CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
9/20
LINE UP
-Sabine Scherer
(chant)
-John Gahlert
(chant)
-Sebastian Reichl
(clavier+guitare)
-Ferdinand Rewicki
(basse)
-Werner Riedl
(batterie)
TRACKLIST
1) Epitaph
2) Carbonman
3) Berserk
4) Blood Ghost
5) Hybris
6) Wrath / Salvation
7) Backstory Wound
8) Ein Deutsches Requiem
9) Vergebung
10) Welcome Deathrow
11) Uncivil Hands
12) Fight Song
DISCOGRAPHIE
Lorsque je lis que Deadlock produit du melodeath, mes poils se hérissent. Le melodeath est pour moi issu de Göteborg avec tous les codes de cette scène mythique. Deadlock est plutôt dans une tradition metal pour ados boutonneux issu du metalcore : on alterne passages rapides et violents (pour faire méchant) et refrains pop mélodiques (parce qu’en fait on reste des ados qui aiment chantonner sous la douche lorsqu’on ne s’y masturbe pas). Bref, Deadlock c’est pas fait pour les trentenaires.
Deadlock possède toutes les caractéristiques du collectif formaté. Pour commencer, deux autres groupes possèdent le même nom (si c’est pas du formatage, je ne sais pas ce que c’est !). Ainsi, les morceaux sont tous construits sur une même base immuable : des couplets de melodeath rageurs portés par des riffs véloces qui crachent et un growl puissant. Derrière, un refrain metal pop mid tempo vient casser l’ambiance, chanté par Sabine. La chanteuse manque un peu de coffre pour soutenir son compère masculin. L’alternance entre les passages ne fonctionne donc pas du tout. Le premier possède des lignes vocales alertes, tandis que la seconde tend à proposer des lignes bien langoureuses et faiblardes. Car pour ce type de groupe, il faut que les refrains soient exceptionnels. Il faut que les mélodies explosent, rentrent dans le crâne et nous obsèdent. Ce n’est pas du tout le cas. Quelle platitude ! Dès les premiers morceaux, on s’ennuie et les refrains deviennent des calvaires.
Pourtant, le groupe possède un bagage intéressant. Le travail sur les riffs est loin d’être mauvais et plutôt dans le haut du panier. Là où certains jettent des parties agressives sans intérêt, ce n’est pas le cas ici. Hybris regorge de riffs sympas, de passages brutaux accrocheurs, mais ils durent dix secondes avant de laisser la place à Sabine. Ainsi, le travail des musiciens passe assez inaperçu. On remarquera la fin de "Blood Ghost" qui ressemble à un interlude instrumental. Mais le groupe semble vouloir utiliser son passif melodeath pour toucher un grand public, au dépit du bon sens (et du bon goût). Ainsi, "Hybris" possède une intro sympathique. L’ambiance est posée et le chant de Sabine met longtemps à arriver pour saccager le morceau. Il faut dire que Deadlock ne travaille pas du tout les transitions entre les parties, ni même l'articulation entre les deux chants. À ce niveau-là, c’est de la fainéantise. Le groupe assume un côté complètement binaire.
Cet Hybris laisse dubitatif. À moins d’être un adolescent qui se cherche musicalement, j’ai du mal à voir qui pourrait réellement apprécier cet album. Manquant de mélodies réellement accrocheuses, le groupe met en avant une chanteuse peu inspirée. La production moderne n’arrange rien, cerclant l’ensemble. Dans le genre du melodeath formaté et moderne, il y a bien mieux ! Et à la vue de certains passages de pur melodeath, on ne peut que pleurer ce gâchis !