En ce dimanche, les Eternels ne sont pas très matinaux. Pourtant, comme tout bon metalleux sataniste qui se respecte (Christine, si tu nous lis…), aucun d'entre eux n'avait jugé bon de répondre à l'appel du Seigneur… Donc personne pour voir vous parler des prestations de
Blasphème ou
Omega Massif, et une pointe de regret de ne pas s'être activé le matin pour voir
Vulcain. A l'instar d'ADX l'année dernière, les vétérans français, se sont produits devant une poignée de fans chauds bouillants. Si tout le set était du niveau de la version survoltée de leur hit "Rock N' Roll Secours", ça devait être un sacré moment. Et bien sûr, tout cela s'est terminé par un public chantant à cappella "La Digue Du Cul", devant un groupe aux anges. On enchaîne avec
Sabaton (
live-report ici), pas vraiment habitué à jouer aussi tôt mais qui n'en perdra pas pour autant sa bonne humeur. Petit détour ensuite sous la Rock Hard Tent pour
Ex Deo : sur album, c'était pas franchement terrible, mais en live… c'est pas mieux ! Le public reste désespérément statique devant ce mélange d'Amon Amarth et d'ambiance de péplum, et semble davantage scotché par les costumes cheapos du groupe. Même Maurizio Iacono semble ne pas trop y croire et se montre beaucoup moins hargneux et motivé qu'avec Kataklysm l'année dernière. Il valait mieux rester devant la Mainstage pour la prestation des rigolos de
Freak Kitchen (
live-report ici), une nouvelle fois à la hauteur de leur réputation.
Avec quatre scènes, ce qui signifie deux voire trois groupes jouant simultanément, il faut faire des choix ; mais peu importe que vous ayez jeté votre dévolu sur
Eluveitie (
live-report ici) ou
Saviours (
live-report ici), c'était gagnant de toute façon. Ces derniers laissent la place au bien étrange duo
Black Cobra. Un batteur et son kit, un guitariste et deux amplis. Lorsque le groupe se met à jouer on cherche alors si un bassiste se cache quelque part. Que nenni : voilà deux musiciens qui jouent en section réduite avec un son riche et gras au possible. Une fois passée la surprise sonore passée, on a tout de même tendance à se lasser du stoner/sludge lourd et répétitif délivré ici, malgré une certaine maîtrise. Dans le même temps,
Primal Fear (
live-report ici) et les revenants de
Decapitated (
live-report ici) ont tous les deux assuré dans des registres différents. On ne peut pas en dire autant d'
Ensiferum : amputé de sa claviériste, remplacée par des samples pour l'occasion, les Finlandais semblent avoir inventé un nouveau concept musical: le couplet-refrain-couplet-refrain-couplet-refrain-couplet-refrain répété pendant 40 minutes. Bref, une prestation bien terme et plate, avec une setlist qui a subtilement évité la plupart des tubes du groupe. Une des rares déceptions de la journée, suivie par une autre de taille : l'annulation à la dernière minute de
Dying Fetus. Heureusement, les fans de death pourront se consoler plus tard dans la journée avec
Suffocation ou
Nile.
Peut-être même se sont-ils rabattus sur le set d'
U.D.O (
live-report ici), dont la présence aujourd'hui serait due, paraît-il, à une demande expresse du gouvernement pour nous prouver que travailler à 62 ans, c'est possible. Petite pause ensuite,
Saxon et
Katatonia n'ayant su amadouer vos flemmards de serviteurs qui ont préféré siroter une bière et reprendre des forces avant le sprint final, lancé par le
Devin Townsend Project (
live-report ici) : première date dans cette configuration pour le Canadien, et premier plébiscite par ses fans plus dévoués que jamais. Place ensuite à
Stone Sour qui, en attendant qu'ils se décident enfin à sortir
Audio Secrecy, ont rappelé à qui l'aurait oublié qu'ils sont un groupe de scène de première bourre. La présence et la voix parfaite de Corey Taylor auraient suffi a assurer le job, mais la rythmique en acier de Roy Mayorga et le niveau technique général ont enfoncé le clou. Mélodique, agressif, catchy, servi par un très bon son, les Américains sont sortis vainqueurs. Jusqu'à présent, peu de mots sur les groupes de la Terrorizer Tent, l'équipe des Eternels qui a fait le déplacement n'étant pas spécialement portée sur le thème du jour, le stoner ; et bien ça va peut-être changer,
Brant Bjork et ses Bros (
live-report ici) ayant fait forte impression auprès de CCC. Dans le même temps, sous la férule d'
Exodus (
live-report ici), les amateurs de thrash prennent cher et c'est un impressionnant nuage de poussière qui prend forme devant la Mainstage.
Cette fois, c'est la dernière ligne droite qui se profile avec la valse des têtes d'affiche, qui commence par l'inséparable tandem Motörhead / Slayer. A première vue, rien de bien neuf sous le soleil, les deux groupes étant des habitués des lieux. Mais bon, même sans l'effet nouveauté, des groupes de ce calibre en live restent toujours bons à prendre.
Motörhead a beau donner à chaque fois le même concert à deux ou trois choses près, il fait partie du cercle fermé des groupes capables de ramener pas mal de monde en festival sur son seul nom. Et puis bon, on a beau les avoir entendu un milliard de fois, des titres comme "Ace Of Spades" ou "Overkill", c'est quand même la grande classe. Pas de grande nouveauté non plus chez
Slayer (
live-report ici), hormis l'ajout de nouveaux titres encore loin de faire l'unanimité, mais les Californiens auront au moins eu le mérite de se présenter un peu plus en forme que lors de ses derniers passages. Et après tous, ceux qui voulaient un peu plus de fraîcheur pouvaient toujours se diriger vers la Terrorizer Tent, où les allumés de
The Dillinger Escape Plan (
live-report ici) ont une nouvelle fois mis le feu. Arrive enfin l'heure fatidique, celle où il faut se décider entre
Kiss,
Bloodbath ou
Garcia Plays Kyuss. Le côté historique nous fait pencher pour
Kiss (
live-report ici) et leur show bien rôdé et haut en couleurs, conclu en apothéose par le feu d'artifice final, en passe de devenir une tradition pour clôturer le Hellfest.