Hellfest 2011


Hellfest

UN REPORTAGE DE...




SOMMAIRE

Jour 1 : 17 juin 2011
Jour 2 : 18 juin 2011
Jour 3 : 19 juin 2011

REPORTS DU JOUR


Clutch
(Painlesslady)
Down
(Painlesslady)
Eyehategod
(Painlesslady)
Karma To Burn
(JC)
MayheM
(JC)
Meshuggah
(Guehu)
Monster Magnet
(Kroboy)
Primordial
(Kroboy)
Zombie, Rob
(Sebrouxx)


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Jour 1 :17 juin 2011



Errare humanum est. Sed persevare diabolicum. Pour cette cuvée 2011 du Hellfest, nulle envie de commettre l’erreur de l’année passée et de pas s’aventurer dès le jeudi soir au Metal Corner, riche en animations et enivrements divers. Bien des festivaliers ont pris leurs précautions, à savoir arriver tôt pour planter sa tente au meilleur emplacement, puis rendre visite à Edouard Leclerc, le Rob Halfort de la Grande Distrib’ qui à défaut de casser la loi, casse quelques prix sur le houblon spécialement pour ces trois jours. Et ce avant les soldes.

Il est vrai que l’année dernière à la même heure, l’organisation du Hellfest espérait nous régaler avec la diffusion sur grand écran du Match de Coupe de Monde de Football, opposant la France au Mexique. Un bien grand moment de sport qui s’était soldé par une victoire 2-0 des Mexicains (Hernández à la 64’, puis  Blanco sur pénalty à la 79’). Mais surtout qui avait lancé le grand ramdam du fameux bus de Knysna le lendemain. Il avait fallu en descendre (du bus?) des verres à la santé de ces mutins qui avaient offert une bien terne image de notre pays. Heureusement au Hellfest, on sait recevoir et c’est chaque année toujours plus de festivaliers de l’autre monde qui débarquent au « Festival de la France. »  Cosmopolite et super polie que cette horde de Japonais d’Osaka venue dans nos contrées pour assister à la prestation de leurs chouchous de Maximum The Hornome (mais aussi de Zakk Wylde et de Gus G, très appréciés par nos amis du Soleil Levant). En plus ils aiment la Kronenbourg. Les Chiliens -suivant la tournée des Fest européens cet été pour Cavalera Conspiracy- aussi d’ailleurs !

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On va pourtant continuer à consommer Français avec nos esgourdes, aussi, ce soir. Vainqueur du Tremplin Hellfest organisé à Issoudun, les Bordelais d’Ad Patres entament leur set non pas à 20h30 comme il avait été annoncé de longue date, mais à 23h00... comme prévu en fait depuis pas mal de temps finalement. Et le groupe sait parfaitement comment vous remettre les pendules à l’heure. Offrant un Death Metal aussi Old School que bienvenu, les Girondins font largement honneur à leur victoire finale et parfaitement méritée au regard de leur prestation du jour. Les titres s’enchaînent (double) tambour battant et rappellent incontestablement le Morbid Angel, période Covenant, voire un bon vieux Suffocation côté riffs racés. Scéniquement, rien à redire : la communion avec le public fonctionne et on ne peut qu’espérer les revoir prochainement au Hellfest sous la Terrorizer. Leur succède un pur produit parisien, les Sticky Boys, Hard rockeurs pur jus. Déchaînés dès leur entrée sur scène, ils rappellent dans l’esprit une sorte de Airbourne qui aurait un peu trop forcé sur le Mötley Crüe et le Mötorhead. Et avec leur pub pour la SNCF, il y a quelques mois, ils nous auraient même réconcilier avec cette société des transports. Là aussi, un set festif qui passe comme une lettre à la Poste, entreprise pour laquelle les Sticky feraient bien de tourner une autre réclame (gageons pour une reprise glam de, pourquoi pas, “Five Minutes Alone”…)

