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CHRONIQUE PAR ...

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Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 18/20

LINE UP

-Agnete M. Kirkevaag
(chant)

-BP M. Kirkevaag
(chant+guitare)

-Mads Solås
(chant+batterie)

-Richard Wikstrand
(guitare)

-Tormod Langøien Moseng
(basse)



TRACKLIST

1) Blood on the Sand
2) If I Could
3) Fallow Season
4) Pitfalls
5) All the Giants Are Dead
6) Returning to the End of the World
7) Parasites
8) Stones For Eyes
9) The Whole Where Your Heart Belongs
10) Underdogs



DISCOGRAPHIE


Madder Mortem - Red In Tooth And Claw
(2016) - heavy metal doom metal pop rock atmosphérique - fourre-tout génial - Label : Dark Essence



Sept ans. Sept longues années depuis l’énigmatique Eight Ways. Sept années de galères diverses : départ d’un guitariste en 2013, recrutement de son remplacement en 2014, puis en 2015 l’annonce que le nouvel album est prêt mais que le groupe a besoin d’un label pour le sortir. Et ce n’est qu’aujourd’hui que Dark Essence Records nous permet enfin de profiter à nouveau d’une des formations les plus sous-estimées de l’histoire. Red In Tooth And Claw est enfin là, et il défonce.

La carrière de Madder Mortem est un des rares exemples de sans-faute total que l’on peut trouver dans le metal moderne. Quel autre groupe de plus de quinze ans d’existence peut se targuer d’avoir ainsi évolué constamment sans jamais se répéter, tout en restant pertinent et en ne perdant à aucun moment la patte unique qui est la sienne ? Bien sûr la voix unique d’Agnete Kirkevaag constitue un fil rouge évident dans une discographie qui lie le doom, le heavy, le prog, le néo syncopé jumpy et le jazzy ambiancé, mais réduire l’identité des Madders à leur vocaliste hors-normes serait une grave erreur. Car si l'on reconnaît instantanément le groupe dès les premières secondes de "Blood on the Sand", c’est avant tout grâce à l’inventivité brute, la complexité harmonique, le nombre invraisemblable d’idées à la seconde, la qualité des arrangements, le côté outrageusement catchy et groovy de l’ensemble… bref tout ce qui fait que Madder est Madder.
Au fil de l’album des plans à la limite du néoclassique apparaissent, les ruptures de ton entre moments aériens et riffs écrasants s’enchaînent comme par magie, l’émotion est exacerbée par une prod qui passe sur commande du dénuement au mur sonore (le refrain de "If I Could", qui colle la chair de poule). Le groupe se permet des incartades dans le gros hard-rock plombé ("Fallow Season") et la pure pop-rock ("Pitfalls") avec le même talent insolent… arrêtons-nous quelques secondes sur "Pitfalls", tiens. Entre ses plans majeurs incongrus, ses riffs asymétriques et ses twin leads alien, on est sur le papier en plein WTF musical. Sauf qu’on ne se perd jamais et que le point pivotal de la chanson se révèle être un passage mélodique dépouillé où les lignes de chant d’Agnete et Mads Solås (très présent vocalement sur l’album, comme BP) se marient pour coller des frissons. Deux fois dans la chanson cette bulle de poésie pure s’en vient, suspend le temps, prend aux tripes puis laisse place au retour de la puissance.
Ce moment si marquant rappellera que Madder Mortem a toujours maîtrisé comme peu de monde l’art du passage inattendu qui saute à la gueule. Les chansons de ce dernier album ne font pas exception et le final du monument "Underdogs" est de ceux-là : après plus de cinq minutes de lourdeur épique de haute volée et après ce qui reste le seul solo de guitare « classique » (comprendre : metal) de la carrière du groupe, le chant se fait soudain de plus en plus imprécatoire. Les couches de voix s’ajoutent peu à peu, les arrangements gonflent de plus en plus, et l’intensité de ces derniers moments monte jusqu’à laisser sans voix. On peut aussi évoquer ce break aérien à 3’18 dans "All the Giants Are Dead" où Agnete se double et atteint des sommets de légèreté et d’émotion avant de repartir dans la lourdeur et la rage, ou encore ces innombrables moments où la finesse et le groove éclatants du batteur Mads Solås sont soudain mis au premier plan. Pour un album enregistré en conditions live, c’est du grand art.
Si la nouveauté principale de cet album est l’apparition d’une couleur clairement pop (l’ombre de Muse plane franchement ici et là) qui revient chroniquement et qu’un blast-beat inédit figure sur le ravageur "Parasites", on retrouve toute l’histoire du groupe dans cet album. Le jazz de Eight Ways est là dans les passages calmes de "The Whole Where Your Heart Is" et "Returning To the End of the World", le doom reste présent dans "All the Giants Are Dead" et ses riffs en mode coup de pelle et les riffs groovy et catchy à la Desiderata sont saupoudrés un peu partout, notamment dans "Stones For Eyes" où ils servent de pivot. Cette compo qui tente le rentre-dedans direct représente d’ailleurs un des très rares points faibles de l’album : pour une fois l’interaction entre riff et ligne vocale tombe à plat, et surtout il n’est rien là-dedans qu’on n’ait pas déjà entendu en mieux de la part du groupe. Et sorti de ça, c’est tout. Tout le reste du disque oscille entre très bon et carrément exceptionnel.


Est-ce celui-ci ? Red In Tooth And Claw est-il l’album qui permettra enfin aux Madders de rejoindre la place qui est légitimement la leur, à savoir dans la cour des grands ? Seul le futur le dira, mais en attendant il est un devoir qui nous incombe à tous. Le devoir de réécouter encore et encore la discographie fabuleuse d’un groupe inclassable, discographie à laquelle vient de s’ajouter un nouveau joyau. Je ne le dirai jamais assez, je le répéterai à l’épuisement : écoutez Madder Mortem. Maintenant.



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