CHRONIQUE PAR ...
Alexis KV
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
14.5/20
LINE UP
-Erik Rutan
(chant+guitare)
-Randy Piro
(basse+chant)
-Derek Roddy
(batterie)
TRACKLIST
1)Two Demons
2)Behold Judas
3)The Victorious Reign
4)To Know Our Enemies
5)I, Monarch
6)Path To The Eternal Gods
7)The Plague Of Humanity
8)It Is Our Will
9)Sons Of Darkness
10)Faceless One
DISCOGRAPHIE
Parti il y a un bon bout de temps de Morbid Angel, Erik Rutan a peaufiné en l'espace de trois albums le brutal death de son nouveau projet Hate Eternal. Accompagné par un autre éminent personnage de la scène, Derek Roddy (naguère chez Nile, Malevolent Creation, Divine Empire…) et un parfait inconnu à la quatre-cordes. Sans concessions, technique et moderne, I, Monarch est certainement voué à occuper une place de choix dans leur discographie. Sans apporter de changements renversants, le groupe a su livrer un album personnel et de qualité, empreint d'une subtilité et d'atmosphères lui épargnant la banalité.
La première chose qui saute aux oreilles, c'est qu'ils ne sont pas avares de blast beats! Seul le dernier titre est épargné par la déferlante supersonique de Derek, ce qui est compensé par de magnifiques rythmes assurés par une grosse caisse en rafale. Les transitions entre passages très rapides et riffs plus lents et glauques se font avec la brutalité et la complexité technique propre au style, mais le groupe a quand même ce don de proposer malgré cela des compositions cohérentes et non pas un assemblage chaotique de riffs. Ca ne veut pas dire pour autant que l'album est très digeste et n'échappe pas à quelques moments où l'on éprouve un peu de lassitude en étant pris sous cette avalanche de brutalité.
Le son est à l'image de l'album, très moderne, certains pourront le trouver trop clinique et froid, mais ce qu'on ne peut pas nier, c'est que le spectre sonore est bien rempli et les instruments parfaitement audibles. On peut donc profiter pleinement la technicité impressionnante de ce "power-trio" qui toutefois ne mise pas forcément tout sur cet élément tape à l'œil (mais pas vraiment fondamental pour faire un bon album). Les solos sont réduits à leur strict minimum, souvent assez simples, mais toujours dans l'esprit dissonant et mystique des compositions (même si l'on croit presque entendre des influences néoclassiques dans l'instrumental "Faceless One").
Car en plus du chanteur et de quelques riffs, Hate Eternal a hérité de Morbid Angel cette capacité à instaurer de véritables ambiances, chose rare pour les albums de brutal death qui se contentent en général de marteler le cerveau sur fond de baragouinage. Pour compléter son aspect mystérieux, le groupe se fend d'une petite touche ethnique très en vogue, et marque assurément des points, que ce soit avec les didjéridoo sur "To Know Your Enemies", les psalmodies de l'outro du titre éponyme ou les percussions tribales de "Sons Of Darkness". Pour clore l'album, le groupe change un peu de style, et livre une composition rappelant fortement le groupe Death période Individual Thought Patterns tout en arrivant à rester dans la continuité des titres précédents.
Un album de Brutal Death (oui oui, avec des majuscules) que l'on pourra trouver un brin monolithique, mais qui reste assurément une des grosses sorties du genre de cette année aux côtés des méfaits de Nile et Divine Empire.