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Et malin soit qui mal y pense, on reste pour l’after. Et pour une fois qu’en boîte, la musique est acceptable, que le bar n’est pas trop loin et que tout le monde clope… Les deux Djs, Psychoterror et Mc Fly, balancent le son, celui du Metal d’antan, mon bon monsieur. Celui de Kiss, d’AsseDesse, des Guns. Rien de bien original, ma foi, mais ça vise l’efficacité et Mc Fly descend dans le photopit pour payer sa tournée de Jägermeister aux quelques shooteurs du soir qui n’attendent qu’une chose. Non pas de trouver l’âme sœur sur “Fear of The Dark”, mais la venue des Sirens, sympathiques strip-teaseuses qui savent y faire avec les mecs, les vrais. Sympathique mélange de lingerie fine, de spectacle de rue et de bricolage. Soit la combinaison charnelle d’Aubade, de Black & Dekker et du White Spirit. Leçon n°666 : finir par aller se coucher.


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Si le chant des Sirens nous a bercés comme des bébés, la comptine matinale de Météo France ne nous dit rien qui vaille : ciel bien épais, aux nuances grises-noires comme le café de Clisson. D’ailleurs, dès leur entrée à l’ouverture, les festivaliers semblent bien plus couverts que lors de l’édition précédente. Premier groupe à ouvrir le bal, Klone va se charger de réchauffer l’atmosphère. Au chant, Yann ne tarde d’ailleurs pas lui-même à quitter la veste en cuir et donne de sa personne dans un registre oscillant entre le Mouss de Mass Hysteria et le Phil Anselmo de qui-vous-savez. Une performance qui force le respect tant il doit assurément s’avérer difficile d’entamer les hostilités sur ces Mainstages. Les Poitevins en expédition punitive donne le « La » de ce week-end de furia. Le combo aura délivré un set pêchu, idéal pour finir de se réveiller et mettre en avant leur dernière production en date: Black Days. Les festivaliers ont également pu en profiter pour admirer l'une des dernières acquisitions du Hellfest : une caméra grue de type Louma. Voilà qui satisfera tous ceux qui souhaitaient un DVD avec encore un peu plus de cachet.

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Après cette fort agréable mise en bouche, direction la Terrorizer pour le stoner-psyché des allemands de My Sleeping Karma ou l'on alterne entre passages planants et montées foutrement intenses. Le tout avec un son plus lourd que sur album. Assurément l'une des prestations de la journée (et du week-end). Le public s'en rend compte et acclame le groupe qui sort de scène visiblement heureux et ému, à l’instar quelques minutes plus tard des membres de Kruger. Leur prestation énergique, intense durant laquelle le groupe a été à la hauteur de sa réputation scénique. Malheureusement, l'ensemble aura été entaché par un son relativement moyen. Dommage... car sans ça, c'était tout bon. Idem pour les mecs d'Architects qui n'étaient pas gâtés -merci la pluie sur ce coup-là- mais ont joué le jeu à fond, ne ménageant pas leurs efforts et se fendant de nombreux remerciements devant un public certes clairsemé et assez peu réactif, mais qui a au moins trouvé la motivation de se pointer tôt et de braver les éléments pour prendre sa demi- heure de hype métal british. Parallèlement, sur la Mainstage, les Irlandais de The Answer déboulent sur scène pour prêcher la bonne parole du hard bluesy. Au micro, Cormac Neeson en fait des tonnes et utilise à fond l'avancée pour chanter au plus près du public... allant même jusqu'à chanter dans les premiers rangs! Ceci dit, c'est surtout le guitariste Paul Mahon qui régale avec ses rythmiques solides et surtout ses soli plus impressionnants les uns que les autres. The Answer, un groupe de scène, un vrai.

