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CHRONIQUE PAR ...

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Dr Gonzo
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 9.5/20

LINE UP

-John Baizley
(chant+guitare)

-Brian Blickle
(guitare)

-Summer Welch
(basse)

-Allen Blickle
(batterie)

TRACKLIST

1)Rays On Pinion
2)The Birthing
3)Isak
4)Wailing Wintry Wind
5)Coackroach En Fleur
6)Wanderlust
7)Aleph
8)Teeth of a Cogwheel
9)O'Appalachia
10)Grad

DISCOGRAPHIE


Baroness - The Red Album



Recyclant le poncif du « lourd, mais avec une touche de finesse et de légèreté » (mince, Iron Butterfly et Led Zeppelin sont déjà passés par là, 35 ans avant), Baroness, groupe georgien souvent comparé à Mastodon, est de ces formations pas foncièrement désagréables, et pourtant agaçantes.

Agaçant car décousu, prétentieux, atteint du « syndrome Mastodon » en somme, qui consiste à enchaîner des riffs, cassures rythmiques et autres lignes mélodiques un peu tordues le plus souvent possible pour prétendre à une certaine prog crédibility, voir à une apparente complexité. Il va de soi que l’auditeur averti s’apercevra vite de la supercherie, dégoûté qu’il sera lorsque par chance un riff venant à lui plaire laissera place illico presto à un autre. Trop de teasing tue le teasing : laissez respirer et s’épanouir vos morceaux, bordel.

Si certaines rythmiques, certains riffs peuvent prétendre à une certaine efficacité, apportant une touche de lourdeur viscérale qui évite de se sentir confronté à un gros bloc d’aluminium congelé, rien ne va plus quand arrive l’heure du solo. Souvent joué à deux guitares, l’instant solo plie en deux et s’assoit sur le peu d’originalité et d’intérêt que pouvait susciter Baroness pendant quelques moments, rabâchant au mieux des harmonies heavy périmées depuis quinze ans, se vautrant dans le pire des cas dans un prog de bas-étage lui aussi à la fraîcheur tout à fait discutable.

Et si la lassitude peut poindre au bout du 27e riff enquillé en seulement trois morceaux, on baille franchement quand vient l’heure du solennel, l’heure de la chanson puissante qui monte en crescendo, "Wailing Wintry Wind". Rien de neuf n’est apporté par rapport aux morceaux précédents, à part l’absence de distorsion sur les guitares au début. L’auditeur sera néanmoins récompensé par une plage acoustique juste après, un instant d’accalmie pas désagréable ("Wanderlust" pour ne pas le nommer) au milieu de cet épuisant torrent de riffs, rythmes et mélodies qui se courent après.

Cette sophistication de façade des morceaux de ce Red Album met avec d’autant plus de cruauté en avant la répétitivité d’un chant limite néo qui ne consiste qu’à s’époumoner sur une note pendant plusieurs mesures, sortir quelques mots sur les même temps forts de chaque riffs, et recommencer à la piste suivante- après l’intro/transition péteuse de circonstance, et une fois que le thème principale est installé, il va sans dire. Ne soyons pas trop acides tout de même, Baroness avec tous leurs défauts savent tout de même écrire des morceaux d’une certaine qualité ("O’Appalachia") et restent préférables tant au niveau du rythme, de la qualité des compositions et de la production à leur cousin tête à claques qu’est Mastodon.


Frustrant, cet album l’est certainement tant il fait le grand écart entre relents de rock stoner réchauffé, pointe de heavy malvenues, nappes de prog surprenantes et fond de metal discutable. Baroness a le cul entre quatre chaises, sans assumer pleinement leur côté bourrin, alors qu’il est fortement dominant sur les autres aspects, et laisse ainsi une impression mitigée et amer. J’ose croire qu’en live le groupe prend une autre dimension, sinon, ce n’est pas avec ce Red Album qu’ils atteindront la postérité.


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