outre la production, l’album présente le défaut d’être un peu le cul entre deux chaises. Si le but était de créer un espace sonore totalement atmosphérique, le découpage entre titres relativement court n’est pas le procédé le plus pertinent, à mon avis. D’où ma référence à un album « presque dark ambient ». Bref, je salue l’expérimentation réalisée par Arcana, qui débouche sur quelque chose de convaincant mais ne salue pas le verdict « populaire ».
Belle plongée dans un univers chamanique, sombre et caverneux, Le Serpent Rouge n’en reste pas moins une œuvre mineure en comparaison des Cantar de Procella, Inner Pale Sun ou Raspail. Voilà, je vous laisse, je dois retourner le votant de Rym que j’ai capturé ce matin. Sinon celui-là aussi va trop cuire. Et la viande-semelle, ce n’est pas mon truc. La bise.