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CHRONIQUE PAR ...

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TheDecline01
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 17/20

LINE UP

-Attila Csihar
(chant)

-Blasphemer
(guitare)

-Necrobutcher
(basse)

-Hellhammer
(batterie)

TRACKLIST

1) A Wise Birthgiver
2) Wall of Water
3) Great Work of Ages
4) Deconsecrate
5) Illuminate Eliminate
6) Psychic Horns
7) Key to the Storms
8) Anti

DISCOGRAPHIE


MayheM - Ordo Ad Chao
(2007) - black metal - Label : Season Of Mist



De Mysteriis Dom Sathanas. Grand Declaration of War. Chimera. Autant d'albums qui n'ont rien à voir entre eux, si ce n'est qu'ils ont été composés par un seul et même groupe : MayheM. Incontournable et plus que légendaire groupe norvégien de black metal. Dépassé par les événements qui l'entourent même. Ordo Ad Chao arrive après une habituelle attente de 3 ans. Forcément attendu comme un autre Messie noir par tous les amateurs de black metal tant le groupe a habitué à surprendre et à ne jamais décevoir (avis personnel), cet album se voit donc affublé d'un poids incroyablement lourd à porter.

Et il le porte plutôt bien. Déjà, il surprend encore dès les premiers accords. On se croirait revenu dans les années 80 avec un son mat proprement hallucinant. Les guitares sont étouffées, la batterie aussi, mais d'une manière tellement désuète qu'elles étonnent fabuleusement. Et la basse sait se faire entendre pour asséner quelques coups de boutoir bien sentis.. MayheM reste MayheM, soit radicalement différent de tout ce qui se fait dans le black metal. Ne suivant aucun courant et ne cédant à aucune mode, le groupe perpétue la tradition de Euronymous. En sortant un album qui passerait pour le nouvel album de Hellhammer (le groupe) si on se fie uniquement à son son, il trace sa voie. Le retour d'Attila Csihar au chant ne fait que confirmer cet état de fait. Direction passé toute... Ah ah ah ! Ce serait bien trop facile. Les compositions tranchent radicalement dans le vif de cette opinion préconçue. Digne de l'improvisation débordante du rock de la fin des années 60 et du début des années 70 on ne sait jamais trop où elles partiront. D'ailleurs, la troupe joue pas mal sur les silences qui se révèlent relativement nombreux.

En fait, cet album fait la part belle à l'étonnement permanent. Là où on pourrait attendre des blasts sans fin, il n'y en a pas. Là où on pourrait attendre un déluge d'accords il n'y en a pas. Il faut reconnaître à Blasphemer, seul compositeur du groupe, une sorte de génie décadent débordant. Il bâtit sa musique dans une optique totalement MayheM et black metal tout en apportant une créativité de tous les instants. Il n'hésite pas à aller là où on ne l'attend pas. Chapeau bas. Mais ne vous y trompez pas, cet album est loin d'un Grand Declaration of War. Bien loin. Vraiment pas expérimental, il ne se laisse pas aller à la tentation touche-à-tout vers l'électro par exemple. Il se complait dans ses carcans terriblement black metal. Mais dans ceux-ci, il se permet de les exploser gentiment avec la complicité d'un batteur d'exception qui se révèle aussi à l'aise dans les parties ultra rapides que dans les passages totalement planants ou même dans les absences. Car si Blasphemer est bel est bien la tête pensante du groupe, Hellhammer est le garant de son esprit. Son jeu reconnaissable par ses multiples raffinements est indissociable de la réussite de ses albums.

Il lui donne une liberté incroyable à tester toute sorte d'effets comme l'accélération subite, le break divin ou l'intervention purement débroussailleuse de chemin dans le style jazz d'improvisation. Et comme derrière, Blasphemer adore n'en faire qu'à sa tête, on se retrouve forcément avec un album qui fait mal aux neurones la première fois qu'on l'écoute. En fait, il fait encore mal aux neurones très longtemps. Très difficilement assimilable on n'en retient que quelques passages mais jamais réellement toute une chanson comme on pouvait le faire sur De Mysteriis Dom Sathanas par exemple. Son opacité gênante l'en empêche. C'est d'ailleurs ici que réside sa plus grande force et son plus grand défaut. Défaut car à se dérober sans cesse à l'esprit de l'auditeur, cet album le perd et le décourage. Force surtout car il donne envie de se donner pour l'apprivoiser et il donne beaucoup. Chaque écoute apporte une compréhension supplémentaire au paysage musical que MayheM a voulu construire. Un paysage de destruction, de noirceur et de peur dépressive. A l'heure actuelle, aucun groupe ne peut prétendre posséder une atmosphère si suffocante dans le genre.

Bien sûr, on ne peut occulter LE retour de l'album : Attila Csihar. Le chanteur du il-manque-les-mots-pour-dire-combien-qu'il-est-culte De Mysteriis Dom Sathanas revient par la grande porte avec un album taillé sur mesure. Car cet album est noir comme un De Mysteriis... et aventureux comme les nombreux groupes auxquels a participé Attila. Bref, il se trouve ici dans son élément, comme au bon vieux temps. D'ailleurs on reconnaît ce chant si caractérisitique de De Mysteriis... Mais pas que. Car Attila a un registre vocal varié pour un chanteur d'extrême. Capable de crier haut dans les aigus et growler comme un Chris Barnes, il use de ces variations pour accentuer les atmosphères. Il n'hésite pas non plus à susurrer ou a déclamer ses paroles plus qu'à les chanter. Il en résulte un chant tout à fait unique parfaitement en accord avec la musique proposée.


En clair, MayheM est MayheM, c'est-à-dire une entité totalement imprévisible et férocement unique. Bien loin de la mode black'n roll actuelle, le groupe balance un black metal mélant passéisme extrême (le son) et avant-gardisme (les compositions). Le genre de mariage qui lorsqu'il est réussi fait dire « chapeau bas ». Chapeau bas.

P.S. : mention spéciale au packaging assez superbe de l'édition limitée : fourreau en metal avec reliefs joliment peints et boîtier du cd rouge.


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