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Dans le même ordre d'idée, c'est toujours un pur plaisir de (re)voir les marseillais de Dagoba en live, tant la réputation de ceux-ci n'est plus à faire en la matière. Les phocéens ont donc bien entendu retourné la Grande Scène 2 malgré, il faut bien le reconnaître et ne pas mâcher ses mots, un gros-son-de-merde, peut-être le pire du festival. Mais en dépit de ce dommageable ratage technique, le show fut très bon, le public et le groupe ravis, bref une bonne claque dans la face même si on piochait un peu pour savoir quel morceau on entendait ! Poursuivons sur la Mainstage et vient enfin l'heure de prendre sa petite dose de vitamines avec Maximum the Hormone. Les yeux fermés on pourrait deviner qu'il s'agit de japonais, d'accord ça se capte à leurs voix, mais il n'y a qu'eux pour proposer une telle musique. A la fois haute en couleur et excentrique, le public se laisse prendre par cette folie nippone. Certainement l'une des grosses baffes/découvertes du week-end. Le bémol ? Un set bien trop court. On en aurait bien repris. Mention spéciale au bassiste, sosie japonnais de Flea. Suivent les membres de The Cult qui se font un peu attendre. Mais une fois arrivés sur scène, on rit un peu du bide pris par Ian Astury. Ahhhh le temps qui passe... Certains pouvaient craindre quant à sa prestation vocale mais il n'y a rien eu à dire : c'était juste. Un set agréable, proprement mené et parsemé de morceaux parfois rock et parfois plus heavy. Nous avons également eu droit au cassage de matos en fin de set (relativement surjoué). Sacrés rockeurs ! La petite escapade en scène extérieure aura été de courte durée.



Et dire que pendant ce temps-là, c’est Primordial (LIVE REPORT ICI) qui tentait de mettre la Rock Hard Tent à feu et à sang. Mais à mi-parcours de la journée, l'appel de la Terrorizer se fait plus en plus insoutenable (quelle programmation en même temps!). Rendez-vous alors avec un groupe très attendu, celui de Karma To Burn (LIVE REPORT ICI) pour lequel certains auront raté celui des Exploited. Tant pis pour notre fond keupon. No future ? Non : no choice tout simplement. Reste que les légendaires punks étaient là, et bien là ! Sans non plus livrer une prestation inoubliable, Wattie et ses potes on balancé un set carré et frontal devant une audience en délire. Les anglais ont envoyé le bois à coups de "Beat The Bastards" et autres tubes pendant cinquante minutes, les musiciens étant visiblement bien contents d'être là. Le sieur Buchman, à la diction sacrément marquée par les abus, semblait quant à lui un peu plus fatigué et en mode automatique, mais il aura assuré l'essentiel.

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Après un concert interrompu au bout de dix minutes à cause de problèmes techniques en 2010, The Young Gods, autre formation Suisse, repart à l'assaut de la tente, les dents acérées, déterminés cette fois-ci à arriver au bout de leur set. Un crescendo plutôt bien organisé dans les compositions qui aura fini à plusieurs reprises par des passages noisy à souhait. Pendant de temps, voilà déjà près de trente minutes que Phil Anselmo et ses amis de DOWN (LIVE REPORT ICI) balancent du riff à s’en coller la tête contre les enceintes. Bon, ce n’est pas aujourd’hui que le chaland hurlera “On March the Saints”, mais la plupart des autres hymnes du groupe -en grande forme et sous les yeux des potes de Eyehategod et Corrosion of Conformity- ont été de la partie. Puisque la puissance est au rendez-vous, autant poursuivre sur la même voie avec Meshuggah (LIVE REPORT ICI). Certes il ne s'agit pourtant pas du groupe le plus facile à "écouter" et à voir évoluer live vu la complexité parfois un peu absconse de leur musique. Les maîtres ont assurément donné leur leçon annuelle. Guitare 8 cordes comprise. Mais revenons sur Eyehategod (LIVE REPORT ICI) et Corrosion of Conformity. Mon premier, fer de lance du sludge US, s'avère à l'image de la bouffe du Hellfest : lourd, crade, malsain mais tellement bon à la fois. Quant à mon second, CoC pour les intimes, pas simple de s'y retrouver. Reste que le line-up ici présent est identique à celui de l'époque d'Animosity. Soit un autre groupe bien éloigné du groove à la Deliverance ou Wisebolod, et donc plutôt axé hardcore. Pepper Keenan est néanmoins venu en guest pour quelques vocaux et à la guitare, et les gars de Down assistaient au concert sur le côté de la scène. Juste retour des choses.


