CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
9/20
LINE UP
-Erik Rutan
(chant+guitare)
-Shaune Kelley
(guitare)
-Alex Webster
(basse)
-Jade Simonetto
(batterie)
TRACKLIST
1)Hell Envenom
2)Whom Gods May Destroy
3)Para Bellum
4)Bringer of Storms
5)The Funerary March
6)Thus Salvation
7)Proclamation of the Damned
8)Fury Within
9)Tombeau (Le Tombeau de la Fureur et des Flammes)
10)Coronach
DISCOGRAPHIE
Le chanteur/gratteux/compositeur et producteur Erik Rutan s’est arrangé pour ce dernier album Fury & Flames à monter discrètement un all star band, dégageant tout le reste du groupe au profit du bassiste Alex Webster de Cannibal Corpse, de Shaune Kelly de Dim Mak et du batteur Jade Simonetto. On pourrait pousser sa colère, parce que bon il y en a marre des destructions intempestives de line up, mais pour le coup on ne dira rien puisque Fury & Flames est entièrement dédié à la mémoire de Jared Anderson, décédé il y a deux ans, après avoir quitté le groupe en 2003 pour quelques problèmes de drogue...
Après un I, Monarch assez alléchant, plus varié et expressif que King of All Kings, l’attente de ce Fury & Flames s’est faite sentir dans les chaumières. Mais compte tenu du nouveau line up déjà annoncé dans cet article et d’une inconnue qui ne s’explique pas, Fury & Flames n’est pas à la hauteur des espérances. Enfin… restons humbles : ce qui prévaut dans cet album comme dans tout travail de Hate Eternal et spécialement ici, c’est le jetage de blast en bonne et due forme, l’écrasante intensité des titres, les murs de guitares au travers desquels la lumière ne se risque même pas, et ces quelques soli qui déchirent l’atmosphère à la mode Rutan. Fury & Flames est un pur album de Hate Eternal, sans surprise, sans grosse déception, mais aussi sans gros enthousiasme. La production n’aide pas à une appréciation plus optimiste de l’ensemble. Si les deux guitares communiquent aisément, la production ultra subwoofée ne fait qu’étouffer une musique qui a du mal, plus que sur le précédent album, à se poser de temps à autres pour mieux achever l’auditeur.
Que se passe-t-il lorsque de la première à la dernière seconde d’un album, le blast ne varie pas (Simonetto a clairement du mal à saisir le niveau de finesse de Derek Roddy), que la production ne laisse, malgré les efforts, que peu d’espace aux mélodies, comme celle pourtant bien amenée de "Bringer of Storms", et que les seuls moments de répit, c’est lorsque l’on passe d’un titre à un autre ? Et bien on s’ennuie, tellement le produit semble plat. Oui, on s’ennuie même si l’on sait que Rutan est énervé, que chaque titre pris à part est ultra violent et que la rapidité du jeu ferait headbanguer n’importe quelle présentatrice météo. Mais le bassiste ne varie guère son jeu, les riffs se surplombent plus qu’ils ne s’enrichissent, aucune fraîcheur, sinon du réchauffé à la « m’as-tu vu ? ». Le titre "Fury Within" se présente tout de même sous de bons augures, avec un double jeu de guitares assez original, et de bonnes mélodies…
Mais vite noyé sous un matraquage qui ne laisse aucun sentiment transparaître, j’abandonne l’écoute pour me retourner vers l’excellent I,Monarch, avec un sévère goût d’amertume et de frustration. Fury & Flames plaira aux puristes d’un genre qui ne se lassent pas d’écouter du Hate Eternal sans sauce. Du Hate Eternal standard.