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Côté Mainstage, on assiste à l'arrivée d'Iggy and the Stooges. Voilà une tête d'affiche qui aura fait jaser. Comme quoi le Monsieur n'aurait pas (pour certains) sa place au Hellfest ! Mwahahaha ! Bande de nazes! Du haut de ses 64 ans, le « vieux » aura fait la nique à tous ceux qui le croyaient fini et a montré aux minots ce que c'est que donner un concert. En revanche, niveau zicos, seul le bassiste se donne comme il faut. Les autres donnent juste l'impression de se faire chier, dommage... Un concert sympa tout de même. Mais après le Raw Power, passons aux choses sérieuses avec Morbid Angel. Dire que leur dernier album n'a pas fait l'unanimité, c'est manier avec brio l'art de la litote. Mais sur scène, la légende floridienne met tout le monde d'accord. Pas très spectaculaire certes, avec un Trey Azagthoth planqué en permanence derrière son abondante chevelure, un Destructhor statique et un David Vincent forcément coincé derrière son micro ; mais alors, quelle impression de puissance innée, y compris sur les nouveaux titres comme "Existo Vulgoré" ou Nevermore" ! Une bonne claque, à l'ancienne. C'est aussi le crédo de Clutch (LIVE REPORT ICI), avant-dernier représentant d'une scène stoner particulièrement bien mise à l'honneur en ce premier jour de festival. Voyez-les sur scène et plus jamais vous n'écouterez leurs albums de la même manière !

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Rob Zombie
(LIVE REPORT ICI) va avoir du pain sur la planche, lui qui sait se faire attendre depuis pas mal d’années dans nos contrées. A la même heure, Possessed se produit sous une Rock Hard Tent assez clairsemée, victime justement de la concurrence de Rob mais aussi des Melvins. Si le fait de voir Jeff Becerra vivre le moment à fond dans sa chaise roulante fait chaud au cœur, on atteint assez vite les limites d'un thrash / death extrême et répétitif, puisque rien ne ressemble plus à un morceau de Possessed qu'un autre morceau de Possessed. Un set éprouvant que seuls les truest of the true hermétiques à la fatigue auront su apprécier pleinement. Ne mettons pas pour autant les Melvins sur la touche. Les frères Melvins et leurs comparses (double batterie en tête !) ont envahi la Terrorizer pour une heure de rock barré, décalé expérimental et surtout très, très lourd. La puissance dégagée par le combo est impressionnante, et Buzz semble être dans une forme olympique. Sans en faire trop, le groupe livre un set de qualité, varié et plein de cette touche de folie qui manque à tant de formations. Une réussite là encore.

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Et en dessert, les enfants, In Flames, MayheM (LIVE REPORT ICI) ou Monster Magnet (LIVE REPORT ICI)? Les Éternels principalement ont opté pour les choix n°2 et 3. Mais concernant In Flames, néanmoins, leur prestation ressemblait à celle(s) des années précédentes. Gros show certes (explosions, flammes et feu d'artifice sur My Sweet Shadow en closer), mais côté prestation du groupe, c'est moins ça. Le son est affreux, la basse bouffe complètement les guitares, Anders galère sec et se plaint du manque de réaction du public même s'il garde le sourire. Bref, un In Flames en mode tournée promotionnelle (2 titres, assez moyens par ailleurs, du nouvel album qui sortait 3 jours après le fest) pas franchement impérial.

 Traditionnellement, il est connu qu’une première journée de festival se passe comme une mise en bouche pépère, qu’elle se déroule à un tranquille rythme de colonel. Et somme que l’organisation nous met dans le bain bien gentiment avant de dégainer l’artillerie lourde pour les deux jours suivants. Que nenni pour cet Hellfest 2011 où le quidam a déjà mangé lourd et gras. Ah oui, tiens, se restaurer, ce n’est pas une mauvaise idée. Mais on verra ça demain !



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